De nombreux restaurateurs prêts à fermer, déplore Colabor
Après deux ans à voir leurs entreprises fragilisées par la pandémie et les restrictions sanitaires, bon nombre de restaurateurs semblent prêts à raccrocher leur tablier, déplore le grand patron du distributeur alimentaire Colabor. Environ 17 % des restaurateurs québécois n’ont pas fait les démarches administratives nécessaires en vue d’obtenir un permis pour rouvrir leurs portes entre février 2020 et janvier 2022, selon un rapport de l’Association Restauration Québec cité par Louis Frenette, président et chef de la direction de Colabor. « Ça nous dit que c’est la proportion de restaurants fermés qui pourraient ou non rouvrir leurs portes », réagit-il.
La société de Boucherville tente de relancer ses activités depuis plusieurs années. Arrivé à la tête de l’entreprise à la fin de l’année 2019, M. Frenette a vu ses intentions bouleversées par la pandémie, qui a entraîné la fermeture de plusieurs de ses clients dans le secteur de la restauration. La chute de la demande potentielle dans le marché est toutefois inférieure à la proportion d’établissements qui disparaissent, a précisé le dirigeant. « Les restaurants qui ferment sont les plus petits, ça ne représente donc pas une corrélation parfaite » avec la taille du marché.
M. Frenette a rappelé que seules les livraisons étaient autorisées pour environ la moitié de l’année 2021 au Québec, ce qui a « significativement diminué la demande pour ce segment ». Après une troisième vague de fermeture des salles de restaurant au Québec, ceux-ci peuvent ouvrir leurs portes depuis le 31 janvier dernier. La réouverture complète sans restriction sur la capacité est prévue pour le 14 mars.
L’action de Colabor bondit
L’action de Colabor a grimpé de plus de 10 % ce lundi, tandis que la direction a émis des commentaires plus optimistes à l’égard de son plan stratégique qu’elle ne l’avait fait lors des précédents résultats trimestriels. L’action gagnait 8 cents, ou 11,11 %, à 80 cents à la fermeture de la Bourse de Toronto. En novembre, M. Frenette avait dit avoir de la difficulté à recruter pour répondre à la demande, ce qui retardait l’exécution de son plan stratégique. Le dirigeant avait un ton plus optimiste lundi, évoquant des « améliorations significatives » aux activités.
L’entreprise de Boucherville a adopté de nouvelles conditions de rémunération afin d’être plus attrayante en tant qu’employeur. Aussi, elle affirme avoir réalisé des gains de productivité. L’entreprise a 500 produits de marques privées maintenant que la refonte de son offre est complétée. « Tous ces projets ont contribué à la croissance », affirme le dirigeant. M. Frenette assure que son entreprise est en mesure de refiler la facture de l’inflation alimentaire à ses clients. Il estime que l’inflation a été de 3,5 % pour l’ensemble de l’année 2021 pour son entreprise.
L’inflation et le fait que plus de restaurants étaient ouverts durant les trois derniers mois de l’année, comparativement à la même période en 2020, ont contribué à cette hausse. « Quelques gains » réalisés grâce aux actions prises dans le cadre du plan stratégique ont également contribué à la progression, a ajouté le dirigeant. Le bénéfice net est passé de 600 000 $ à 5,6 millions $ au quatrième trimestre, mais l’augmentation s’explique principalement par le remboursement d’une pénalité payée au gouvernement de l’Ontario. Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement ajusté, pour sa part, s’établit à 7,1 millions $, comparativement à 7,5 millions $ à la période correspondante l’an dernier.
(avec La Presse Canadienne)