Des associations du secteur des HRI se rallient pour faire la guerre aux hausses de frais
Une dizaine d’associations québécoises ont décidé de se rallier au mouvement de protestation mis sur pied par le Conseil canadien du commerce de détail afin de contrecarrer les hausses sur les frais de transactions par cartes de débit et de crédit qui ont été annoncées pour le mois d’octobre.
En effet, une coalition, regroupant entre autres le Conseil des chaînes de restaurants du Québec (CCRQ), l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ) et l’Association des hôteliers du Québec (AHQ), a récemment été créée pour sensibiliser les membres et informer les élus sur les conséquences potentielles de telles augmentations de frais. « Nous devons sensibiliser tous les élus et la population québécoise à ces importantes questions. Les frais anticipés pourraient représenter plusieurs millions de dollars pour les commerçants, une potentielle diminution de l’emploi et une augmentation additionnelle de prix », souligne la coalition qui incite également ses membres à faire pression sur les compagnies de crédit. « Nous faisons appel à nos membres pour qu’ils fassent entendre leur mécontentement en signant la pétition qui se trouve sur les sites Web de nos organisations ».
Rappelons que cette hausse serait la troisième en 2008 pour les commerçants québécois. Ces derniers assumaient déjà une augmentation engendrée par les populaires cartes de crédit à primes qui comportent des frais de transaction beaucoup plus élevés que ceux des cartes régulières.
Une autre hausse de coûts pourrait être à prévoir puisque les compagnies de crédit Visa et MasterCard ont récemment annoncé leur intention de se lancer dans les transactions de type débit. Si ces transactions sont régies de la même façon que celles effectuées par carte de crédit, soit un pourcentage de l’achat effectué plutôt qu’un frais fixe par transaction, les frais occasionnés aux commerçants et aux consommateurs pourraient devenir exorbitants. Par exemple, une transaction de 45 $, qui coûte environ 0,10 $ au commerçant, pourrait représenter des frais de 0,45 $ avec l’imposition d’un frais au pourcentage hypothétique de 1 %, ce qui signifie une augmentation de 400 % pour le commerçant ! « Si ce nouveau mode de facturation était adopté par Visa et Master Card, l’ensemble de nos membres seraient frappés de plein fouet, et ce, dans un contexte de ralentissement économique », ont fait savoir les membres de la coalition par voie de communiqué.
Par ailleurs, devant cette nouvelle concurrence, l’organisme à but non lucratif Interac, qui facture présentement les transactions de type débit, a décidé de déposer une demande auprès du Bureau de la concurrence pour devenir une entreprise à but lucratif. Ce nouvel Interac pourrait ainsi suivre les grandes compagnies de crédit en se tournant lui aussi vers les frais proportionnels au montant des achats plutôt qu’aux frais fixes par transaction. Les commerçants, autant que les consommateurs, pourraient se retrouver avec davantage de frais à payer pour leurs transactions !