Festival Kampaï Montréal : « Il est temps de sortir le saké du Japon »
Pour une deuxième année, l’Association Saké Québec présente le festival Kampaï Montréal. L’événement, qui aura lieu le 10 octobre prochain au Marché Bonsecours, permettra aux visiteurs d’avoir accès à près de 200 variétés de ce breuvage japonais pour lequel un engouement certain commence à se faire sentir à travers la province. Le festival montréalais réunira également un grand nombre de kiosques servant leurs spécialités japonaises. Même s’il ne possède pas d’appellation contrôlée, le terme "saké" fait référence à un alcool du Japon et, contrairement à l’Ontario, le Québec n’en produit pas encore.
« Au niveau provincial, nous comptons une dizaine d’agences d’importation de sakés artisanaux et on s’est regroupées afin de fonder notre association québécoise, mentionne Délane Éthier, fondatrice de l’organisme L’eau et le riz. Ensemble, nous avons décidé d’organiser ce festival qui existait déjà à Toronto, depuis plusieurs années. » Selon elle, ce rendez-vous permettrait de faire découvrir au public un éventail d’arômes différents et d’accords qui vont bien au-delà de celui qu’on peut faire avec les sushis. « Je crois qu’il est grand temps de sortir un peu le saké du Japon et d’ouvrir nos horizons. On doit continuer d’éduquer les gens car même si sa popularité se renforce au Québec, le saké demeure, à mon avis, encore trop méconnu. »
Malgré une certaine aspiration à vouloir le démocratiser, Délane Éthier reconnaît que les clients qui en sont friands s’avèrent généralement bien nantis. « Comme cet alcool est assez dispendieux, il ne rejoint pas encore tout le monde, poursuit-elle. En plus des gourmets, certains amateurs de bière l’apprécient également puisqu’on retrouve parfois une parenté de goûts à cause des levures utilisées dans le processus de fabrication. » L’entrepreneure ajoute que la popularité du saké gagne indéniablement du terrain chaque année sur les cartes d’alcool des restaurants québécois, s’invitant par exemple sur le menu dégustation du Mousso et de La Tanière 3.0.
« De plus en plus de restaurateurs réalisent qu’il leur faut davantage d’importation privée et de types de saké sur leur carte. Comme c’est un produit qui n’entre pas tellement "en compétition" avec la nourriture, ça devient très intéressant pour un sommelier de l’utiliser. » À l’instar du gin québécois, Délane Éthier constate l’amorce d’un réel changement, comme en témoignent les chiffres d’une agence faisant partie de l’Association, dont les ventes de saké ont augmenté de 50 % l’an dernier.
À l’avenir, l’organisatrice compte bien voir Kampaï Montréal prendre de l’expansion. « Plus les gens vont goûter et demander de la qualité, plus on constatera une différence sur ce marché en pleine effervescence. »
(Sur la photo fournie par Délane Éthier : Kuniko Fujita, sommelière de saké, lors de l’édition 2018)
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