Commun’assiette : 50 % des dépenses alimentaires sont québécoises
Quelque 11 institutions montréalaises de la communauté de pratique en alimentation durable, Commun’assiette, ont quantifié leur approvisionnement local annuel en dépenses alimentaires. La moyenne de 50 % qui en ressort répond à l’idée que s’en était faite Équiterre, qui est à l’initiative du projet et collabore avec Aliments du Québec pour vérifier la provenance des produits, en plus de comptabiliser le pourcentage d’aliments locaux. « En général, les institutions sont plutôt surprises du résultat obtenu, rapporte Lyne Royer, chargée de projets chez Équiterre. La plupart pensent que le résultat va être moindre. »
Quatre catégories forment la moyenne, avec en tête les produits laitiers qui affichent 76 % d’approvisionnement local, suivi par les protéines avec 61 % et la boulangerie-pâtisserie avec 55 %. La dernière concerne les fruits et légumes, dont moins du tiers proviennent du Québec. « Souvent, on a des idées préconçues : "fruits et légumes au Québec, on est bon là-dedans, ça devrait être un pourcentage élevé", mais le 30 % est dû à la disponibilité très saisonnière. De plus en plus, on essaye de faire des maillages avec des producteurs locaux, ce qui amène tout un changement de fonctionnement des menus parce que des fraises, il n’y en a pas en novembre, donc pour les services alimentaires qui tiennent à leur dessert aux fraises toute l’année, c’est plus difficile », explique la chargée de projets. Elle précise toutefois que la culture en serre aide à prolonger les saisons.
« Le critère du plus bas prix l’emporte »
Les institutions participantes représentent tous les milieux : petite enfance, scolaire, collégial, universitaire, santé et travail. « Le défi commun est le manque d’identification des aliments locaux dans les catalogues des fournisseurs, fait savoir Lyne Royer. Même si l’institution qui commande veut des produits locaux, elle doit demander la provenance, et parfois les fournisseurs ont eux-mêmes de la difficulté à le savoir. »
L’un des plus gros défis concernerait les institutions qui commandent en grands volumes, comme les hôpitaux. « Elles n’ont pas le choix d’aller vers des appels d’offres, et souvent c’est le critère du plus bas prix qui prédomine dans le choix. Là, on rentre dans tout un système avec des éléments législatifs, donc ce n’est pas nécessairement la volonté de l’institution. On est en train de voir ce qu’on peut faire pour que la provenance des aliments devienne un critère de sélection », assure la chargée de projet. Celles qui ont de plus petites commandes, comme les services de garde, auraient plus d’autonomie et réussiraient à faire appel aux paniers de fermiers.
L’exercice de quantification permet de dresser un portrait de départ pour élaborer ensuite un plan d’accompagnement afin d’aider les institutions à garder leur résultat ou à l’améliorer. « Parfois, juste pour le maintenir, ça peut demander beaucoup d’efforts ! Mais on suggère toujours des façons de l’augmenter, même de 1 ou de 2 %. Ensemble, on cible les catégories où il est possible de faire des changements, on cherche des fournisseurs... Entre institutions, il y a aussi beaucoup d’échanges et les solutions trouvées sont partagées. »
En plus de l’approvisionnement local, Équiterre offre un accompagnement pour le volet écoresponsable, par exemple en réduisant la quantité de viandes et le gaspillage alimentaire. L’organisation est pour le moment en période de recrutement afin d’ajouter une quinzaine d’institutions montréalaises pour la deuxième année de Commun’assiette.
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