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Déconfinement : « Nous demeurons dans le noir ! », regrette l’ARQ

 
29 avril 2020 | Par Marie-Ève Garon

Lors de son point de presse tenu ce mardi, François Legault a présenté un plan de déconfinement d’une partie des entreprises québécoises. Or ce dévoilement graduel de l’économie ne prévoit rien, pour l’instant, en ce qui concerne l’industrie de la restauration. Pour François Meunier, vice-président aux affaires publiques à l’Association Restauration Québec (ARQ), le fait que les restaurants ne peuvent pas encore ouvrir leurs portes n’a rien de surprenant puisqu’un plan de redémarrage devra être planifié dans le temps. En revanche, le responsable se serait attendu à un peu plus de clarté concernant l’ouverture éventuelle de ce secteur d’activité.

« On n’est pas surpris de ne pas faire partie de la première vague d’ouvertures, par contre, ce qui manque, c’est un calendrier et des indications sur le moment envisagé pour rouvrir les commerces comme les nôtres, mentionne-t-il. On s’attendait à des scénarios semblables à ce qu’on a présenté ailleurs, en Ontario ou en Saskatchewan par exemple. Il ne s’agit pas nécessairement d’avoir une date précise mais, au moins, de savoir dans quelle phase on se trouve actuellement. » Étant donné que le Premier ministre avait annoncé depuis longtemps le dévoilement d’un vaste programme de déconfinement, le vice-président de l’ARQ n’avait pas anticipé que celui-ci concernerait uniquement certains commerces de détails ainsi que les entreprises manufacturières et le secteur de la construction. « Pour tous les autres secteurs, nous demeurons dans le noir ! À mon sens, la stratégie de communication s’avère déficiente. Cependant, le gouvernement se donne une marge de manœuvre pour ralentir le redémarrage de l’économie en fonction de l’évolution de la pandémie. J’ai l’impression que ça explique en partie cette façon d’évoluer dans le dossier. »

Réfléchir à l’avenir de la restauration

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Pour l’heure, toutes les entreprises susceptibles de provoquer des rassemblements (tels que les restaurants) ne font guère partie de l’équation puisque la distanciation sociale demeure un enjeu bien réel. Dans le secteur de la restauration, diverses stratégies ont été mises de l’avant afin d’assurer le respect des mesures de manière adéquate, notamment dans les cuisines des établissements. « Nous sommes pas mal prêts à organiser les choses adéquatement dans nos commerces. Des travaux avec la Santé publique sont encore à compléter pour ce qui est de la marche à suivre dans nos salles à manger par exemple. »

L’équipe de l’ARQ travaille donc sur l’élaboration de plans d’intervention sanitaire qui détermineront la façon dont cette industrie assurera la santé des travailleurs et des clients. « Évidemment, chaque exploitant devra juger si sa clientèle pourra être au rendez-vous dans ces conditions-là. Maintenir une salle à manger à moitié ouverte, ce n’est pas nécessairement possible pour tout le monde. » François Meunier estime que les restaurateurs en ont pour des mois à vivre avec une absence de rentabilité. À cet égard, son organisation demande au gouvernement de subventionner les mesures de protection et l’équipement individuel. « Au final, si on dit aux restaurateurs qu’ils peuvent ouvrir, mais avec une multitude de conditions et sans recevoir de subventions, ça revient à dire qu’ils devront encore sortir de l’argent. Et de l’argent, ils n’en ont plus. » Le responsable aurait d’ailleurs aimé avoir un écho ferme du gouvernement concernant la réception des chèques sur les mesures en vigueur puisque le problème de liquidités s’avère très important.

François Meunier se questionne sur l’avenir d’une industrie qui, il y a deux mois à peine, reposait sur la qualité de l’expérience. Le client prendra-t-il plaisir à fréquenter une salle à manger où le serveur porte un masque ? Ou un endroit où on ne retrouvera pas de serveur du tout ? Selon lui, c’est toute la raison d’être de l’industrie qui est remis en question aujourd’hui. « Tout le côté expérientiel est à réévaluer dans les circonstances. Si les restaurants ne deviennent que des lieux pour subvenir à un besoin alimentaire, notre mission et notre réalité changent complètement. Pour assurer notre survie, il faudra être créatifs afin de développer des modèles d’affaires différents de ceux que nous connaissions dans le passé. »

L’ARQ a récemment émis au gouvernement 28 recommandations afin justement d’assurer la survie du secteur de la restauration.

(Crédit photo : Chan Walrus / Pexels)

Pour suivre l’ARQ :

Mots-clés: Québec (province)
Restauration

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