brightness_4
 

Budget 2020-2021 : L’industrie (globalement) ravie, la pénurie oubliée

 
11 mars 2020 | Par Pierre-Alain Belpaire

Le budget 2020-2021 du gouvernement Legault a été dévoilé ce mardi.

L’Alliance de l’Industrie touristique du Québec « applaudit le cadre financier du gouvernement du Québec », le qualifiant même d’« historique pour l’industrie touristique ». Elle souligne, dans un communiqué, que « le gouvernement prévoit, dans le cadre du budget 2020-2021, un appui de 316 M$ au secteur touristique pour mettre en œuvre la Stratégie de croissance de l’industrie touristique 2020-2025 (304 M$) et poursuivre les ententes de partenariat régional en tourisme (12 M$) ». Les 25,5 millions destinés à favoriser le développement de projets touristiques durables, les 4,5 M$ pour soutenir la capacité des entreprises touristiques à s’adapter aux changements climatiques ou encore les 60 millions $ prévus dans le Plan québécois des infrastructures 2020-2030 et visant à valoriser les établissements de la SÉPAQ réjouissent également les responsables de l’Alliance. Ces derniers mentionnent, enfin, les 212 M$ visant à favoriser l’intégration et le maintien des travailleurs sur le marché du travail.

« Les mesures historiques annoncées pour l’industrie touristique confirment la place majeure du tourisme comme vecteur de développement économique durable pour le Québec, se félicite Martin Soucy, président-directeur général de l’AITQ. L’Alliance est déterminée à contribuer positivement et activement, avec la ministre du Tourisme, avec les intervenants du ministère et avec tous les partenaires associatifs qui accompagnent la relation fondamentale entre les entreprises et les voyageurs, à la Stratégie de croissance économique du tourisme 2025. »

mail

Abonnez-vous à nos infolettres

Chaque semaine, recevez nos dernières nouvelles dans votre boîte courriel.

L’Association Restauration Québec accueille, quant à elle, « avec satisfaction » le budget dévoilé hier, et notamment « les intentions du gouvernement du Québec (…) de continuer la simplification de la réglementation en matière de boissons alcooliques entamée par la loi no 170 adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale en juin 2018 ».

« Le gouvernement Legault répond donc à l’appel pressant des gestionnaires de la restauration de mettre en vigueur, dans un proche avenir, plusieurs mesures attendues avec impatience, se réjouit, dans un communiqué, l’ARQ. Par exemple, les restaurants pourront bientôt vendre de l’alcool sans nécessairement avoir à vendre en même temps de la nourriture et les établissements saisonniers payeront moins cher leur permis d’alcool en raison du fait qu’ils sont ouverts moins de six mois par année. Ces mesures nécessitent des modifications législatives ou réglementaires qui seront bientôt présentées dans le cadre d’un projet de loi. La mise en vigueur d’autres mesures d’allègement prévues, notamment de permettre de consommer de l’alcool dans les aires communes des hôtels, reste à confirmer à ce moment-ci. »

L’Association salue également d’autres « mesures budgétaires intéressantes pour la restauration », comme la création d’un « programme de 10 millions de dollars pour (…) soutenir des projets de réduction, récupération et recyclage de résidus alimentaires », « un appui de 316 millions de dollars sur cinq ans pour mettre en œuvre la Stratégie de croissance de l’industrie touristique 2020-2025, poursuivre les ententes de partenariat régional en tourisme et mettre en valeur les établissements de la SEPAQ » ou encore « un budget de 10 millions de dollars pour attirer des travailleurs étrangers qualifiés et la création d’un crédit d’impôt remboursable accordé aux PME sur 100 % des cotisations salariales à l’égard des salaires versés à des personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi ». L’ARQ se dit toutefois déçue que le gouvernement n’ait pas « acquiescé à la demande de nombreuses associations représentant les petites et moyennes entreprises de supprimer le nombre minimum d’heures rémunérées pour accéder à la déduction pour petites entreprises (DPE) ».

Restaurants Canada s’est dit « rassurée quant à volonté du gouvernement de mener à bien l’ensemble de la modernisation du régime des permis d’alcool au Québec. Plusieurs mesures adoptées en 2017 et 2018 par l’Assemblée Nationale avaient besoin d’une modification législative pour pouvoir aller de l’avant. Le budget présenté ce [mardi] après-midi introduit cette modification tant attendue et permettra, entre autres, l’allègement des conditions des permis de restaurant. » Et de saluer au passage le maintien de l’abolition du timbre sur les bouteilles dès le 12 juin 2020.

« Enfin, le gouvernement du Québec boucle la boucle sur le plan des permis d’alcool. C’est aujourd’hui la consécration de gains importants pour l’industrie de la restauration, des bars et des terrasses. Nous sommes satisfaits que les mesures législatives à cet effet aient été incluses dans le budget par le Ministre des Finances Éric Girard, indique David Lefebvre, vice-président Affaires fédérales et pour le Québec chez Restaurants Canada. La modulation des sanctions pécuniaires est aussi une bonne nouvelle. Restaurants Canada plaide depuis longtemps pour la fin du mur-à-mur et pour une progression des sanctions. »

L’organisme national regrette toutefois que peu de mesures présentées hier « s’appliquent pour l’instant au secteur commercial et aux PME. Restaurants Canada aurait ainsi apprécié des mesures supplémentaires afin de pallier la pénurie de main-d’œuvre, comme une accélération des mesures en faveur des travailleurs expérimentés. » Il rappelle, à l’instar d’autres observateurs, que « l’augmentation de plusieurs postes budgétaires devra peut-être être réévaluée au cours des prochaines années, advenant un ralentissement économique important ».

