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La Politique de souveraineté alimentaire fait réagir

 
27 mai 2013 | Par Ginette Poulin

Suite au dévoilement de la nouvelle Politique de souveraineté alimentaire, le 16 mai dernier, plusieurs organismes ont fait part de leur appui et de leurs inquiétudes face aux orientations proposées par le gouvernement du Québec.

En ce qui a trait à l’identité des produits, l’Union des producteurs agricoles (UPA) salue la mise en place de mesures favorisant l’achat local par les institutions et souhaite que ces dernières soient appuyées d’indicateurs mesurables permettant d’évaluer les progrès en matière d’approvisionnement. Selon elle, chaque point de pourcentage de plus de produits de l’agriculture québécoise dans nos assiettes se traduirait par une augmentation d’environ 75 millions $ de ventes à la ferme.

Concernant l’occupation dynamique du territoire, l’Union demeure convaincue de la nécessité de mettre sur pied une société publique d’aménagement et de développement ayant pour mission de maintenir la vocation agricole du territoire, de soutenir une agriculture de métier, de faciliter l’établissement de la relève agricole et de favoriser la diversification des productions. L’Union soutient que les pratiques spéculatives qui semblent s’intensifier sur le territoire agricole québécois sont inquiétantes et qu’il faut agir rapidement pour freiner le phénomène d’accaparement des terres et de financiarisation de l’agriculture.

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« L’Union des producteurs agricoles entend travailler avec le gouvernement et la Table permanente de concertation des partenaires du secteur bioalimentaire afin que la politique de souveraineté alimentaire se traduise en actions concrètes et structurantes pour le secteur, et qui permettront d’atteindre notre plein potentiel agroalimentaire », affirme le président général de l’UPA, Marcel Groleau.

De son côté, l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ) rappelle l’importance d’adapter le Programme d’assurance récolte et l’ensemble des programmes de sécurité du revenu à la réalité des fermes maraîchères d’aujourd’hui et de développer une approche adaptée permettant aux entreprises de cultiver leurs terres tout en demeurant compétitives malgré le resserrement des normes environnementales.

« Nous voyons d’un bon œil les nouveaux efforts pour l’identification et la valorisation des produits du Québec, mais nous attendons toujours des solutions concrètes pour assurer que les entreprises maraîchères d’ici conservent leur capacité de production et puissent répondre au défi de la souveraineté alimentaire du Québec, souligne André Plante, directeur général de l’APMQ. Nous espérons donc que cette Politique interpellera l’ensemble des ministères et que ceux-ci s’engageront à collaborer avec nous afin de trouver des solutions répondant aux besoins des producteurs maraîchers. »

La Fédération des producteurs de lait du Québec (FPLQ), quant à elle, est satisfaite que la politique annonce des mesures qui favorisent l’achat de produits québécois par le réseau public et les sociétés d’État. « Cela devrait permettre d’offrir un meilleur accès aux producteurs et aux transformateurs québécois à ces marchés qui représentent une part importante des achats des consommateurs », explique le président de la FPLQ, Bruno Letendre.

La Fédération des producteurs de porcs du Québec, qui représente les intérêts de près de 3 500 producteurs, reçoit la nouvelle politique comme un message clair et positif du gouvernement : elle offrira un environnement d’affaires propice à la consolidation et au développement actuel et futur du secteur porcin. « Nous voyons dans les quatre axes proposés un levier pour aller encore plus loin dans nos efforts. Après les années difficiles que nous avons connues, nous apprécions cette tape dans le dos ! », affirme David Boissonneault, président de la Fédération.

La Coalition pour la souveraineté alimentaire salue l’intention d’une meilleure autonomie alimentaire, mais considère que la nouvelle politique se garde de placer le gouvernement en tant que régulateur des affaires alimentaires et agricoles et fait plutôt dans l’incitation et la promotion.

« Cette politique invite plutôt les opérateurs économiques et les consommateurs à prendre eux-mêmes en charge ces enjeux par leur bonne volonté ou par les signaux qu’envoie le marché, commente le coprésident de la Coalition, Jean-Paul Faniel. Nous sommes tout de même contents que le gouvernement ait constitué une table de concertation des partenaires de l’agroalimentaire pour l’aider à suivre la mise en œuvre de sa politique. Notre Coalition y sera et assure le gouvernement de sa collaboration, particulièrement s’il décide d’ouvrir le dossier du droit des États à réguler les marchés agricoles et alimentaires pour préserver nos agriculteurs du dumping et favoriser une certaine stabilisation du prix des aliments », précise M. Faniel.

Finalement, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) estime que la politique de souveraineté alimentaire constitue un premier pas pour le développement des secteurs de l’agriculture et de l’alimentation au Québec, mais selon elle, il faudra des moyens plus concrets pour y parvenir.

« La politique du gouvernement rejoint nos revendications et nous en sommes heureux, note le secrétaire général de la centrale syndicale, Jean Lortie. Cependant, si les objectifs sont bien ciblés, les moyens pour y parvenir sont moins clairs. Par exemple, de quelles façons le gouvernement s’y prendra-t-il pour faire passer la proportion d’aliments du Québec consommés par les Québécois de 33 à 50 % ? Rien dans sa politique de souveraineté alimentaire ne l’indique. Nous souhaitons vivement que les distributeurs offrent davantage de produits locaux aux acheteurs institutionnels, mais aucune contrainte n’existe pour les forcer à agir en ce sens. Et que fera-t-on pour forcer la réduction de transport et la mise sur pied de circuits courts, alors que les distributeurs préfèrent les entrepôts de distribution à l’extérieur des milieux locaux, et même parfois à l’extérieur de la province ? »

Pour consulter la Politique de souveraineté alimentaire du Québec.

Mots-clés: Québec (province)
Aliment / Boisson
Lois, règlements et permis

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