Hôtellerie : « La grève du 9 septembre peut encore être évitée »
Plusieurs hôtels québécois pourraient être touchés par un mouvement de grève le 9 septembre. La Fédération du commerce-CSN a en effet annoncé un débrayage massif vendredi prochain.
Pour rappel, les syndiqués avaient, à l’entame des négociations, formulé quatre demandes prioritaires (l’indemnité pour les vacances, les compensations à verser en cas de perte d’emploi pour fermeture de département ou changement technologique, des augmentations de salaire de 4 %, 4 %, 4 % et finalement 5 % pour la quatrième année du contrat de travail).
Alors que la pression monte, le magazine HRI fait le point avec Michel Valiquette, trésorier de la FC-CSN et responsable politique de la négociation coordonnée de l’hôtellerie.
Magazine HRI : Où en sommes-nous ? Que s’est-il passé durant les dernières heures ?
Michel Valiquette : Je cours de réunions en assemblées. Ce jeudi, un autre syndicat s’est doté d’une banque de 72 heures de grève, celui de l’Holiday Inn de Laval.
Dans quelle ambiance se déroulent ces négociations ?
Il y a 25 tables de négociations. L’ambiance varie d’une table à l’autre mais dans l’ensemble, le ton reste civilisé.
À ce jour, dix syndicats se sont dotés d’un mandat de grève de 72 heures, un onzième a opté pour un mandat de grève générale illimitée. D’autres établissements pourraient-ils se joindre au mouvement d’ici le 9 septembre ?
Nous avons d’autres assemblées prévues durant les prochains jours. Il y a donc de fortes chances pour que ce chiffre grimpe encore.
Tous les syndicats ayant voté ou qui voteront d’ici là débraieront-ils vendredi prochain ?
Que ce soit clair : chaque syndicat est et reste autonome. Mais étant donné que ce sont ces mêmes syndicats qui ont voté, qui ont pris la décision, la logique voudrait qu’ils appliquent leur menace de grève de 24 heures. Mais, je le répète, cette décision leur appartient.
La grève du 9 septembre est-elle, à vos yeux, encore évitable ?
Je crois sincèrement qu’on est capable d’arriver à une entente d’ici là. J’invite tous les acteurs à s’asseoir, à discuter. Je suis prêt à négocier.
Et à faire des concessions ?
Que ce soit clair : je ne suis prêt à aucun recul.
Pour éviter une grève, faut-il une entente totale ou quelques avancées suffiraient ?
Cela prend une entente définitive d’ici le 9 septembre. Mais, une fois encore, j’y crois.
Comment en est-on arrivé là ?
(Il soupire) On croyait à la réussite des négociations, on voulait leur donner une chance. C’est la raison pour laquelle nous étions arrivés avec quatre revendications seulement. Les excellents résultats obtenus par l’industrie hôtelière québécoise nous donnaient l’espoir d’un règlement rapide. Mais les employeurs avaient un avis différent et leurs propositions nous auraient fait faire un bond de 20 ou 30 ans en arrière.
Cette grève arrive en septembre, au terme de la saison estivale. Votre action n’aurait-elle pas eu davantage d’impact en juillet ou en août ?
Détrompez-vous ! Nous entrons dans une période où les congrès et colloques vont se multiplier, le tourisme d’affaires fonctionne très bien en septembre. Cette clientèle est plus exigeante que la petite famille qui vient visiter Québec ou Montréal. C’est aussi bien plus payant pour les hôteliers. Mais il est clair qu’après, lorsqu’on sera rendus en octobre ou novembre, le rapport de force changera. C’est pourquoi nous mettons la pression maintenant.
(Crédit photo : CSN et Pixabay)
Les établissements touchés par les mandats de grève sont :
- dans la région de Montréal : Marriott Château Champlain, Hôtel des Gouverneurs Place Dupuis, Hilton Laval, Hôtel Quality Inn Suites Pointe-Claire, Hôtel Bonaventure, Holiday Inn Laval
- dans la région de Québec : Hilton Québec, Hôtel Delta Québec, Hôtel Pur, Hôtel Classique
- à Sherbrooke : Hôtel Qualité (mandat de grève général illimité)
