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Imad-Eddine Makraji représentera Montréal au Championnat Canadien Culinaire

 
26 octobre 2022 | Par Caroline Devillers
Crédit photo: James Chatto - Plat du chef Imad-Eddine Makraji présenté lors de la finale montréalaise du Championnat Canadien Culinaire

Lundi s’est tenue la finale régionale montréalaise du Championnat Canadien Culinaire, ce qui a marqué le retour de la compétition. Elle a eu lieu au restaurant Hoogan et Beaufort tenu par le chef Marc-André Jetté qui était le dernier lauréat montréalais. Aujourd’hui, c’est Imad-Eddine Makraji, chef au BAB KECH à Montréal, qui lui succède. Il représentera la métropole à la grande finale nationale les 3 et 4 février prochain à Ottawa.

Jusqu’au dernier moment, Imad-Eddine Makraji a repensé son plat pour la finale régionale. « J’ai réfléchi à mon plat une ou deux semaines avant le concours et quelques heures avant, il n’était pas 100 % terminé, explique le chef. Je savais que j’avais beaucoup d’options de sauces par exemple et j’ai vraiment pris mon temps pour décider de ce que j’allais présenter. »

Le résultat est une assiette où il a mis de l’avant ses origines marocaines. Imad-Eddine Makraji a présenté un tajine de bœuf au confit de figues et de pruneaux, accompagné d’un b’stilla individuel - paquet de pâtisseries en forme de rondelle rempli d’un mélange sucré-épicé de tomate, d’oignon et de cannelle, saupoudré de sucre glace - et d’une brunoise de pomme de terre au safran. La sauce était une réduction du jus de braisage de bœuf infusé avec un mélange raz al hanoute - mélange d’épices et d’herbes aromatiques - de 24 épices que la mère du chef avait envoyées de Marrakech. Il a servi l’assiette avec un Haywire Gamay 2019, un vin rouge de la vallée de l’Okanagan, en Colombie Britannique.

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« Ce plat a vraiment su se démarquer, a commenté Gildas Meneu, co-organisateur, chef du jury du volet montréalais du Championnat Canadien Culinaire et journaliste à l’émission L’épicerie de Radio-Canada. On peut avoir des résultats serrés dans ce type de compétition, mais là, il était évident que le gagnant c’était lui. »

Une finale repensée

Lors des précédentes éditions du concours, le jury se déplaçait au cours d’une même soirée dans chacun des cinq établissements pour goûter les plats des finalistes. Mais cette année, il a pu avec les commanditaires de la soirée qui souhaitaient être présents, faire toutes les dégustations au même endroit. Une initiative de Gildas Meneu et de Marc-André Jetté que le comité du concours d’Ottawa a accepté.

« On a travaillé très dur ces trois derniers mois avec Marc-André pour rendre cette soirée possible, explique le co-organisateur. Je suis très heureux de ce qui s’est passé lundi parce qu’on a pu voir la crème de la crème en matière de gastronomie. Il y a eu un travail incroyable de la part de tous les chefs, donc pour nous les juges, mais aussi pour le public, c’était très intéressant. On sait que Montréal est une ville gastronomique délicieuse et c’est en faisant des concours qu’on remarque qu’on a une compétence incroyable. »

Gildas Meneu ne sait pas encore si à l’avenir le chef gagnant accueillera la compétition l’année suivante. La taille de la cuisine devrait le déterminer puisque toutes les cuisines ne peuvent pas accueillir cinq candidats.

Le président du jury souhaite également que le chapitre montréalais de la compétition soit à l’image de la ville. « J’aimerais qu’il y ait plus de femmes qui se présentent dans le concours. Il y a des femmes chefs extraordinaires qui sont aussi bonnes que les hommes ! Et j’aimerais qu’il y ait plus de diversité culturelle aussi. C’est très important car notre compétition devrait être à l’image de Montréal. »

Des débuts prometteurs

Imad-Eddine Makraji a fait ses débuts dans des cuisines gastronomiques de Marrakech, ville dont il est originaire. Il apprend notamment aux côtés d’un chef Meilleur Ouvrier de France et se spécialise d’abord en cuisine gastronomique française. Il se souvient surtout de la rigueur des chefs français. Lorsqu’il arrive au Québec, quelques années plus tard, il doit tout recommencer. Il passe une année à Saint-Jérôme et travaille dans les cuisines d’un restaurant italien. Une fois arrivé à Montréal, il intègre la brigade de Sophie Tabet, cheffe au restaurant Chez Sophie.

En 2019, il ouvre son premier restaurant, le BAB KECH qui propose des plats traditionnels marocains. « J’avais le sentiment qu’il manquait de la cuisine marocaine au Québec, se souvient le chef. Je n’avais pas envie d’ouvrir un restaurant qui propose des mélanges de plats maghrébins ou libanais. Le Maroc a une gastronomie riche que j’ai envie de partager ! »

Février 2023 ne marquera pas la première participation d’Imad-Eddine Makraji à la finale du Championnat Canadien Culinaire à Ottawa puisqu’il faisait partie de l’équipe de Sophie Tabet lors de sa participation en 2016. Aujourd’hui, il sait ce qui pourrait aller mal dans la compétition et il redoute l’épreuve de la boîte noire qu’il avait trouvé particulièrement difficile il y a six ans. Lors de cette épreuve, les chefs obtiennent une boîte noire remplie d’ingrédients avec lesquels ils doivent composer un plat en moins d’une heure.

La grande finale nationale inclut deux autres épreuves. Celle du vin mystère consiste à donner une bouteille aux chefs pour qu’ils créent un plat composé d’ingrédients locaux afin de compléter le millésimé et ce, dans un lapse de temps et un budget déterminés. Celle qui se déroule le dernier soir amène les chefs à préparer leurs plats pensés au préalable et jumelés avec une boisson canadienne en lice à leur compétition régionale.

Mots-clés: 06 Montréal
Chef
Concours
Restauration

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