Il a participé à la Coupe du Monde du Luxembourg en novembre. Il faisait partie des 10 participants à représenter le Canada à la demi-finale du Concours San Pellegrino Jeune chef 2015, en février. En 2016, il fera partie de l’Équipe culinaire canadienne en lice aux Olympiques culinaires d’Allemagne. En fait, on ne nommera pas tous les concours auxquels ira ou est allé Dominique Roy, car la liste est longue. Ce jeune consacre l’essentiel de ses temps libres à se préparer à un concours. « De 80 à 90 % de mes loisirs y passent, reconnaît le cuisinier de 24 ans. Pour moi, c’est une passion comme un sport peut l’être pour d’autres. Et c’est logique, car la cuisine, c’est un métier de passionnés… »
Comment et pourquoi courir les concours ?
Titulaire d’un DEP en cuisine, d’un autre en pâtisserie et d’une attestation de spécialisation professionnelle en cuisine actualisée obtenus au Centre de formation professionnelle Relais de la Lièvre-Seigneurie, le jeune homme originaire de Gatineau a ensuite travaillé aux restaurants Le Tartuffe (Gatineau) et Europea (Montréal), en plus d’aller se perfectionner six mois à l’étranger. C’est en 2012 qu’il s’est joint à l’équipe du Fairmont Château Montebello… et que la vague s’est amorcée !
« Tout a commencé au Concours national des jeunes chefs de la Chaîne des Rôtisseurs, raconte Dominique Roy. Mon chef Jean-François Fortin m’a approché en me disant qu’il me voyait y participer. Il pensait que j’avais l’énergie pour le faire. Je n’avais aucune expérience des concours, mais je me suis dit “pourquoi pas ?” J’ai gagné l’édition régionale à Montréal, ce qui m’a permis d’aller au concours national à Winnipeg. Et j’ai aimé cela ! »
Quelque temps plus tard, l’Équipe culinaire canadienne, mieux connue sous le nom de Team Canada, s’est installée au Château Montebello pour y préparer une activité-bénéfice. Et c’est le jeune Dominique Roy que Jean-François Fortin a proposé lorsque Team Canada a demandé si on pouvait lui prêter un assistant. « Il faut croire qu’ils m’ont aimé, car ils ont ensuite demandé à mon chef s’ils pouvaient m’inviter à intégrer Team Canada, relate Dominique Roy. D’avoir une telle invitation alors que la plupart des membres sont des chefs de grand hôtel ayant en moyenne entre 30 et 40 ans, cela fait plaisir ! »
Or, pourquoi se faire une vie où un entraînement ou un concours n’attend pas l’autre ? « C’est essentiellement pour l’apprentissage, affirme le cuisinier. Ces concours me donnent la chance incroyable de m’exercer avec des super pros qui veulent ma réussite, qui partagent avec une générosité incroyable tous leurs trucs et leur temps. Les ressources que je vais ainsi chercher chaque semaine d’entraînement, ce que j’apprends des chefs qui m’encadrent, c’est ma plus belle récompense ! Quand je pense à tous ceux qui m’ont fait avancer, qui veulent faire de moi non seulement un meilleur cuisinier, mais un cuisinier aussi bon qu’eux… quand je pense à la chance d’avoir en quelque sorte des cours privés avec des tops comme John Carlo Felicella et Bruno Marti, je me dis que ça n’a pas de prix ! Et je trouve cela passionnant, car faire de la compétition, c’est pousser à l’extrême l’excellence de mon métier ! »
Prédispositions au dépassement
« Dominique, c’est un jeune qui est arrivé ici avec des objectifs très précis, se rappelle Jean-François Fortin, chef des cuisines au Fairmont Château Montebello. Dès notre première rencontre, nous avons défini l’expérience en hôtellerie qu’il obtiendrait chez nous pour compléter le bagage qu’il avait déjà en restauration. »
« J’ai rarement vu un cuisinier avoir autant de rigueur, poursuit son supérieur. Il peut passer des heures à planifier l’évolution parfaite d’un projet. Comme il est important pour moi de développer de la relève, j’ai tout de suite pensé à lui lorsque la Chaîne des Rôtisseurs m’a demandé de lui recommander un participant. Il y a vécu une belle première expérience et est revenu en disant : “L’année prochaine, j’y retourne et je reviendrai avec une médaille !” Il n’a alors pas manqué une semaine d’entraînement. Il a rapporté de son deuxième passage la médaille d’argent et le trophée Paul-Mastalir accordé au plus haut pointage en cuisine… »
« Quelqu’un comme Dominique, c’est un bel exemple à avoir dans notre établissement, souligne Jean-François Fortin. Ses succès créent une espèce d’atmosphère de renouveau dans toute l’équipe. »
« La ligne que j’essaie de suivre pour me démarquer et être le meilleur, c’est de travailler fort, conclut Dominique Roy. C’est vraiment la première raison pour laquelle je me suis lancé dans les concours. »
Passion, quand tu nous tiens…
Photo : © Mélisandrée Godin