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Greenpeace et les chefs britanniques défendent les poissons

 
7 février 2008 | Par Ginette Poulin

Plusieurs chefs et écrivains culinaires britanniques se sont ralliés à la cause de Greenpeace UK en signant un engagement pour arrêter l’utilisation ou la promotion d’espèces non durables de poissons et de fruits de mer dans leurs menus. Ils ont aussi donné leur appui à la création de réserves marines qui, à long terme, permettraient de reconstituer ces stocks de poissons ou de fruits de mer.

Dans un rapport international intitulé « Une industrie mise au défi : Vers une aquaculture durable », des scientifiques du laboratoire de Greenpeace UK, en Grande-Bretagne, ont démontré le besoin pressant pour l’industrie de l’aquaculture et les gouvernements de remplacer les pratiques jugées destructrices par des pratiques plus durables. Selon eux, l’aquaculture, qui est l’élevage d’organismes aquatiques comme les poissons, les mollusques et les crustacés, ne représente pas une solution à l’épuisement des réserves sauvages de poissons et fruits de mer occasionné par la surpêche commerciale.

« Les grandes installations d’aquaculture sont l’équivalent des mégaporcheries dans l’intensité de leurs rejets », affirme Beth Hunter, coordonnatrice de la campagne Océans de Greenpeace. En effet, les chercheurs ont observé que très peu d’espèces peuvent survivre dans un environnement aquatique qui est privé d’oxygène à cause des déjections et des rejets de moulée des poissons d’élevage. C’est pourquoi Greenpeace demande la création d’un réseau global de réserves marines entièrement protégées qui couvrirait 40 % des océans du monde. À long terme, ces réserves permettraient le repeuplement de plusieurs espèces, aideraient à créer des stocks mieux prévisibles d’année en année et renforceraient ainsi la stabilité des pêcheries.

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Dans leur rapport, les chercheurs de Greenpeace UK ont proposé plusieurs autres solutions, soit la pratique de l’aquaculture multitrophique (plusieurs espèces à la fois : poissons, coquillages, algues...) ou la culture aquaponique (recycler les eaux usées de l’aquaculture afin de cultiver, par exemple, des légumes dans un système à boucle d’eau fermée). Fait à noter, ces deux types de cultures sont actuellement pratiquées au Canada.

Qu’en est-il chez nous ?

Greenpeace au Canada, quant à elle, partage les inquiétudes de Greenpeace UK face aux espèces à risque, mais son plan d’action est surtout dirigé vers le secteur des supermarchés. Par l’entremise du Sondage Poisson disponible sur son site Internet, l’organisme veut dresser une « liste rouge » des espèces de poissons et fruits de mer actuellement vendues au Canada qui sont le plus à risque ou qui endommagent le plus l’environnement. L’organisme veut sensibiliser les gens à favoriser l’achat local et à promouvoir des systèmes d’aquaculture qui auraient moins d’effets nocifs sur les stocks sauvages et les écosystèmes marins.

Certains restaurateurs canadiens prennent déjà des initiatives personnelles dans le but de favoriser le choix d’espèces plus durables. D’autres se rallient même à des programmes de conservation comme Ocean Wise, créé par l’Aquarium de Vancouver, qui donne plusieurs informations aux restaurateurs et aux marchands locaux pour les aider à mieux choisir ce qu’ils achètent. Le logo Ocean Wise apparaît maintenant sur plusieurs menus et étalages de commerces locaux pour garantir au consommateur qu’il fait un meilleur choix pour l’environnement.

Pour ceux qui le désirent , l’organisme Sustainable Seafood Canada a établi une liste des espèces à privilégier ou à éviter. Cette liste est disponible à l’adresse suivante : www.seachoice.org

La fin de la surpêche serait mauvaise pour l’écosystème !

Une étude publiée récemment dans le magazine Nature Geoscience vient contredire certaines conclusions des mouvements écologiques. Selon les auteures Roxane Maranger, professeure de biologie de l’Université de Montréal, et Nina Caraco, biogéochimiste aquatique au Cary Institute of Ecosystem Studies, l’arrêt de la surpêche perturberait l’équilibre des écosystèmes marins en créant un excès d’azote défavorable à la survie des poissons.

Générés principalement par les engrais des terres agricoles qui reviennent dans les eaux côtières par le biais des ruisseaux et des rivières, les excès d’azote seraient neutralisés par la pêche excessive puisqu’en remontant les poissons dans leurs bateaux, les pêcheurs remontent également de bonnes quantités d’azote.

Au vu de cette étude, la réintégration de la pêche excessive serait-elle préférable ? Interrogée à ce sujet par divers médias, Roxane Maranger prône plutôt l’adoption de pratiques agricoles plus écologiques qui permettraient de réduire la quantité d’azote dans l’eau.

Mots-clés: Europe
Canada
Aliment / Boisson
Développement durable

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