Bouffe & Compagnie : Retour vers le futur
Bouffe & Compagnie, tout juste installée dans son nouveau condo commercial dans le secteur Hamel à Québec, faisait récemment l’annonce d’une réorientation de son modèle d’affaires. L’entreprise se spécialisera désormais uniquement dans les solutions de prêt-à-manger familial, délaissant ainsi définitivement son volet corporatif et évènementiel. Alors que les termes « se réinventer » et « se diversifier » sont collés à toutes les lèvres, cette annonce est plutôt le résultat d’une longue réflexion amorcée avant la crise sanitaire.
Lorsque l’aventure débute en 2014, « le slogan officiel c’est : faciliter le quotidien », raconte David Levie, copropriétaire de l’entreprise. On souhaitait offrir une solution de bouffe saine à mettre sur la table, de qualité, à la fois gourmande et abordable. Ça n’existait pas ou presque à l’époque, c’était soit dispendieux ou très niché. » Il définit les contours de ce nouveau plan d’affaires avec son partenaire Jean-Michel Napert alors qu’ils travaillent tous deux en restauration.
De fil en aiguille et de bouche-à-oreille, l’entreprise développe sa clientèle et élargit son offre. La première boîte à lunch est alors réalisée à la demande d’un bureau d’avocats dont certains comptent déjà parmi les clients réguliers. « Quand tu démarres une business, tu prends tout, confie David Levie. On est parti avec rien ; je prenais la carte de crédit de mon père pour payer les fournisseurs et je le remboursais la semaine suivante. »
Quelques années plus tard, le duo se retrouve à la barre de ce qui s’apparente à être deux entreprises distinctes. D’un côté, le prêt-à-manger familial, et de l’autre, le corporatif et ses boîtes à lunch, ses évènements, ses cocktails et ses banquets. Le petit entrepôt de 700 pieds carrés de l’époque converti en cuisine de production ne suffit plus. « On avait une seule chambre froide et un frigo deux portes, rigole David Levie. On était dix là-dedans, c’était épouvantable. »
Une décision crève-cœur
Le déménagement et les dernières rénovations de la nouvelle propriété sont soudainement interrompus par la crise sanitaire au printemps dernier. Après avoir investi près de 700 000 $, les contrats du volet corporatif de l’entreprise représentant un peu plus de 40 % de son chiffre d’affaires partent alors en fumée.
L’entreprise sonde aussitôt sa clientèle, qui doit désormais jongler avec le télétravail et la fermeture des écoles tout en limitant ses visites à l’épicerie, afin d’adapter son offre. Un « kit à sandwich » différent chaque semaine contenant pain, protéines, condiments et salades connaît aussitôt un grand succès. La petite équipe en profite également pour parfaire l’offre déjà en place dans ses moindres détails. Techniques de travail, ingrédients, outils de cuisine et nouveau site transactionnel en ligne, tout est revisité.
« On est revenu aux racines du plan d’affaires d’origine, puis on s’est rendu compte qu’en se concentrant plus là-dessus et en étant plus impliqué avec nos clients, l’adhésion devenait plus grande. Ils savent qu’on fait juste ça pour eux ! », se réjouit David Levie. Il ne s’en cache pas, cette tangente a été quelque peu forcée par les circonstances. S’il trouve difficile de renoncer à une partie de la clientèle à laquelle il s’était également attaché au cours des dernières années, il ne regrette en rien la décision d’affaires, puisque les ventes ont presque triplé au cours des derniers mois.
La réouverture des salles à manger pourrait-elle affecter cette nouvelle cadence ? « Ça reste malgré tout une entreprise de taille modeste, on n’a pas besoin de 2 000 commandes par semaine pour arriver dans nos frais. » David Levie reste confiant pour la suite. D’autant que son sondage maison a révélé que les petits plats commandés chaque semaine par la clientèle relèvent de son budget d’épicerie et non de celui de ses sorties au restaurant...
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