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L’opposition réclame une remise en question des maisons des aînés

 
26 mars 2021
Crédit photo: Freepik

Le mégaprojet de maisons des aînés, cher au gouvernement Legault, doit être totalement réévalué, voire carrément remis en question, selon les trois partis d’’opposition. L’heure est venue de donner un « vrai coup de barre » dans ce dossier qui est en train de complètement « déraper », selon la porte-parole de l’opposition libérale pour les aînés, la députée Monique Sauvé.

« Arrêtez-ça ! », a renchéri la députée solidaire responsable du dossier pour sa formation politique, Catherine Dorion, qui réclame « un vrai gros virage » dans la position du gouvernement quant au traitement réservé aux personnes âgées. Projet « tape-à-l’œil » qui ne répond pas aux besoins réels des aînés, a estimé de son côté le chef du Parti québécois (PQ), Paul Saint-Pierre Plamondon.

Les trois réagissaient mardi à un reportage publié dimanche par La Presse Canadienne, révélant notamment que le coût du projet avait plus que doublé, passant de 1 milliard à 2,3 milliards $, avant même qu’une seule maison soit construite, et sans qu’on sache quand au juste les résidents pourront s’y installer, ni si le personnel soignant requis sera présent. Chaque nouvelle place coûtera au bas mot 605 000 $.

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« La loterie Marguerite »

Dans ce contexte, le gouvernement doit comprendre que le temps est venu de faire « un pas de côté » dans ce dossier mal ficelé, a soutenu Mme Sauvé, se disant « estomaquée » de la situation lors d’un entretien téléphonique mardi. Elle dit aussi s’inquiéter du mystère qui plane autour de la sélection des heureux élus qui auront droit à une place dans une de ces 46 maisons promises pour septembre 2022. C’est « la loterie Marguerite », a-t-elle illustré, faisant référence à la ministre responsable des aînés, Marguerite Blais.

La députée libérale craint que ce projet coûteux fasse passer au second plan, en termes budgétaires, l’importance de prodiguer des soins à tous les aînés en perte d’autonomie. « Je me soucie davantage des soins que du béton », a-t-elle observé.

« On a de réels questionnements, en ce moment, dans notre société, sur notre manière d’envoyer nos parents, nos personnes âgées dans des résidences, confinées, a commenté de son côté le chef du PQ. La crise nous a fait réaliser ça. Donc, avant de tout mettre dans le béton, dans d’autres endroits où nos personnes âgées sont un peu confinées entre elles par groupes d’âge, il y a une réflexion à faire quand on parle de soins à domicile, quand on parle d’intergénérationnel, pour tisser des liens, pour vaincre la solitude. »

Privilégier les soins à domiciles

Le député péquiste Martin Ouellet a ajouté qu’il fallait plutôt miser sur les soins à domicile, notamment par un crédit d’impôt bonifié. Québec solidaire partage l’idée de privilégier les soins à domicile, plutôt qu’un réseau de maisons coûteuses, « une fausse bonne idée » qui ne profitera qu’à une poignée d’aînés. Dès que les quelques maisons présentement en chantier (on en compte huit) seront construites, la députée solidaire Catherine Dorion demande au gouvernement de renoncer au projet et de réorienter les sommes prévues vers les soins à domicile.

Elle note que le vieillissement accéléré de la population prévu dans les prochaines années force le gouvernement à refaire ses devoirs et à opter pour le financement étendu des soins prodigués à domicile. Si au gouvernement, après une année de pandémie qui a affecté au premier chef les aînés, « il n’y a pas de wake-up call plus grand que ça et il n’y a pas de désir de virage plus grand que ça, cela fait pitié », selon elle. La députée solidaire juge que la situation réservée aux personnes âgées au Québec ne « peut pas être pire que ça ». « On est dans le désastre en ce moment », selon elle.

Le projet de maisons des aînés prévoit la construction de 46 maisons offrant 2 600 places au total, soit aux aînés, soit aux personnes plus jeunes ayant des besoins particuliers. Elles devraient être livrées en principe d’ici l’automne 2022. Personne au gouvernement ne se risque cependant à prédire quand les 46 maisons seront toutes habitées et fonctionnelles, les impondérables étant trop nombreux. La liste d’attente pour une place compte actuellement 3 427 noms.

(La Presse Canadienne)

Mots-clés: Québec (province)
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