L’Association Hôtellerie Québec, saluant des « initiatives porteuses », se dit « heureuse de voir les sommes investies dans notre industrie, qui atteignent des niveaux historiques. Le tourisme constitue l’une des activités économiques dont la croissance est la plus soutenue partout dans le monde, et le Gouvernement du Québec envoie comme message qu’il prend cette croissance au sérieux en investissant massivement pour la soutenir. »

« Pour nous, c’est un budget qui reflète les besoins et la réalité de notre secteur d’activité, glisse Xavier Gret, PDG de l’AHQ. Nous connaissons une belle croissance au sein de nos entreprises, mais cette bonification gouvernementale permettra de la solidifier. Nous ne sommes jamais à l’abris d’imprévu, nous le constatons bien avec les événements des dernières semaines. Que le Ministère du Tourisme passe à l’offensive nous rassure pour les perceptives d’avenir. »

L’AHQ se félicite, entre autres, du rappel, dans ce budget, de « l’obligation de s’inscrire aux fichiers de la TVQ afin de la percevoir et de remettre celle-ci à Revenu Québec sur leurs ventes taxables à des consommateurs québécois pour les fournisseurs étrangers et les fournisseurs canadiens. Cette obligation s’étend aux biens incorporels et aux services pour les fournisseurs étrangers et les fournisseurs canadiens. »

L’Association des brasseurs du Québec (ABQ) salue, pour sa part, « les intentions du gouvernement de procéder à un allègement réglementaire en matière de boissons alcooliques. Toutefois, elle exprime sa déception qu’aucune mesure concrète et immédiate soit mise de l’avant pour soutenir efficacement une industrie générant 3 000 emplois directs de qualité dans toutes les régions du Québec. Ses membres réclament notamment l’équité dans les différents réseaux de commercialisation des boissons alcooliques comme mesure pour favoriser une saine concurrence comme le préconise le ministre des Finances dans son budget. » « Passons maintenant de la parole aux actes. D’ici le prochain budget, le défi sera d’élaborer un plan d’action concret qui permettra à l’industrie brassicole d’accroître sa capacité concurrentielle dans un marché international compétitif », déclare, dans un communiqué, Patrice Léger Bourgoin, directeur général de l’ABQ.

Les brasseurs s’étonnent, enfin, qu’un « budget visant à assurer un leadership en matière d’environnement puisse omettre des mesures pour soutenir le système de consigne privé des brasseurs qui a fait ses preuves. "Pendant que l’on soutient avec conviction la diversification des débouchés et la qualité des matières résiduelles sortant des centres de tri, pourquoi ne reconnait-on pas le modèle d’économie circulaire des brasseurs, surtout dans un contexte de modernisation des programmes de récupération et de matières résiduelles au Québec ?", s’interroge Patrice Léger Bourgoin. L’ABQ rappelle que, grâce à la consigne privée, l’industrie brassicole recycle, valorise et détourne des sites d’enfouissement la totalité de ses contenants en fin de vie récupérée grâce à l’apport de la chaîne logistique locale. À chaque année, des millions de bouteilles brunes sont ainsi fabriquées à Montréal pour le marché canadien. »

Alors que le Québec est durement frappé par une pénurie de main-d’œuvre aux lourdes conséquences, notamment pour l’industrie des HRI, plusieurs observateurs s’étonnent de trouver dans ce budget peu de mesures visant à s’attaquer directement et rapidement à ce problème. Dans un article publié sur le site Web du magazine Les Affaires, Véronique Proulx, PDG de Manufacturiers et Exportateurs du Québec, confie ainsi qu’« elle s’attendait à une plus grande aide pour attirer les travailleurs étrangers. Elle souligne qu’il y a près de 19 000 postes vacants dans le secteur manufacturier, seulement. » Yves-Thomas Dorval (Conseil du Patronat du Québec) aurait souhaité que le gouvernement avance des « cibles d’intégration », qui seraient amarrées aux besoins des entreprises. Enfin, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) regrette également ne pas voir davantage de mesures visant à encourager certaines cibles à rejoindre le marché du travail québécois.

(Crédit photo : pixabay. Avec presse et communiqués)

Mots-clés: Québec (province)
Revue de presse
HRI - Général

À lire aussi !

f i i
© VRTKL.media (9405-7759 Québec inc.) 2012-2024 Tous droits réservés.
HRImag est un média francophone (site Web et magazine papier) qui offre de l'information de pointe sur l'industrie des HRI (hôtels, restaurants et institutions).






arrow_right
Semaine #16
5.74 %arrow_drop_up
0.02 %arrow_drop_up
5.00 %arrow_drop_up
De quoi s'agit-il ?
Cliquez ici