« De la semence à l’assiette » : Un parcours encore trop compliqué
Lundi prochain, le Cardinal Tea Room de Montréal accueillera l’événement « De la semence à l’assiette », organisé par USC Canada dans le cadre de l’Initiative Bauta pour la Sécurité des Semences au Canada. Outre d’instructives présentations et d’incontournables dégustations, la soirée, destinée aux restaurateurs et entrepreneurs alimentaires, permettra de rencontrer des semenciers et producteurs québécois qui auront pour objectif « de faire la promotion de notre terroir et de l’agrobiodiversité ». Plusieurs chefs et boulangers renommés (John Winter Russel, Aaron Fetherston, Marc-André Cyr, Jeffrey Finkelstein…) interviendront également durant l’activité.
USC Canada travaille depuis de nombreuses années avec les semenciers et producteurs. Mais l’organisme tient maintenant à faire connaître et promouvoir les produits de ces artisans. « Si ceux-ci ne sont pas achetés en bout de ligne, si les consommateurs ne les connaissent pas, tout ce travail aura été inutile », souffle Laura Howard, coordonnatrice de l’événement.
Et si USC Canada a choisi de s’adresser lundi prochain à un public de professionnels de la restauration et de l’alimentation, c’est qu’il entend insister autant sur l’aspect agricole que sur le volet gustatif. « C’est évidemment par leur utilisation en cuisine que ces semences prennent toute leur importance. L’expertise des chefs va permettre de sublimer ces produits, ils vont pouvoir jouer sur les goûts, inventer des associations, … Beaucoup de chefs québécois défendent déjà l’utilisation des produits du terroir, mais il faut aller plus loin et leur faire comprendre l’importance de soutenir et rencontrer les semenciers, leur expliquer ce qu’est l’agrobiodiversité. C’est la raison d’un tel événement. »
Cette formation s’avère d’autant plus pertinente pour les chefs et restaurateurs que selon de nombreux sondages et enquêtes, l’utilisation de produits bio, locaux, équitables et durables constitue désormais un critère de sélection important pour les consommateurs québécois. « Les cuisiniers vont devoir être capables de répondre à cette demande croissante, à cet intérêt grandissant », souligne Laura Howard.
Si la jeune femme refuse de parler d’un retard du Québec en matière d’agrobiodiversité, elle laisse tout de même entendre que « la route sera encore longue » et confirme qu’il n’est guère aisé, aujourd’hui, d’y mettre en valeur les semences locales. « Beaucoup de chefs québécois s’y intéressent, plusieurs semenciers y œuvrent déjà depuis des années. Mais les processus de certification sont particulièrement longs. L’autre défi sera de mettre en contact les chefs et producteurs et de parvenir à ce que les semences se retrouvent sur le marché. »
Mais malgré ces obstacles, Laura Howard est une optimiste. Et le fait que la soirée de lundi prochain affiche d’ores et déjà complet vient la conforter dans l’idée que le Québec est désormais prêt. « Cette soirée, c’est une première, un projet-pilote. Savoir que les chefs et restaurateurs ont répondu présent, c’est déjà une excellente nouvelle ! »
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