Le Groupe St-Hubert lance des projets d’inclusion pour les personnes autistes
En collaboration avec la Fondation Autiste & majeur et la Fondation St-Hubert, le Groupe St-Hubert a commencé dimanche dernier un projet pilote visant à améliorer l’expérience en salle à manger des personnes autistes. Il développera également des stratégies d’embauche, de formation et de sensibilisation dans les restaurants et dans son usine de fabrication de produits alimentaires de Boisbriand.
« On joint l’utile à l’agréable : on a des postes vacants qui peuvent permettre à des personnes autistes de travailler et subvenir à leur besoin, tout en s’épanouissant », résume Josée Vaillancourt, directrice Communication et Fondation St-Hubert, Groupe St-Hubert. Selon la Fédération québécoise de l’autisme, le taux de prévalence est en constante augmentation au Québec et est estimé aujourd’hui à environ 1,5 %. « Ça touche beaucoup de monde alors je pense que les autres employés peuvent être contents de voir leur entreprise donner la chance à tous », poursuit la directrice.
Le projet pilote se déroule tous les dimanches de 11h à 14h jusqu’au 7 mai dans cinq rôtisseries situées à Saint-Eustache, Saint-Hyacinthe, Québec et Montréal. Initié avec le soutien et l’expertise d’À pas de géant, il souhaite offrir un environnement favorable aux personnes autistes et à leurs proches. Qu’est-ce que l’autisme ?, Le traitement sensoriel, La communication, Les comportements, Conseils et stratégies : cinq capsules vidéo ont été créées pour former les employés à la réalité des personnes autistes et de leur famille.
En salle à manger, plusieurs ajustements ont également été prévus comme la diminution de la luminosité artificielle et du volume de la musique d’ambiance, la présélection des tables ou encore la mise à disposition de trousses sensorielles. Celles-ci incluent des coquilles insonorisantes, un minuteur, un tableau de communication ou encore une balle antistress. Les personnes intéressées peuvent préalablement se rendre sur le site Internet du Groupe St-Hubert pour faire une visite virtuelle d’une rôtisserie typique. Elles peuvent aussi réserver leur table, ce qu’ont fait une douzaine de personnes autistes ou accompagnants lors de la première fin de semaine du projet pilote.
« Je trouve que c’est un bon départ, estime Josée Vaillancourt. Je ne sais pas encore ce que sera la suite, mais je ne voudrais pas que ça s’arrête. Une fois par semaine, c’est peut-être trop, mais on pourrait chercher le meilleur délai entre les visites. On a un questionnaire en ligne où les clients peuvent évaluer leur participation et partager leurs commentaires. »
Accompagnement à l’emploi
Le Groupe St-Hubert affirme vouloir maintenir et améliorer de façon proactive une culture inclusive sur le lieu de travail. À pas de géant facilite la mise en place des adaptations nécessaires. L’organisme accompagne actuellement l’encadrement des franchisés dans l’embauche et le maintien à l’emploi de ces personnes. Pour sa part, la Fondation Autiste & majeur apporte un soutien à l’organisme en finançant leurs projets d’employabilité et d’inclusion.
La chaîne offre aussi des emplois adaptés dans son usine de Boisbriand. Autisme Laurentides fournira les services d’un intervenant spécialisé pour superviser le travail de 4 à 6 employés autistes. Il offrira sur place une aide directe, encadrante et personnalisée, par exemple avec des outils visuels séquentiels pour exécuter le travail ou pour l’apprentissage de la routine de travail.
Inclusion dans sa globalité
« L’idée est aussi de faire vivre les valeurs d’entreprise, dont l’inclusion. De plus en plus, les entreprises doivent faire leur bout de chemin pour accueillir différents profils. La pénurie de main-d’œuvre importante dans plusieurs industries fait peut-être avancer les choses plus rapidement. La nouvelle génération nous pousse aussi à changer certaines pratiques, en mettant de l’avant l’écoute et le respect de l’autre », estime Josée Vaillancourt.
Le Groupe St-Hubert évoque donc d’autres formes d’inclusion, comme le recrutement à l’international qui concerne 6 pays, 4 langues, 2 continents différents. Depuis l’hiver 2020, il a entrepris plusieurs démarches en ce sens, favorisant l’embauche d’environ 160 travailleurs étrangers, dont 40 qui ont déjà rejoint le Québec. Les postes concernés se trouvent tant en production qu’en restauration, que ce soient des postes d’opérateurs, de cuisiniers ou de gérants de cuisine.
Autre exemple : des personnes en situation de handicap. Ainsi, 9 personnes non voyantes et 4 personnes semi-voyantes travaillent à la prise de commande au centre de service aux clients de la chaîne. Pour ce faire, elle a fait appel à l’Institut Nazareth, un centre qui fournit des ressources aux personnes souffrant de déficience visuelle, afin qu’ils soient outillés à leur domicile pour travailler efficacement et confortablement.
À lire aussi : Le Manoir D’Youville lance un programme d’intégration
Fairmont Tremblant et Le Reine Élizabeth créent un partenariat pour l’autisme
