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Airbnb percevra la taxe d’hébergement, l’industrie soulagée

 
29 août 2017 | Par Pierre-Alain Belpaire

Dès le 1er octobre prochain, Airbnb percevra automatiquement la taxe d’hébergement de 3,5 % par nuitée. L’annonce a été faite ce mardi matin par la ministre du Tourisme, Julie Boulet, et la gestionnaire de la politique publique d’Airbnb au Canada, Alex Dagg. La ministre a estimé que cette décision était « un pas de plus vers une saine concurrence dans le secteur de l’hébergement touristique », rapporte Radio-Canada.

Depuis plusieurs années, les professionnels québécois du tourisme et de l’hôtellerie dénonçaient une situation de concurrence déloyale et le combat inégal et perdu d’avance qu’ils étaient condamnés à livrer au géant californien. Pour apaiser les esprits, le gouvernement adoptait en avril 2016 la loi 67, surnommée par certains « loi anti-Airbnb ». Ce règlement exigeait que les locateurs réguliers se dotent d’un permis délivré par Tourisme Québec et perçoivent cette fameuse taxe d’hébergement. Mais un an plus tard, les chiffres confirmaient que la mesure n’avait eu aucun effet.

Le gouvernement a donc décidé d’« en faire davantage » en s’assurant qu’Airbnb perçoive dorénavant elle-même la taxe pour toutes les locations de 31 jours et moins, imitant ainsi les autres sites d’hébergement. Pour faire respecter cette mesure, Revenu Québec mettra sur pied une équipe de 25 enquêteurs, « totalement dédiés au dossier sur l’hébergement illégal ». Selon les premières estimations, une telle perception automatique aurait permis, en 2016, de rapporter quelque 3,7 millions de dollars à l’État.

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Évoquant une première au Canada, Alex Dagg se félicite de ce « bel exemple de partenariat qu’il est possible d’établir entre Airbnb et les représentants des gouvernements ».

L’industrie satisfaite

Présents lors de l’annonce, les représentants de l’industrie n’ont pas caché leur joie. Saluant « un outil de plus pour faire du Québec une destination de calibre international », Martin Soucy, PDG de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, estime que cette mesure est « un grand pas dans la bonne direction. Le phénomène de l’économie collaborative est incontournable tout comme celui du numérique en tourisme. Le fait de placer le voyageur au cœur, peu importe ses habitudes de consommation, est essentiel pour attirer un plus grand nombre de touristes au Québec. Cette entente offrira aux partenaires de l’industrie touristique plus de moyens pour attirer un plus grand nombre de voyageurs et contribuer à l’économie du Québec. »

« Cette nouvelle entente est un pas dans la bonne direction suite à l’adoption de la loi 67 portant sur l’hébergement illégal au Québec. D’autres défis restent toutefois à régler, notamment le fait que tous les établissements d’hébergement n’opèrent pas dans la légalité en détenant un permis en bonne et due forme », réagissait quant à lui le président de l’Association Hôtellerie Québec, Benoit Sirard.

Dans un communiqué, l’AHQ dévoilait son intention de mettre en place un comité de suivi de la loi 67. « Ce groupe de travail sera composé de représentants d’associations hôtelières régionales, d’un représentant Airbnb ainsi que de représentants d’organisations concernées par la problématique d’hébergement illégal. L’objectif de ce comité sera de trouver des pistes de solution et faire des recommandations au gouvernement pour s’assurer d’être en lien avec les nouvelles tendances de réservation et l’économie de partage en constante progression. Aussi, un des volets abordés visera à définir la notion de location occasionnelle », précise le directeur général de l’AHQ, Xavier Gret.

Mots-clés: Québec (province)
Lois, règlements et permis
Hôtellerie

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