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École : pas besoin de bannir les allergènes ?

 
5 mai 2021
Crédit photo: Ibokel / Pixabay

De nouvelles directives visant à aider les écoles et les garderies à protéger les enfants allergiques soulignent qu’il n’y a aucune preuve que l’interdiction généralisée de certains aliments dans l’établissement est vraiment nécessaire. Ces nouvelles lignes directrices ont été formulées par un comité international d’intervenants comprenant des experts en santé, des directions d’école, des parents et des organisations professionnelles d’allergologues. Le comité recommande notamment aux écoles de conserver un approvisionnement en auto-injecteurs d’épinéphrine.

Les lignes directrices, basées sur une analyse des données scientifiques probantes, sont publiées mercredi dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology. Il s’agit des premières lignes directrices du genre, a soutenu la docteure Susan Waserman, présidente du comité d’experts et professeure de médecine à l’université McMaster de Hamilton, en Ontario.

« À bien des égards, ces lignes directrices confirment de nombreuses pratiques qui existent déjà depuis longtemps dans les écoles : identifier les enfants à risque, leur fournir un plan d’action contre l’anaphylaxie (la crise allergique), apprendre aux enseignants et à tout le personnel scolaire comment reconnaître les réactions allergiques et agir de manière appropriée, ainsi que de bonnes pratiques d’hygiène telles que le lavage des mains », a rappelé la docteure Waserman.

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Par contre, les recommandations diffèrent concernant l’interdiction complète de certains aliments à l’école et les auto-injecteurs d’épinéphrine, souvent connus sous la marque de commerce EpiPen. « Nous n’avons pas trouvé de preuves à l’appui de la pratique qui bannit certains aliments dans tout l’établissement. Alors, des choses comme des écoles sans arachides, des salles de classe sans arachides ou sans lait, ça n’a pas été démontré, dans la littérature scientifique que nous avons analysée, comme un moyen cohérent de réduire les réactions allergiques en milieu scolaire », a déclaré la docteure Waserman.

Bannir certains aliments n’enseigne pas à l’enfant comment gérer son allergie, dit-elle. Et si les enfants souffrant d’allergies doivent toujours s’asseoir à une table spécifique, cela peut mener à une certaine stigmatisation.

Des lignes directrices adaptées au milieu

Par ailleurs, les enseignants, les parents et, dans certains cas, les élèves plus âgés ont un rôle à jouer dans cette gestion : « On ne s’attend pas à ce que les enfants d’âge scolaire le fassent tout seuls ». Les lignes directrices devraient également être adaptées à la situation spécifique d’une école ou d’une garderie : dans certains cas, comme avec de très jeunes enfants, une interdiction en classe d’aliments spécifiques pourrait être appropriée.

En ce qui concerne les auto-injecteurs d’épinéphrine, la docteure Waserman rappelle que les écoles exigent généralement que les élèves souffrant d’allergies apportent les leurs, qui sont habituellement rangés dans un seul endroit. Mais si les écoles se dotaient de leur propre approvisionnement en auto-injecteurs, on pourrait garantir la protection des élèves qui n’ont pas encore été identifiés comme ayant une allergie alimentaire grave, recommande le comité.

Selon la docteure Waserman, ce serait également plus équitable pour les élèves dont les familles n’ont pas les moyens d’acheter un auto-injecteur - ou plusieurs. Cela permettrait aussi aux élèves qui ont leur propre auto-injecteur de le ramener à la maison lorsqu’ils quittent l’école.

Ces lignes directrices sont basées sur les « meilleures preuves disponibles », souligne la docteure Waserman, mais des recherches supplémentaires seront toujours nécessaires sur les réactions allergiques et l’utilisation de l’épinéphrine dans les écoles. Les lignes directrices sont approuvées notamment par la Société canadienne d’allergie et d’immunologie clinique, par l’Organisation mondiale de l’allergie et, aux États-Unis, par l’Allergy and Asthma Network, l’American Academy of Allergy, Asthma and Immunology et l’American College of Allergy, Asthma and Immunology.

(La Presse Canadienne)

Mots-clés: Canada
Allergies alimentaires
Aliment / Boisson
Services institutionnels

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