Économiste de formation, Eve Paré est passée par l’Association provinciale des constructeurs d’habitations, le regroupement des producteurs laitiers et celui des éleveurs de porcs avant de prendre les rênes, en janvier 2013, de l’Association des hôtels du Grand Montréal (AHGM). « Un parcours des plus variés, reconnaît-elle en souriant. Ça prouve qu’un économiste, ça peut oeuvrer dans n’importe quel secteur. » Cela signifie surtout que cette dynamique dirigeante, passionnée par les relations gouvernementales, a besoin de défis et de responsabilités. « Disons simplement que ce n’est pas dans ma personnalité de rester en permanence derrière un écran à remplir des fichiers Excel », résume-t-elle.
Lorsqu’Eve Paré se joint à l’AHGM il y a cinq ans, l’association vient de se fixer de nouveaux objectifs et de revoir sa stratégie. Plus qu’un simple lieu de réseautage, elle désire désormais apparaître comme un partenaire crédible et influent. Grâce notamment à l’organisation des prix Hotelia et à la diffusion du magazine Mt1642 (« notre principale source de revenus »), le regroupement améliore sa visibilité et attire de nouveaux membres, pour rassembler aujourd’hui quelque 90 établissements. « Bien sûr, la barre des 100 hôtels serait particulièrement symbolique et nous permettrait d’avoir encore davantage de poids, réagit la PDG. Mais puisque nous ne représentons que les trois étoiles et plus et que notre territoire est limité au Grand Montréal, notre potentiel de croissance n’est pas infini. »
En collaborant avec d’autres organisations (comme le CQRHT ou l’Association Hôtellerie Québec), l’Association des hôtels du Grand Montréal a pu enregistrer différents gains, notamment sur des enjeux locaux. Mais entre l’hébergement illégal, la pénurie de main-d’oeuvre et la sous-valorisation des emplois dans l’industrie hôtelière, les défis restent particulièrement nombreux. « Dans ces différents dossiers, même si on parvient aujourd’hui à parler d’une seule voix, il n’existe malheureusement pas de solution miracle. Cela va prendre un certain temps », analyse la présidente-directrice générale.
Si elle se concentre, évidemment, sur les dossiers économiques, elle estime également avoir, « en tant que citoyenne, le devoir de s’impliquer ». Elle souligne ainsi que le secteur hôtelier montréalais pourrait en faire davantage pour l’environnement. « Malgré quelques initiatives isolées comme les pailles ou les sacs en plastique, on pourrait encore s’améliorer. Pourquoi ne deviendrions-nous pas des leaders en matière d’écologie et d’écoresponsabilité ? »
À l’aube de son 70e anniversaire, l’AHGM est devenue un acteur incontournable de la scène touristique montréalaise. Et elle entend bien peser de tout son poids pour rehausser l’image de la métropole. « La principale force de Montréal, c’est la capacité qu’ont ses organismes et associations à travailler ensemble pour le bien de la destination. Les hôtels, les musées, le Palais des congrès… tous sont prêts à s’asseoir pour discuter et agir pour le bien de la ville. Ici, on pense macro ! »