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Ecoles : sensibiliser les jeunes au bioalimentaire

 
7 décembre 2022 | Par Caroline Devillers
Crédit photo: Julie Coutu

146 dossiers d’écoles québécoises ont été sélectionnés lors du récent appel à projets de l’initiative 100°, Écoles, sensibiliser les jeunes au bioalimentaire, rendu possible grâce au soutien financier du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec. Ils ont reçu une aide financière pour la mise en œuvre de leurs programmes. Coup de projecteur sur deux d’entre eux qui souhaitent rapprocher les jeunes de la biodiversité et les sensibiliser à une alimentation plus locale.

Julie Coutu, professeure de français à l’École secondaire Paul-Arseneau située à L’Assomption (Lanaudière), a créé en 2019 Les Grands Espaces. À l’origine, elle donnait un cours chaque semaine pour les secondaires afin de les sensibiliser au monde bioalimentaire, en créant notamment un jardin aromatique dans la salle de classe. Pour des raisons de contraintes administratives, elle l’a transformé il y a un an en option parascolaire qui s’appelle Les Grands Espaces en visite. Et depuis quelques mois, elle emmène ses élèves à la rencontre de producteurs ; à titre d’exemple, lors de la première sortie, ils sont allés Au jardin des noix à Saint-Ambroise-De-Kildare.

« On essaie d’avoir le plus de diversité possible dans les visites parce qu’on veut montrer que les possibilités sont infinies en agroalimentaire, développe Julie Coutu. Il y a beaucoup de recherches et développement dans les produits, comme la transformation pour gérer les matières résiduelles. Je veux que les élèves sachent d’où viennent leurs aliments et qu’ils soient capables de minimiser le gaspillage. »

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Chantal Lessard, enseignante à l’école secondaire de la Polyvalente Montignac à Lac-Mégantic (Estrie), elle, a fondé en 2017 un jardin communautaire dans l’établissement et y a rattaché des activités, comme des cours de cuisine, pour que les élèves s’approprient le lieu. Dans la foulée, elle a créé À la rencontre des producteurs locaux, une activité parascolaire lors de laquelle les adolescents peuvent échanger avec des producteurs. Dans ce cadre, ils ont visité une ferme à Saint-Ludger ou encore une conserverie où ils ont appris à faire des marinades.

Crédits photo : Chantal Lessard

Des initiatives pensées pour les élèves

Les deux enseignantes ont pensé ces initiatives pour sensibiliser les élèves à leur consommation de produits locaux. Pour Chantal Lessard, c’est une idée qui lui tenait d’autant plus à cœur que ses parents sont paysagistes et qu’elle a toujours travaillé dans la terre. « Je trouvais aussi qu’il y avait une coupure entre le primaire et le secondaire, dans le sens où au primaire, ce n’est pas rare de voir des écoles qui font du jardinage, mais on dirait que dès qu’on arrive au secondaire, il n’y a plus rien de fait à ce niveau-là. De plus, il est important d’adopter un mode de vie sain et je trouve que les adolescents sont une clientèle que l’on néglige un peu, peut-être parce qu’elle est dure à rejoindre. »

Julie Coutu veut aussi montrer les compétences des producteurs de la région : « L’objectif est que les élèves voient d’autres façons de faire que la mienne. D’autant plus, qu’il est rare de rencontrer des artisans ; le plus souvent, on les voit juste lors de marchés, alors eux aussi sont très enthousiastes. »

Crédits photo : Julie Coutu

Preuve que les élèves sont intéressés par ces projets, la professeure de français accueille entre 30 et 40 jeunes par activité, tandis que Chantal Lessard reçoit les groupes d’appui de secondaire 1 et 2. Ces derniers répondent présents, car « ce sont des élèves qui sont plus en difficulté à l’école, mais qui aiment travailler de leurs mains et qui ont besoin de quelque chose de concret. » L’été, 14 jeunes du Carrefour jeunesse-emploi du Granit prennent la relève en venant superviser le jardin et l’arroser.

Des financements à aller chercher

C’est d’abord grâce à une donation de la Fondation de La Fontaine, un organisme à but non lucratif, puis à celle d’une fondation de Lac-Mégantic et d’un financement de 100° que le jardin communautaire de la Polyvalente Montignac a pu voir le jour. L’école a également aidé, tout comme les parents des élèves qui étaient présents en 2017 lors de la mise en place des bacs de terre sur le terrain de l’établissement. Selon Chantal Lessard, sans cela, son projet n’aurait pas abouti.

Pour Julie Coutu aussi, avoir des financements est essentiel puisque les élèves ne donnent qu’une « petite contribution » lorsqu’ils participent aux activités extérieures. L’organisatrice explique que le dernier appel à projet de 100°, qui permettait à chaque école de recevoir jusqu’à 10 000 $ de financement, lui permet de payer environ cinq sorties puisqu’une journée, notamment avec la location d’un bus, lui coûte environ 1 200 $.

Aider les écoles à mettre en place des initiatives pour que les jeunes adoptent de saines habitudes de vie, c’est la mission de 100°. Pourtant, tous n’obtiennent pas de financement. « Souvent, le problème est que l’on a beaucoup de dossiers qui nous sont distribués et une limite de financement, explique Marie-Claude Blais, cheffe projet 100°. Alors il y a toute une mécanique pour faire la sélection. Cette année, les 146 projets ont été sélectionnés pour le projet Écoles, sensibiliser les jeunes au bioalimentaire parmi les 308 dossiers déposés. »

L’initiative a d’ailleurs un nouvel appel à projets en préparation s’adressant aux écoles primaires et secondaires publiques du Québec. Pour des aliments québécois dans nos écoles a pour objectif d’offrir davantage d’aliments sains, frais et québécois aux élèves en soutenant la mise en place de circuits courts et le développement de partenariats entre les écoles et les entreprises ou coopératives agricoles de proximité. Pour participer, il sera possible de déposer un dossier à partir du 30 janvier prochain.

Mots-clés: Québec (province)
École
Nutrition
Services institutionnels

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