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Julien Masia (ARVI) : « Ce titre enlève un certain poids de nos épaules ! »

 
24 octobre 2019 | Par Pierre-Alain Belpaire

Le restaurant ARVI s’est vu couronné ce mercredi soir du titre de meilleur nouveau restaurant canadien décerné, lors d’une cérémonie tenue à Toronto, par les équipes du magazine enRoute. Au lendemain de cette belle victoire, HRImag s’est entretenu avec le chef et copropriétaire de l’établissement, Julien Masia.
 
 
HRImag : Julien Masia, comment réagit-on lorsqu’on apprend que son restaurant est le meilleur nouveau venu sur la scène canadienne ?

C’est une immense fierté. Pour moi, bien sûr, mais surtout pour toute mon équipe. On a tellement travaillé sur ce projet. C’est une superbe reconnaissance de tous les efforts accomplis. Et ça me rend aussi très serein quant au futur de ce projet : la pérennité est assurée.

En entrant dans la salle où se tenait la cérémonie, quelles étaient vos attentes ? Un top-5 ? Un podium ? La victoire ?

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Pour être tout à fait honnête, on savait qu’on avait bien performé : on s’en doutait car une vidéo avait été tournée au ARVI pendant deux jours. On savait que c’est un privilège réservé aux trois premiers du classement, mais on n’avait pas le droit d’en parler.

Sur quoi se joue une telle victoire ?

Sur des détails. De minuscules détails. Si vous observez le top-10, vous remarquerez que c’est très varié. Le 2e meilleur nouveau fait des tapas ! Ce qui a sans doute impressionné le jury, c’est l’expérience et l’ambiance uniques qu’on propose.

En tant que cuisinier, ne craignez-vous pas que ce côté spectaculaire, ce décorum, finisse par l’emporter sur le contenu de vos assiettes ?

Non, car on mise sur les deux. L’expérience qu’on offre au ARVI est unique, très avant-gardiste : on a entièrement supprimé les frontières entre cuisine et salle, on a osé innover. Mais jamais cela ne s’est fait au détriment des produits. Moi, je viens de l’univers de la cuisine, je cuisine depuis plus de 15 ans, c’est dans mon ADN. Mais au ARVI, on a fait le pari de démocratiser la gastronomie guindée, on a voulu la rendre plus accessible, plus humaine.

Que va changer, très concrètement, un tel titre ?

Ça enlève un certain poids de nos épaules, ça nous assure une belle pérennité. Notre projet était ambitieux, surtout dans une ville comme Québec, plutôt conservatrice. Là, avec ce titre, on sait qu’on est là pour durer. Ça va aussi nous amener une belle visibilité. On a déjà vu la différence en deux mois et demi : depuis qu’on a été nommés parmi les 35 finalistes, les réservations ont explosé. Les soirées plus calmes du milieu de semaine, on oublie ça !

Les attentes des clients vont être énormes. Ressentez-vous une certaine pression, voire une forme d’appréhension ?

Non. On va continuer à faire ce qu’on faisait. J’ai confiance en mes produits, j’ai confiance en mon équipe. On ne veut pas changer notre concept, nos assiettes ou notre image, ce ne serait plus ARVI. Les attentes de nos clients étaient déjà très élevées, mais on sait qu’on devra peut-être encore monter d’un cran. On en est capables !

Comment s’améliorer lorsqu’on est considéré comme le meilleur ?

Il va falloir peaufiner, travailler certains détails. Peut-être au niveau du service. On y réfléchit, on en jase. Côté cuisine, il faut toujours innover, toujours évoluer. Ce n’est pas parce qu’on a reçu ce prix hier qu’on va se relâcher ou se reposer sur nos lauriers.

Après le Battuto qui avait remporté ce titre en 2017, voilà un autre restaurant de la ville de Québec couronné. Deux succès en trois ans, c’est beaucoup pour une ville de cette taille. Comment l’expliquez-vous ?

C’est difficile à dire. À Québec, vous avez beaucoup de jeunes chefs, beaucoup de bons cuisiniers. Ça bouge beaucoup, ça essaie. Il y a aujourd’hui une belle scène gastronomique, qui s’est fortement élargie et diversifiée dans les dernières années.

Le titre remporté hier soir vous donne-t-il envie de multiplier les concours et les compétitions ?

Ouf, tous ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas un gars de concours, de guides ou de décorations, loin de là ! J’en suis flatté et très heureux, évidemment, ça se prend toujours bien, mais mon ambition n’est pas de collectionner les médailles. La plus belle récompense, ça reste les compliments des clients.

(Sur la photo, les équipes du ARVI et Chuck Hughes. Julien Masia est le 3e en partant de la gauche. Gracieuseté Julien Masia)

Pour suivre ARVI :

Mots-clés: 03 Capitale Nationale (Québec)
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