Inflation : Groupe MTY monte ses prix avec modération
Dans le contexte inflationniste actuel, Groupe d’alimentation MTY augmente ses prix « avec une grande prudence » afin de ne pas rebuter ses clients, assure Eric Lefebvre, chef de la direction de MTY. Le franchiseur montréalais, propriétaire de 80 marques dont Sushi Shop, Thai Express, Tiki-Ming et Valentine, augmente ses prix à un rythme bas ou très bas dans la fourchette entre 0 et 10 %, a précisé le dirigeant lors d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du troisième trimestre.
Eric Lefebvre perçoit une certaine ouverture de la part des clients dans un contexte où l’inflation se manifeste partout, mais il reconnaît que la marge de main-d’œuvre demeure réduite. « Nous ne savons pas quelle est la limite. C’est difficile de déterminer quel est le bon rythme d’augmentation. Nous maintenons les hausses à des taux très bas afin d’éviter que nos enseignes en souffrent. »
Lors des précédents résultats trimestriels, le dirigeant avait dit que MTY n’aurait pas le choix d’augmenter ses prix, car la pénurie de main-d’œuvre forçait ses franchisés à accroître les salaires des employés. Cette situation perdure tandis que la pénurie de main-d’œuvre sévit tant chez les franchisés que chez les fournisseurs. « Ce problème ne partira pas dans les prochains mois, commente-t-il. Nous allons devoir apprendre à vivre avec. Il faudra trouver des moyens d’être plus efficace, d’offrir une bonne expérience à nos clients avec le nombre d’employés disponibles. »
Nouveau programme de fidélité
Questionné sur le passeport vaccinal, Eric Lefebvre a dit qu’il amenait de nombreux inconvénients pour la clientèle, mais que c’était une option préférable à la fermeture des établissements.
Groupe MTY prépare également le lancement de son nouveau programme de fidélité. À la fin septembre, l’entreprise a prévenu les membres de son programme, qui regroupe plusieurs enseignes, qu’il prendra fin le 28 novembre prochain. Chaque enseigne participante aura désormais son propre programme. Il sera possible de transférer les points accumulés dans l’ancien programme vers un des nouveaux. Cette mise à jour tient compte du fait que les clients connaissent mieux les enseignes individuellement que le Groupe MTY. Le dirigeant affirme que l’implantation se déroule selon les échéanciers prévus.
Des résultats supérieurs aux attentes
Groupe MTY a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes des analystes au troisième trimestre tandis que le franchiseur affirme que les ventes sont en croissance dans plusieurs de ses enseignes. Eric Lefebvre s’est dit satisfait des résultats soulignant que la société affiche une croissance, même si elle a perdu 19 300 jours d’activités en raison de la fermeture de certains établissements. En date du 8 octobre, 139 de ses 6 848 établissements sont toujours fermés.
Pour la période de trois mois terminée le 31 août, la société a dévoilé un bénéfice ajusté avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 49,7 millions $ par rapport à 43,4 millions $ à la même période l’an dernier. Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un BAIIA de 43 millions $, selon Refinitiv. MTY a dévoilé un bénéfice net attribuable aux propriétaires en hausse de 1,4 million $, ou 6,12 %, à 24,3 millions $.
Les revenus, pour leur part, progressent de 13%, à 1 milliard $. Le chiffre d’affaires avance de 29 % au Canada, de 5 % aux États-Unis et de 7 % à l’international. Les ventes en ligne ont représenté 16 % des revenus totaux au Canada, comparativement à 15% à la même période l’an dernier. Aux États-Unis, ce seuil est de 21 %, comparativement à 25 %. Les flux de trésorerie sont en croissance de 21 % à 46,6 millions $, ce qui a permis à la société de rembourser l’équivalent de 35,2 millions $ de sa dette à long terme.
Derek Lessard, de Valeurs mobilières TD, juge que les résultats sont forts. « Cette surperformance s’explique par un achalandage plus important que prévu, particulièrement dans les centres commerciaux et les tours de bureaux, en raison d’un assouplissement des restrictions sanitaires et du passeport vaccinal qui a permis aux entreprises non essentielles de rester ouvertes. » L’analyste estime cependant que le prix de l’action tient déjà compte d’une tendance plus favorable et d’éventuelles acquisitions. Il maintient donc sa recommandation « conserver ».
(La Presse Canadienne)