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2 nuits minimum à l’hôtel : faut-il étirer les forfaits ?

 
28 janvier 2022 | Par Sophie Poisson
Crédit photo: Jonathan Gaudreau

« C’est plus facile pour nous au niveau de la gestion de l’entretien ménager lorsque les clients restent deux nuits », annonce Carole Lanctot, copropriétaire de l’Auberge La Barrière, à Sainte-Émélie-de-l’Énergie, dans Lanaudière. Avec la pandémie, le temps de désinfection et de nettoyage entre deux clients prend au minimum une heure. La fin de semaine, elle emploie des étudiants, mais en semaine, elle a plus de difficulté à trouver du personnel.

La main-d’œuvre est aussi le point soulevé par la propriétaire de Laö Cabines à Racine en Estrie, Marie Courtemanche, qui évoque, en plus du ménage, l’accueil et le transport de bagages. « C’est beaucoup de travail pour juste une nuit, donc on a ajouté des frais de 25 $. Malgré tout, on a beaucoup de demandes parce que ça reste toujours moins cher qu’un séjour de deux nuits et les gens ont plus de facilité à se libérer une seule nuit en semaine. De notre côté, on préfère avoir une cabine réservée pour une nuit plutôt qu’une vide... », relativise l’entrepreneure. Les clients peuvent aussi réserver une seule nuit lorsqu’elle se trouve entre deux réservations, ce qui arrive fréquemment les dimanches et les jeudis.

Pas d’exception les fins de semaine : les arrivées et les départs le samedi sont interdits, le forfait 2 nuits s’applique obligatoirement. « C’est notre journée de congé familial : on a nos enfants à la maison, pas d’employés au travail », souffle l’entrepreneure, qui gère les neuf chalets seule avec son conjoint et a recours à une entreprise extérieure pour le ménage. Même pratique à l’Auberge La Barrière : « Le samedi soir, c’est facile, je pourrais louer 300 chambres, mais ce n’est pas le cas du vendredi, donc je pourrais vraiment perdre une journée de location », avance Carole Lanctot. Elle ajoute qu’avec 22 unités, elle est davantage restreinte. « Si j’avais 100 chambres, je me permettrais sûrement d’en garder des disponibles pour une seule nuit. »

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Les deux entrepreneurs appliquent le forfait deux nuits depuis l’acquisition de leurs terrains – 9 ans pour l’Auberge La Barrière et 4 ans pour Laö Cabines - et considèrent que c’est la norme tant pour les chalets que pour les pourvoiries ; les clients sont donc habitués.

Crédit photo : Pourvoirie Auberge La Barrière

Vivre vraiment l’expérience

Le concept d’une deuxième nuitée se répand dans les hébergements de la province, alors que Destination Québec cité relance jusqu’au 3 mars la promotion d’une deuxième nuit gratuite à l’achat d’une nuitée dans un hôtel, motel, gîtes et résidence de tourisme de la région. L’objectif dans ce cas est d’animer le mois de janvier, moins achalandé à cause de la pandémie. En temps normal, le taux d’occupation avoisine les 50 % ; actuellement, il serait entre 10 et 15 %. « Même les hôtels – comme l’Estérel Resort, mais pas forcément ceux du centre-ville qui accueillent une clientèle d’affaires - devraient l’exiger les fins de semaine, estime Carole Lanctot. S’ils l’imposent, ils vont le louer pareil et comme le vendredi est toujours plus difficile à louer... »

Marie Courtemanche trouve que pour vivre vraiment l’expérience, un deux nuits est vraiment indispensable. Elle est propriétaire de 66 acres de terrain sillonnés de ruisseaux et de caps rocheux ainsi que de 4 km de sentiers qui peuvent se pratiquer à pied, à vélo, en fat bike, en raquette ou encore en ski de fond. On trouve également sur place un spa et un étang.

Plusieurs clients venus une nuit ont ainsi exprimé leur intention de revenir et de rester deux nuits. Elle n’a toutefois pas l’intention d’étirer le forfait obligatoire à trois ou quatre nuits : « Nos cabines sont autonomes, mais minimalistes – sans frigo, télévision ou encore grille-pain - et en pleine forêt. C’est une expérience qui fait sortir de sa zone de confort. » En prenant l’exemple de la semaine du 23 janvier, elle compte 7 séjours d’une nuit, 21 de deux nuits et 2 de trois nuits.

Carole Lanctot considère aussi que le deux nuits est idéal et donne plutôt l’envie aux clients de revenir à différents moments de l’année. Par exemple, mai et juin marquent la grosse période de pêche, avec un accès à cinq variétés de truites, tandis que juillet et août représentent plutôt des vacances en famille.

L’entrepreneure travaille d’ailleurs à agrandir son offre d’activités. La motoneige et les sentiers de raquette illuminés la nuit sont la nouveauté de cette année et la glissade fait partie des projets de l’année prochaine. « Il y a plein de choses à faire dans une pourvoirie, surtout qu’on est très près des grands centres, à 1h30 de Montréal et de Trois-Rivières ! »

Mots-clés: Québec (province)
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