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La solidarité mise à l’honneur au gala des Lauriers

 
25 mai 2021 | Par Sophie Poisson
Crédit photo: Capture d'écran

Un repas cinq services a rythmé la troisième édition du gala des Lauriers de la gastronomie québécoise, qui s’est tenu hier soir. Animée par Christian Bégin, la soirée a donné l’occasion aux professionnels de l’industrie de l’alimentation de se réunir et d’aborder avec passion plusieurs enjeux tels que l’avenir de la restauration et le vivre ensemble. Les femmes se sont illustrées tout au long de la soirée et un premier prix collectif a été remis à tous les finalistes de la catégorie Restaurant de l’année.

Un pré gala d’une heure a voulu mettre les internautes dans l’ambiance avec un DJ. Les professionnels et le grand public avaient aussi l’occasion d’échanger via 37 tables virtuelles où étaient notamment présents le restaurant Île flottante, Menu Extra ou encore l’Institut de Tourisme et d’Hôtellerie du Québec.

Le gala a débuté sur un petit déhanché de Christian Bégin, qui a retracé avec humour quelques-uns des grands changements qui ont marqué l’année. Il a notamment comparé les sommes allouées à l’industrie comparativement à celles octroyées à l’aviation ou encore souligné le court délai donné aux établissements pour retrouver du personnel avant l’ouverture des terrasses de restaurants.

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Messages positifs

Présents par visioconférence, généralement avec un verre à la main, les gagnants se sont voulus positifs. « On est tellement choyés de travailler dans une industrie qui mise quotidiennement sur le bonheur des autres, de passer nos carrières à introduire les gens au plaisir gustatif, de les recevoir du mieux qu’on peut... Si cette dernière année nous a prouvé quoi que ce soit, c’est qu’on est résilients, créatifs et vraiment déterminés », a souligné Kate Boushel (Atwater Cocktail Club, Montréal), récompensée dans la catégorie Mixologue ou bartender de l’année.

Les différentes régions du Québec ont été mises à l’honneur avec plusieurs retransmissions en direct de leurs établissements, comme par exemple Rusé Comme Un Canard, à Granby, dont la propriétaire Fernande Ouellet a été nommée dans la catégorie Producteur de l’année. « Le combat du Petit abattoir est sur l’autonomie alimentaire, à laquelle on participe avec notre ferme de façon un peu modeste depuis une dizaine d’années. On sait qu’on a au moins eu une grande victoire, celle d’inspirer les gens qui finissent par trouver que c’est un modèle intelligent et nécessaire. Je crois que les politiques vont suivre, les financements aussi et que les prochains combats seront plus faciles à mener, entre autres parce qu’on pourra les accompagner dans ces démarches. »

Enjeu de solidarité

Sur un ton plus revendicateur, la situation des bars a été évoquée alors qu’ils ont été les premiers à fermer et qu’ils seront les derniers à rouvrir. La catégorie Entreprise ou initiative de l’année a d’ailleurs souligné leurs efforts. « On a lancé ça dans une certaine désinvolture, on ne comprenait pas la stigmatisation du milieu des bars, a raconté le gagnant et président fondateur de la Nouvelle Association Des Bars Du Québec, Pierre Thibault. On fait bouger les quartiers et les artères commerciales, on est des pôles culturels. Le bar et la cuisine, c’est deux arts qui doivent être jumelés. »

Un hommage à la solidarité a marqué le milieu de soirée avec une performance touchante du comédien Emmanuel Bilodeau, qui a lu le texte signé par l’auteure et restauratrice du Manitoba, Elisabeth Cardin. « J’allais tout laisser tomber quand ça a frappé, j’étais tellement à bout, on était tous tellement à bout, a-t-elle fait savoir. Je me suis dit que c’était un bon moment et que personne n’allait me juger. Finalement, c’est un mouvement solidaire, c’est dans les petites choses que tu vois que tout le monde est relié ensemble, tout le monde est interdépendant. Les gens ont pris des nouvelles, appelé... Quand les autres se tiennent debout autour de toi, tu ne peux pas lâcher ! »

Avec 1h30 de retard, l’édition virtuelle s’est clôturée sur un laurier collectif qui a été remis à tous les restaurants finalistes : ARVI (Québec), Battuto (Québec), Candide (Montréal), Casgrain BBQ / Vin Mon Lapin (Montréal), Côté Est (Kamouraska), Île Flottante (Montréal), L’Épicurieux (Val-David), La Belle Histoire (Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson), Mastard (Montréal), Montréal Plaza (Montréal).

« C’est une année hors norme, chacun a vécu des drames, il y en a pour qui ça a été et d’autres pour qui ça a été une catastrophe, a insisté le membre du jury et chef Antonin Rivard-Mousseau. Ces restaurants finalistes méritent tous une partie du prix. Le fait qu’on l’ait divisé en 10, c’est une première aux Lauriers et c’est un geste de solidarité. Soyons tous fiers de ce qu’on a accompli cette année, la restauration va devoir changer, on est tous dedans, on est des acteurs. »

Des femmes marquantes

Colombe St-Pierre a retenu l’attention avec plusieurs interventions qu’elle a faites en se présentant à chaque fois avec une nouvelle tenue - l’habit de Pompier d’un jour emprunté à sa fille a sans doute été le plus marquant. « J’ai un amour pour le Québec... Je me fais même mal de l’aimer autant, a soutenu la gagnante du prix du Rayonnement de la culture culinaire. J’ai toujours voulu que tout le monde réalise à quel point on était beaux et créatifs. On n’a pas grand-chose et on arrive à faire énormément. J’aimerais vraiment que tout le monde s’aime autant que je nous aime. Je n’ai pas fini de me battre pour ça ! »

Le discours de Dyan Solomon a également été un moment fort de la soirée, alors qu’elle a raconté travailler dans l’industrie depuis ses 15 ans. « Je suis tellement heureuse, mais je suis un peu choquée, a annoncé la restauratrice (Olive + Gourmando, Foxy, Un Po Di Piu, Montréal) qui est devenue Cheffe de l’année. Faire des sandwichs, ce n’était pas faire de la cuisine, même si ça l’est maintenant. Quand mon partenaire d’affaires et moi sommes partis du Toqué !, on a décidé de faire des choses très simples. Mais on travaille avec les mêmes produits, les mêmes fournisseurs. C’est un long processus, mais plaisant parce que la nourriture peut être très simple et très bonne, tout en étant appréciée des Montréalais. Quand j’ai commencé, c’était plutôt haute gastronomie ou bistro... »

Christian Bégin a conclu la soirée avec son enthousiasme débordant : « Je vous promets que l’an prochain, le thème de la quatrième édition des Lauriers de la gastronomie québécoise va être Soirée french et double dip ! »

À lire aussi : Lauriers de la gastronomie : voici les gagnants !

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