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Point de vue

Répandez la bonne nouvelle !

 
23 juin 2022 | Par Robert Dion

Les écrits restent. Les messages, aussi. Depuis plusieurs années – depuis trop longtemps –, on crie haut et fort que l’industrie des HRI est malade, sans profits, avec des conditions de travail déplorables, des salaires inférieurs aux normes, des heures de travail incohérentes, etc. La propagande négative qui en découle et la naïveté des consommateurs à la lecture des titres sensationnalistes des médias traditionnels, qui peignent un triste portrait de notre secteur, nous rattrapent.

Tout cela se passe dans un contexte de rareté de la main-d’œuvre globale qui, jusqu’à peu, nous touchait moins, mais nous a rattrapés de façon abrupte. Aujourd’hui, après toutes ces fermetures et réouvertures, nous sommes face à un mur que nous avons érigé nous-mêmes sans nous en rendre compte. Une mauvaise réputation qui jadis était seulement prise à mal par les banques et certains locateurs se fait désormais sentir chez les employés, actuels et futurs.

Comment voulez-vous convaincre un candidat potentiel de se joindre à votre entreprise quand, depuis des années, nous propageons une image négative de notre secteur ? Pensez-vous que les futurs étudiants qui considèrent notre industrie sont émerveillés à l’idée d’en rejoindre les rangs ? Tournons notre langue sept fois dans notre bouche avant de nous plaindre, car plusieurs médias et commentateurs en profitent pour vendre des copies.

Il faut changer notre image ! Arrêter de répandre la mauvaise nouvelle, se tenir plus comme un secteur uni plutôt que de rejeter la responsabilité de la situation actuelle sur tout un chacun. Le processus sera lent et la facilité à reprendre le discours défaitiste sera tentante, mais à long terme, ce sera pour le mieux.

Qu’on se le dise : les HRI forment une belle industrie.

Robert Dion, éditeur
[email protected]

 
 
Billet de la rédaction

L’émancipation des régions

 
23 juin 2022 | Par Marie Pâris

On pourrait croire que c’est la faute à la pandémie, mais ce mouvement vers les campagnes avait déjà commencé avant. Certes, la COVID-19 a démocratisé le télétravail, amenant en région toute une clientèle potentielle pour ces nouveaux acteurs des HRI qui s’installent hors des centres.

Jeunes urbains qui lâchent leur bullshit job pour lancer une ferme maraîchère, un élevage à taille humaine ou un vignoble en biodynamie, restaurants qui ouvrent des tables champêtres, employés de grandes adresses qui vont se mettre au vert et reprennent un petit établissement en région… Les métropoles sont has-been : l’avenir est à la campagne !

La tendance est menée par les jeunes et les professionnels, qui apportent avec eux leur dynamisme et un amour profond du terroir et de ses produits, mais aussi du territoire et de ses recoins. On veut (re)découvrir le Québec loin des centres, le mettre en valeur et le célébrer.

Cette fierté de la province, on la sent d’ailleurs chez vous, lecteurs, nos articles traitant d’un chef ou d’un établissement de région étant souvent applaudis et partagés par de nombreux gens du coin – plus que ceux qui traitent des visages connus et reconnus des centres urbains, les mêmes qu’on voit de La Table ronde aux Lauriers de la gastronomie québécoise.

Dans notre dossier, on vous parlera donc de ces grandes adresses installées en région, qui amènent la gastronomie haute gamme au détour d’une petite route de campagne et créent une restauration de destination. Notre portrait, on le consacre à la jeune Rosanne Giguère, cheffe d’entreprise revenue s’installer à Trois-Rivières pour diriger la franchise À la bouffe !

Je profite enfin de cet édito, qui sera mon dernier avant longtemps, pour vous dire au revoir : je pars bientôt pour me consacrer à un autre projet, le genre qui met neuf mois à maturer et qui devrait me tenir bien éveillée…
Je vous souhaite un merveilleux été !

Marie Pâris, rédactrice en chef
[email protected]

 
 
Personnalité HRI

Rosanne Giguère

La fibre entrepreneuriale

Fille d’entrepreneurs, Rosanne Giguère est à 27 ans vice-présidente et cheffe de la direction de l’entreprise À la Bouffe !, en plus de présider le groupe Sushi Taxi. Elle mise sur une approche humaine pour faire croître l’entreprise familiale.

