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Point de vue

Les denrées rares ne sont pas toutes dans les assiettes

 
5 décembre 2016 | Par Robert Dion

Il y a une quinzaine d’années, le Conseil canadien des ressources humaines en tourisme annonçait qu’il manquerait au bas mot 34 000 employés dans le secteur du tourisme en 2015 [2] et que les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration seraient les plus touchés. Vous savez quoi ? On y est, et c’est vrai ! Y avoir cru, on ne serait peut-être pas dans la situation où l’on se trouve actuellement.

HRImag veille à sa façon à promouvoir le talent et la réussite des professionnels de notre industrie pour faire reconnaître leur travail. Le cas du personnel de cuisine nous préoccupe particulièrement, et certaines des personnalités interrogées en préparation de ce numéro partagent nos inquiétudes à ce sujet.

Face à ce constat, nous avons souhaité faire un geste supplémentaire pour aider à valoriser, à l’année, le travail qui se fait dans vos cuisines. C’est ainsi qu’est née, en octobre dernier, la petite sœur de HRImag : la nouvelle plateforme Web #danscuisine. Et bien que, habituellement, tout ce qui se passe #danscuisine reste #danscuisine (et exclusivement en ligne), nous avons souhaité faire de cet Annuel Chefs et Personnalités un numéro imprimé présenté tous les ans sous la double bannière HRImag/#danscuisine.

C’est bien humble et ça ne suffira pas à changer la donne en matière de valorisation du métier, mais ce sera toujours bien un pas de plus dans la bonne direction pour sensibiliser le domaine à cette réalité. Nos ressources en cuisine sont des « denrées » plus que rares. Il serait temps d’en prendre conscience et de trouver un moyen de les mettre en valeur d’aussi belle façon qu’ils prennent le soin de valoriser les produits qu’ils présentent dans vos assiettes.

Sonia Carufel, rédactrice en chef
[email protected]

Robert Dion, éditeur
[email protected]

Photo : David Cannon

 
 
Personnalité HRI

Les sages

Ils ont vu neiger – ça, c’est certain… et quand ils se prononcent sur l’industrie des HRI, on ne peut que prendre le temps d’ouvrir bien grand nos oreilles et de prendre des notes ! Chacun à sa façon, ils ont généreusement partagé avec nous leur vision d’un les aspect bien particulier de leur métier.

 
5 décembre 2016

« Je pense qu’il est important de ne jamais s’éloigner de son client. Il ne faut pas oublier que le cœur de notre industrie, c’est l’hospitalité. Nous sommes une entreprise de service, et notre mission est de faire plaisir aux gens. Il ne faut donc jamais perdre ça de vue si on veut bien grandir. » -CHRISTIANE GERMAIN, coprésidente et PDG du Groupe Germain
Photo : Groupe Germain

« Tout tourne autour de la qualité et du service. Nous sommes dans une industrie basée sur le service, alors nous sommes là pour "servir" les gens. La façon dont on traite nos clients est donc primordiale. Il s’agit d’ailleurs d’une règle qui a toujours existé et qui ne changera jamais, selon moi. » -JOE MERCURI, chef propriétaire du restaurant Mercuri

« Nous devons mieux réfléchir le produit. Nous devons accepter de revoir nos façons de faire. Nous devons profiter intelligemment des bonnes années financières. Nous devons, surtout, rester humbles. » -ALAIN APRIL, propriétaire Le Bonne Entente

« Je ne crois pas à ça, l’idée d’un contingentement pour limiter le nombre de restaurants, mais actuellement, ça n’a pas de bon sens. Je souhaite la prospérité à notre industrie, mais il faudrait se discipliner et être un peu plus parcimonieux dans le nombre d’ouvertures. Je dis ça, mais je suis le premier à ouvrir des restaurants et je ne voudrais pas que quelqu’un me dise d’arrêter... » -JACQUES GAUTHIER, copropriétaire et fondateur du Groupe Restos Plaisirs

 
 
Personnalité HRI

L’innovation : une question d’ADN pour Christiane Germain

 
5 décembre 2016 | Par Véronique Harvey

C’est en 1988, grâce à l’initiative de Christiane Germain et de son frère Jean-Yves, qu’est apparu le tout premier hôtel-boutique au Canada : l’Hôtel Germain-des-Prés. Les frangins sont en fait tombés sous le charme de l’hôtel Morgan, à New York, au début des années 1980, et ont décidé d’importer le concept dans la Belle Province.

« Un hôtel-boutique est un endroit qui possède une signature plus unique qu’un hôtel standard et qui, sur le plan des dimensions, est plus petit. Chaque hôtel-boutique est pensé individuellement. Le design est donc très important et très personnalisé. Et puisque le nombre de visiteurs y est moins élevé que dans les hôtels standards, il devient plus facile d’offrir un service personnalisé », explique Mme Germain.

Évidemment, le concept a fait des petits. On trouve désormais une multitude d’hôtelsboutiques au Canada, dont 13 établissements du Groupe Germain Hôtels, soit six hôtels Germain et sept hôtels ALT.

INNOVER AU QUOTIDIEN

Christiane Germain constitue l’âme derrière le concept expérientiel des établissements Germain. Perçue comme une leader de l’industrie de l’hôtellerie, elle considère que sa volonté d’innover est innée.

« Il faut croire que c’est dans notre ADN, à mon frère et moi. Nos parents étaient dans la restauration, et on les a vus essayer d’innover jour après jour, pour trouver le petit “plus” qui allait les distinguer. On a vécu dans cet environnement-là, donc c’est naturel pour nous d’essayer d’innover à notre tour », poursuit celle qui vient de se joindre à l’équipe de la sixième saison de l’émission Dans l’œil du dragon et qui espère ainsi intensifier son apport auprès des jeunes entrepreneurs.

D’ailleurs, la femme d’affaires n’a que de bons mots pour l’industrie hôtelière québécoise. « On a un très beau produit au Québec : que ce soit le produit urbain, nature, gastronomique, culturel… on a plein d’attraits. De façon générale, on innove et on est très créatif. On n’a pas toujours les moyens financiers de nos ambitions, mais on n’est certainement pas des “suiveux” de parade », confirme-t-elle.

TENDANCES ACTUELLES ET À VENIR…

Au fil des ans, Christiane Germain a vu passer de grandes innovations dans son domaine, à commencer par l’apparition des nouveaux systèmes de distribution. « Les Expedia de ce monde ont été des ajouts importants pour les consommateurs. Ils rendent la vie des hôteliers plus difficile, car ils vont chercher des sommes d’argent qu’on n’avait pas à payer avant. Par contre, ils nous permettent d’accéder à une clientèle qu’on ne rejoignait pas avant, alors c’est donnant/donnant », précise Mme Germain.

Pour ce qui est des tendances hôtelières à venir, Christiane Germain croit que les chambres diminueront tranquillement en superficie, surtout dans les grands centres. Toutefois, les hôtels miseront davantage sur le design intelligent, afin de maximiser l’espace.

Le développement durable et la conscience environnementale prendront également de plus en plus d’ampleur, selon elle, mais la plus grande innovation à venir concerne les espaces communs des hôtels, qui se transformeront peu à peu.

« Les voyageurs veulent se rapprocher davantage des “locaux” : ils veulent vivre comme les gens de la place. Ça pousse donc les hôteliers à créer des espaces communs rassembleurs et propices aux rencontres. Des endroits où les gens de la place vont aimer se retrouver aussi, de sorte qu’il va y avoir un mélange de personnes d’ici et d’ailleurs. C’est incontestablement une grande tendance qui se profile », conclut-elle.

 
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