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Essor du tourisme d’affaires : « Les hôteliers doivent se démarquer »

 
9 octobre 2018 | Par Pierre-Alain Belpaire

Des retombées de 625 millions de dollars grâce à la clientèle d’affaires, 3 261 congrès organisés l’an dernier générant une moyenne hebdomadaire de 10 920 nuitées : les chiffres dévoilés par l’Association des Professionnels de Congrès du Québec ont de quoi donner le tournis. L’analyse des données enregistrées en 2017 sur l’ensemble du territoire québécois confirme la bonne santé du tourisme d’affaires. « Et encore, ces résultats sont conservateurs et loin d’être exhaustifs », souligne Steeve Gagné, président de l’APCQ et responsable du comité Statistiques, rappelant notamment que ces chiffres sont principalement basés sur le concept de nuitées et ne tiennent donc pas compte des touristes d’affaires « excursionnistes ».

Si les trois portes d’entrée (Montréal, Québec et Gatineau) enregistrent d’excellents résultats, les régions font mieux que se défendre. « Sur l’ensemble du réseau régional de l’APCQ (*), la performance économique 2017 continue d’être vigoureuse avec 1 989 congrès et événements, 169 979 nuitées et plus de 97 millions en dépenses touristiques, nous indique l’organisation. La compilation permet d’obtenir le portrait typique d’une activité se tenant en région : d’une durée de trois jours, elle génère 175 nuitées pour une dépense moyenne de 48 800 $. »

Que l’on considère les grands pôles urbains ou les régions, le secteur du tourisme d’affaires se porte donc plutôt bien. Ces excellents résultats seraient à mettre en lien avec la bonne santé économique de la province, estime le dirigeant. « Si les entreprises vont bien, si le secteur associatif est dynamique, nos chiffres s’en ressentent, analyse Steeve Gagné. Il y a bien sûr des destinations qui connaissent davantage de difficultés, mais c’est davantage lié à leur localisation qu’à un manque de dynamisme ou de compétences. Il reste évidemment plus complexe d’attirer de grands événements dans la Baie-des-Chaleurs ou à Sept-Îles qu’à Montréal ! Mais dans l’ensemble, le grand corridor qui va de Gatineau à Rivière-du-Loup, en s’étirant jusqu’au Saguenay et à Sherbrooke, se porte particulièrement bien. »

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Se démarquer pour attirer

L’industrie du tourisme d’affaires n’a pas toujours constitué une priorité pour les autorités gouvernementales, plus préoccupées par les retombées liées au tourisme d’agrément. Mais tant les professionnels de l’hébergement que les régions et municipalités ont vite compris l’intérêt qu’ils avaient à soigner ces visiteurs particuliers. « Dans certains coins du Québec, le tourisme lié aux congrès représente 50 %, voire 60 % du chiffre d’affaires touristique de la région, poursuit Steeve Gagné. Et sans ces événements et les nuitées qui vont avec, bien des établissements auraient déjà fermé leurs portes… »

Pour attirer, séduire et fidéliser cette clientèle, pas besoin d’être un poids lourd de l’industrie hôtelière ni de compter plusieurs centaines de chambres. « Avoir une salle capable d’accueillir 200 à 300 convives et une cuisine qui pourra les nourrir durant l’événement devrait suffire », résume le dirigeant. Les standards habituels (Internet haute vitesse, stationnements, …) devraient, eux aussi, satisfaire organisateurs et invités.

Mais puisque rien ne ressemble plus à une salle de conférence qu’une autre salle de conférence, l’hôtelier devra parvenir à se démarquer. « En 2018, les touristes d’affaires veulent vivre une véritable expérience, estime Steeve Gagné. Il ne suffit plus d’avoir une salle de réunion et le plus beau coucher de soleil de la province. Il faut repenser la promotion, la commercialisation et l’accès. Il faut planifier et prévoir. Il faut travailler. »

L’APCQ assure qu’elle aussi poursuivra ses efforts, elle qui rêve notamment d’offrir bientôt des indicateurs de performance plus complets. « On devra également œuvrer à la valorisation des rencontres, convaincre qu’aujourd’hui encore le contact humain et le réseautage sont primordiaux. Il ne devrait jamais être mal vu de se rencontrer. »
 
 
(*) « En 2017, les données régionales ont été recueillies auprès de 31 destinations : Beauce, Beauharnois-Salaberry-de-Valleyfield, Bromont, Carleton-sur-Mer, Charlevoix, Drummondville, Granby, Îles de la Madeleine, Lac-Saint-Jean, Lanaudière, Laurentides, Laval, Lévis, Longueuil, Maskinongé, Matane, Memphrémagog, Nicolet-Yamaska, Rimouski, Rivière-du-Loup, Saguenay, Saint-Hyacinthe, Saint-Jean-sur-Richelieu, Saint-Raymond, Shawinigan, Sherbrooke, Thetford, Tremblant, Trois-Rivières, Vaudreuil-Soulanges et Victoriaville. Le calcul de la dépense touristique est basé sur le concept de "nuitée". Celui-ci équivaut à la location d’une chambre pendant une nuit auquel sont ajoutées les dépenses connexes et habituelles pour répondre aux besoins de ce segment de marché. »
 
 

Pour suivre l’Association des professionnels de congrès du Québec :

Mots-clés: Tourisme
Statistiques
Hôtellerie

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