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Regroupement des Popotes Roulantes : « Le financement, cet éternel combat »

 
14 mars 2017 | Par Pierre-Alain Belpaire

Le Regroupement des Popotes Roulantes, qui célèbre cette année son vingt-cinquième anniversaire, organise son forum annuel le 24 mars prochain à Gatineau sur le thème « Un envol vers l’avenir ». Cette rencontre précédera la Semaine québécoise des popotes roulantes, tenue du 26 mars au 1er avril. La directrice-générale du Regroupement, Annie-Michèle Carrière, dresse la liste des objectifs de l’organisme et des (nombreux) obstacles qu’il lui reste à surmonter.

HRImag : Annie-Michèle Carrière, comment est né votre Regroupement ?

Les Popotes Roulantes sont apparues voici un demi-siècle. Mais les bénévoles qui les faisaient fonctionner avaient des questions concernant la gestion, les dossiers gouvernementaux, les permis nécessaires... C’est principalement pour les aider dans tout ce volet administratif qu’a été fondé, voici 25 ans, le Regroupement des Popotes Roulantes. La force du nombre et l’intérêt de parler d’une seule voix, dans toute la province, ont également motivé les fondateurs du Regroupement.

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Qui sont les membres de ce Regroupement ?

Toutes les Popotes sont les bienvenues, de la plus « artisanale » qui compte une trentaine de clients aux plus imposantes qui rejoignent des centaines d’abonnés. On recense aujourd’hui environ 300 Popotes Roulantes au Québec, la moitié sont membres du Regroupement. L’objectif et l’idéal seraient, bien évidemment, de rassembler un jour toutes les Popotes mais en raison de leur taille ou de leur localisation, certains organismes préfèrent fonctionner seuls ou en plus petits groupes.

Quels sont vos principaux défis ?

Faire parler de nous ! Si vous saviez le nombre de gens, de citoyens, d’élus ou de professionnels qui n’ont jamais entendu parler de notre service… Nous devrions faire un grand travail de promotion et de communication mais le financement ne nous le permet pas vraiment. L’autre défi sera bien évidemment le vieillissement de la population québécoise. Nous allons certainement devoir répondre à un nombre grandissant de personnes qui feront appel à nos services. Enfin, nous allons devoir renouveler notre base de bénévoles : ceux-ci font un travail extraordinaire mais leur âge moyen augmente chaque année. Et sans bénévoles, pas de Popotes Roulantes !

Et le financement, n’est-ce pas aussi un défi de taille ?

Ah, le financement… Ce n’est pas un nouveau défi, c’est un éternel combat. Toutes les Popotes ne sont pas financées à la même hauteur. Certaines reçoivent automatiquement un certain montant, d’autres doivent en faire la demande. Certaines Popotes vont aller chercher un financement complémentaire en se tournant vers un député, vers un organisme comme Centraide… Résultat : cette recherche de financement représente une grande partie de nos efforts alors que nous pourrions consacrer notre énergie à d’autres dossiers. Il devrait y avoir un montant, fixe et récurrent, remis d’emblée à toutes les Popotes du Québec. Le gouvernement aurait tout à y gagner.

Pourquoi ?

Grâce au service des Popotes Roulantes, davantage de personnes peuvent rester à domicile. Et nous constituons également une forme de vigie : parfois, le bénévole de la Popote est la seule rencontre que fera, dans la journée, le bénéficiaire de ce service.

Qui sont aujourd’hui les bénéficiaires, les clients des Popotes Roulantes ?

On pense souvent que ce sont uniquement les personnes âgées et souffrantes qui se tournent vers nous mais c’est bien plus large que cela. Toutes les personnes en perte d’autonomie peuvent avoir besoin de notre aide. Je pense par exemple à une jeune mère de triplés qui s’est soudainement retrouvée seule.

Quel service leur offrez-vous ?

Nous leur amenons une soupe ou une salade, un repas principal et un dessert. Nous n’y allons pas à la carte ou selon les goûts et envies, ce serait trop compliqué à gérer, mais nous pouvons adapter les menus pour les clients diabétiques ou ceux souhaitant manger halal. La règle, c’est que les repas doivent être "santé", équilibrés. On encourage également les responsables des différentes Popotes Roulantes à conclure, dans la mesure du possible, des partenariats avec des producteurs et fournisseurs locaux. Oubliez donc l’idée d’une "bouffe molle qui ne goûte rien", on a beaucoup avancé à ce niveau-là !

(Crédit photo : Regroupement des Popotes Roulantes)

Pour suivre le Regroupement des Popotes Roulantes :

Mots-clés: Québec (province)
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