La Santé publique n’aurait pas fermé les restos : L’industrie réagit
Sous l’insistance du chef parlementaire du Parti québécois, en commission parlementaire ce mercredi, le Dr. Horacio Arruda a admis ne pas avoir recommandé la fermeture des restaurants. Le gouvernement Legault serait donc allé plus loin que la recommandation de la Santé publique en ordonnant la fermeture des salles à manger et terrasses en zone rouge.
« Sur la base de l’épidémiologie qu’on voyait sur la question de certains milieux, notamment les musées ou les restaurants, nous avions recommandé que ça pouvait potentiellement rester ouvert, compte tenu du fait qu’on n’avait pas démontré que les gens [n’y] respectaient [pas] les consignes, etc. », explique le docteur.
Il ajoute ensuite : « Mais dans une question d’approche – je vous dirais, perceptuelle –, de fermer les rassemblements à la maison et de laisser des zones où il y a des rassemblements, le gouvernement a pris une autre décision. »
Cette nouvelle a évidemment ébranlé le milieu de la restauration, qui voit dans cet aveu la confirmation qu’il est la victime d’une décision politique. « Le gouvernement avait besoin de passer un message fort. Il savait qu’il nous sacrifiait », constate Jean Bédard, président du réseau La Cage-Brasserie sportive, dans LaPresse.
Selon une étude menée par Restaurants Canada, plus de la moitié des restaurants sont à risque de fermer au cours des six prochains mois. Huit restaurants sur 10 perdent de l’argent ou survivent à peine. Et 65 % d’entre eux fonctionnent à perte, tandis que 19 % ne font qu’atteindre le seuil de rentabilité.
Les restaurants auront fermé la moitié de l’année en 2020, ce qui représente 5 à 6 milliards de dollars ventes disparues en fumée, estime François Meunier, vice-président de l’Association Restauration Québec dans une entrevue accordée à Radio-Canada. Il dit constater énormément de frustration chez ses membres et appelle François Legault à travailler de concert avec l’industrie à un plan de relance.
« On en a pour des mois avant de s’en remettre. C’est de l’aide directe et non pas des prêts dont nous aurons besoin. »
(Avec médias / Photo : Capture d’écran)