 
23 juin 2022 | Par Sophie Poisson

Après avoir décroché un baccalauréat en droit et un MBA puis exercé trois ans à Montréal au cabinet BCF Avocats d’affaires, Rosanne Giguère a changé de carrière pour se joindre à l’entreprise de son père, À la bouffe ! – anciennement appelée Subway Giguère. André Giguère l’a fondée en 1996 en ouvrant un premier Subway, boulevard Sainte-Madeleine à Trois-Rivières. En 2019, il a offert à sa fille de se joindre à l’entreprise familiale, qui comptait 30 établissements et avait la possibilité de faire sa première grande acquisition avec l’entreprise GESTEM, un franchisé Subway. « Avoir une entreprise familiale me permet de poursuivre le travail qui a été fait sur le plan des valeurs et de la croissance », se réjouit Rosanne Giguère.

Celle qui a vécu à Sherbrooke, Québec et Montréal pendant ses études et sa carrière d’avocate évoque aussi un retour aux sources. À Trois-Rivières, elle retrouve sa famille, ses amis et une grande partie du personnel de l’entreprise familiale, qui y a installé ses bureaux. Elle retourne tout de même deux jours par semaine à Québec, où se trouve le siège social du Groupe Sushi Taxi – qui a été racheté par À la bouffe ! en avril dernier –, plusieurs de ses restaurants Subway et le Thaï Express de Place Laurier (Sainte-Foy), acquis en 2020 pour diversifier l’offre de restauration de l’entreprise.

Rosanne assure aller régulièrement au restaurant : « Je suis vraiment une amatrice de bonne bouffe, à savoir tout ce qui crée une ambiance et rassemble les gens. Que ce soit dans un restaurant gastronomique ou sur le pouce, la restauration a toujours fait partie de mon mode de vie ! » Le Groupe Sushi Taxi est l’une de ses formules de restauration préférées. « Ce qui démarque la chaîne, c’est que chaque personne la perçoit comme son restaurant de quartier », souligne celle qui en est aujourd’hui la présidente. Son attachement à la marque l’avait d’ailleurs amenée à devenir en 2021 la franchisée des succursales de Shawinigan et du Cap-de-la-Madeleine (Trois-Rivières).

Un travail d’équipe

À son arrivée dans l’entreprise familiale en 2019, Rosanne a commencé par travailler plusieurs mois dans un de ses propres Subway pour apprendre le fonctionnement d’un restaurant en expérimentant la réalité des différents postes. « Je les ai tous aimés : autant le contact client que l’analyse du restaurant avec les gestionnaires », affirme l’entrepreneure. Elle a ensuite rejoint son père pour découvrir le volet administratif et faire l’acquisition de GESTEM. Pas encore trentenaire, Rosanne gère aujourd’hui plus de 750 employés répartis dans 72 établissements ainsi que 9 franchises. « L’important, c’est l’humain ! Il faut savoir s’entourer et avoir une belle équipe, et quand on reste proche des gens, peu importe la taille, on réussit à relever les défis », assure-t-elle, confiante.

Sa prochaine étape de développement professionnel est liée à son changement de statut : de franchisée à franchiseur. Elle doit apprendre à développer des liens avec les fournisseurs et les médias, en plus de maîtriser tous les éléments qui entourent la mise en place d’une chaîne. Elle souhaite en outre poursuivre le rajeunissement du Groupe Sushi Taxi, tout en améliorant l’expérience globale ; le concept d’accueil en restaurant et les salles à manger seront par exemple revampés prochainement. Elle vise à conserver sa place de chef de file en matière de sushis haut de gamme et à trouver de nouveaux franchisés, quelle que soit la région. Du côté de Subway, elle met en place des procédures destinées à stabiliser et encadrer l’entreprise pour l’optimiser et la développer. « Le lien entre ces deux bannières est la marque employeur : dire qu’on travaille en équipe, pour le bien de son restaurant et de ses pairs », insiste la Trifluvienne.

Ce message pourrait être porté par la prochaine génération. La jeune femme d’affaires, qui a un fils de deux ans, aura bientôt un deuxième enfant. « Mixer ma vie personnelle et professionnelle n’est pas un enjeu : ça a toujours fait partie de mon quotidien parce que je viens d’une famille d’entrepreneurs. Et mon mari l’est lui aussi ! On ne s’arrête donc pas de travailler à une heure précise… »

 
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