La hausse des prix se généralise dans les restaurants
De plus en plus de restaurateurs augmentent les prix de leurs menus pour compenser la hausse du coût des aliments et faire face aux coûts des mesures sanitaires imposées par la COVID-19. Le restaurant de Sherbrooke Chez Louis, par exemple, a vu sa caisse d’huile à friture passer de 31 à 54 $ et sa tranche de bacon qui était à 8 ¢ coûte maintenant entre 40 et 50 ¢, rapporte le Journal de Montréal. La tendance est la même pour les produits d’emballage : la boîte de fourchettes habituellement à 14 $ vaut à présent 29 $.
Le vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l’Association Restauration Québec (ARQ), François Meunier, souligne que certains restaurateurs doivent débourser entre 5 000 et 6 000 $ pour les coûts rattachés aux mesures sanitaires comme les masques, les visières, les plexiglas, les affichages et les désinfectants. « Dans le contexte actuel, ce n’est pas tout le monde qui a pu conserver le même pouvoir d’achat, souligne-t-il au journal Le Soleil. Il faut trouver un juste équilibre pour à la fois assurer le niveau de rentabilité des entreprises et tenir compte de la capacité des clients à payer. »
Des changements dans les menus
La salle à manger de la Brasserie Griendel, à Québec, est passée de 120 places assises à 45, et son copropriétaire évoque au Soleil une hausse des prix des fournisseurs de 7 à 12 % en moyenne. Il a donc revu à la hausse le prix de certains plats, en a baissé d’autres en changeant leur composition pour être rentable et il facture maintenant les à-côtés comme les frites et salade.
L’établissement de Québec spécialisé dans les hamburgers Les Trois Garçons ajoute que les fournisseurs de viande ont augmenté leurs prix de 5 % depuis la pandémie. Cela s’expliquerait par la fermeture et la réduction de production de plusieurs usines de transformation de bœuf en avril et mai, en raison de la COVID-19.
Une inflation à 4,1 %
Cette hausse des prix s’explique notamment par l’inflation. « L’an passé, les prix ont été anormalement bas dans plusieurs secteurs, soutient le directeur du département d’économie de l’Université de Sherbrooke, Mario Fortin, au Journal de Montréal. On peut penser à l’essence, par exemple. Comme les gens se déplaçaient beaucoup moins, et que la demande était moins forte, les prix ont chuté. Ce qui a fait en sorte que l’inflation en 2020 était pratiquement nulle. »
Selon Statistique Canada, l’inflation se situe habituellement autour de 2 % par année, mais en juillet, le Québec a noté une hausse de 4,1 %, un rythme jamais vu depuis 10 ans. Au fur et à mesure que l’économie reprend, les prix remontent. « C’est comme si on avait rattrapé le retard de l’an dernier. C’est un effet de rebond temporaire parce que les prix dans certains secteurs étaient anormalement bas l’an dernier », explique Mario Fortin. Il ajoute que les aides gouvernementales ont permis à certains de dépenser plus qu’à l’habitude et ont contribué à faire gonfler les prix.
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