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Alain Mailhot et François Meunier : Trois décennies au service de l’industrie

Alain Mailhot, président-directeur-général, et François Meunier, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales, ont rejoint voici trente ans les rangs de l’Association des Restaurateurs du Québec. Complices et toujours aussi passionnés, les deux hommes reviennent sur ces trois décennies de luttes, sur l’évolution de l’industrie et sur l’avenir de l’ARQ.

 
7 février 2017 | Par Pierre-Alain Belpaire

HRImag : Messieurs, comment êtes-vous entrés au service de l’ARQ ?

Alain Mailhot : Nous avons été embauchés par la même personne, Bernard Fortin, un véritable visionnaire. Moi, j’y suis entré le 9 février 1987…

François Meunier : … et moi quelques semaines plus tôt, le 29 octobre 1986. Je suis un généraliste des communications. Pour être honnête, on m’a engagé car j’étais capable de monter, de A à Z, un dépliant.

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A.M. : J’étais comptable de formation. Et au fil de ma carrière, ça m’a bien servi puisque je me suis occupé de finances, d’administration, de services aux membres, de partenariats…

HRImag : En y entrant voici 30 ans, auriez-vous imaginé rester aussi longtemps dans cette organisation ?

A.M. : Absolument pas !

F.M. : Eddy Prévost, qui avait été directeur-général pendant 25 ans, est décédé quelques mois avant mon arrivée. C’était une icône, un modèle. Je n’imaginais pas une seconde qu’on puisse s’investir autant et aussi longtemps que lui. Et pourtant...

HRImag : Comment définiriez-vous l’ARQ ?

A.M. : C’est tout simplement le plus grand regroupement québécois dans l’industrie des HRI, spécialisé dans la restauration indépendante. C’est un représentant incontournable, un joueur majeur, un organe de pression important.

HRImag : Comment a évolué l’ARQ au cours des 30 dernières années ?

A.M. : Il y a eu un véritable tournant voici 25 ans environ, lorsque l’association s’est dotée d’une vision d’affaires, lorsqu’on a décidé de faire de l’ARQ une véritable business, d’agir et de réfléchir comme une PME, de conclure de beaux contrats et de se lancer dans de grands projets.

F.M. : Grâce à ce virage, on a pu assurer la pérennité de l’ARQ.

HRImag : Et l’industrie de la restauration, s’est-elle transformée ?

F.M. : Assez étonnamment, je vous dirais qu’il n’y a pas grand-chose qui ait changé. Le climat reste le même, l’environnement est assez hostile, les tensions sont plutôt vives. Les mêmes thématiques reviennent fréquemment : trop de restaurants, pas assez de reconnaissance… Ce qui a changé, c’est peut-être une forme de désengagement observée chez les exploitants, qui veulent davantage concilier vies professionnelle et familiale.

A.M. : À mes yeux, le changement le plus important, c’est le fardeau administratif imposé, au fil des ans, par le gouvernement, par le système. La TPS et la TVQ, le Module d’Enregistrement des Ventes, le dossier pourboires, le RVER, les modifications dans les formulaires, … Mais nous ne sommes pas les seuls touchés : les autres industries ont aussi été atteintes par ce phénomène.

HRImag : Les restaurateurs sont-ils mieux informés aujourd’hui ?

F.M. : On assiste surtout à une multiplication de l’information. Mais dans cette masse, le message se perd parfois un peu. Il y a 30 ans, tout le monde ouvrait le journal ; aujourd’hui, certains ne suivent plus l’actualité ou prennent leurs infos à d’autres sources. Résultat : on constate des écarts entre les connaissances des uns et des autres. L’autre problème, c’est que la restauration est une "industrie de pompiers", on sort le boyau d’arrosage une fois que le feu est pris. Les restaurateurs ont la fâcheuse habitude de se renseigner trop tard. L’enjeu n’est donc pas d’informer davantage mais de mieux transmettre les informations.

A.M. : Durant les prochaines années, l’ARQ devra travailler sur différents chantiers : les enjeux réglementaires, la rentabilité, la main-d’œuvre… Mais François a raison : le défi principal sera de communiquer adéquatement et efficacement avec nos membres.

HRImag : Après trois décennies, qu’est-ce qui vous motive encore ?

A.M. : Les performances observées, les résultats enregistrés, la croissance constante du nombre de membres… À mon arrivée, nous avions moins de 1 000 membres. En mars dernier, nous avons accueilli notre 5 000 e membre. Et au 31 janvier 2017, nous en avions 5 400. Cette augmentation, c’est de l’adrénaline pure. En plus, chaque journée est différente. Une nouvelle loi, une problématique régionale, un dossier d’intoxication alimentaire, un projet de camions de rue : l’industrie est large et variée, il y du nouveau au quotidien.

F.M. : Moi, ce qui m’anime, c’est l’assurance de pouvoir influencer les choses. Durant les trente dernières années, il n’y a pas eu un an durant lequel l’ARQ n’aura pas mis en place quelque chose d’important pour les restaurateurs, n’aura pas obtenu un certain gain pour l’industrie. La restauration contribue aux développements économique et touristique du Québec mais notre industrie est parfois un peu oubliée par les décideurs. Notre rôle est donc essentiel.

HRImag : Vous avez tous les deux 55 ans…

A.M. : … Je vous vois venir ! Mais sachez que nous sommes encore bons pour quelques mois au moins ! Plus sérieusement, nous avons plusieurs employés qui comptent plus de 10 ans d’ancienneté et, à leurs côtés, des jeunes au profil très intéressant. Ce mélange est dynamique, efficace, effervescent.

F.M. : Même si on compte encore poursuivre quelques années, on commence à penser à la relève, à s’assurer que le transfert de connaissances ait bien lieu. Il ne faudrait pas que notre expérience se perde. Voici 30 ans, nous avons pu compter sur nos prédécesseurs pour nous former, nous guider. À nous de faire pareil aujourd’hui.

(Légende : François Meunier à gauche, Alain Mailhot à droite. Crédit photo : ARQ)

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