100 000 commandes pour Ma Cabane à la Maison
Depuis le 22 février, Ma Cabane à la Maison a connu un immense succès auprès des Québécois, et la campagne fait un tabac sur les réseaux sociaux ; même le premier ministre François Legault a fièrement posé avec sa boîte. Le concept a été développée pour secourir la saison 2021 des cabanes à sucre du Québec. Au lieu de s’asseoir côte à côte le long d’une grande table pour manger, les Québécois peuvent ramener l’expérience des sucres à la maison - et ils ont commandé en masse sur la plateforme avant le week-end de Pâques.
Ma Cabane à la Maison est supporté par une plateforme technologique créée par UEAT, qui a proposé des tarifs privilégiés dans le cadre de l’initiative et a créé 70 boutiques en ligne pour les cabanes à sucre participantes. Chaque cabane a développé un menu de plats à réchauffer ou prêts-à-cuire, et les repas commandés peuvent être ramassés dans l’une des 196 épiceries Metro participantes.
« Sans Ma Cabane, moins de 50 cabanes seraient encore debout »
Stéphanie Laurin a pour sa part dormi à côté d’un immense chaudron tous les soirs au cours de la dernière semaine, supervisant la production de soupe aux pois à la cabane à sucre Chalet des Érables, au nord de Montréal. Si elle n’a servi aucun repas dans son entreprise depuis 2019 en raison de la pandémie, elle a passé des heures à cuisiner et à expédier des centaines de colis de Pâques à travers la région, remplis de soupe aux pois, de pâtés à la viande, de fèves au lard, d’omelettes, de sirop d’érable et de tire d’érable.
« Nous atteindrons bientôt plus de 2 000 000 visites sur la plateforme Ma Cabane à la Maison, indique Stéphanie Laurin, qui est également présidente de l’Association des Salles de réception et Érablières du Québec (ASEQC). C’est incroyable compte tenu du fait que nous sommes huit millions de personnes au Québec et que le site web n’existait pas il y a quelques semaines. Sans Ma Cabane, moins de 50 cabanes à sucre seraient encore debout. C’était un fléau ce qui arrivait à l’industrie. »
La pandémie aura en effet eu raison de nombreuses entreprises acéricoles, dont l’industrie a été heurtée de plein fouet par la pandémie : près de 15 % des 200 cabanes à sucre de la province ont dû mettre fin à leurs activités dans la dernière année. L’industrie a subi une baisse de revenu de plus de 90 % en 2020 en raison de la pandémie.
« Quand les gens vont à la cabane à sucre, c’est pour l’expérience, pour passer une journée en famille et partager tous un repas, confie Stéphanie Laurin. Mais les Québécois ont compris le message que si nous voulons rouvrir un jour les cabanes à sucre, nous devons commander en ligne cette année. » Le week-end de Pâques a été de loin la période la plus profitable depuis le lancement de l’initiative. D’ici le 10 avril, Ma Cabane à la Maison aura livré 100 000 commandes, avec une moyenne de trois repas par commande, estime Stéphane Laurin.
10 millions $ de revenus sur 8 semaines
Ma Cabane à la Maison a été particulièrement lucrative pour certains propriétaires de petites entreprises, qui se sont retrouvés à préparer plus de commandes cette année qu’ils ne le feraient normalement. Patricia Daoust, propriétaire de La Dent Sucrée, une cabane à sucre à l’ouest de Montréal, a expliqué qu’elle trouvait un second souffle avec cette initiative. Avant la pandémie, son bistrot ne pouvait pas accueillir plus de 100 personnes par soir, mais pour les vacances de Pâques, elle et son personnel ont produit plus de 300 boîtes. « J’ai les larmes aux yeux de voir le soutien, raconte Patricia Daoust. Nous étions sur le point de perdre une tradition québécoise et nous avions besoin de cette initiative pour continuer. »
Pour Denise Grégoire, propriétaire de la cabane à sucre Constantin Grégoire, à l’est de Montréal, la quantité de repas produits pour Pâques cette année ne se compare pas aux 1 200 clients qu’elle accueille normalement chaque jour de la fin de semaine de Pâques. Mais la plateforme, a-t-elle dit, lui a donné la motivation de continuer. « L’année dernière, nous avons dû fermer nos portes, indique la propriétaire. Donc, le week-end dernier, nous ne nous attendions pas à préparer autant de repas. C’était fou ! »
L’histoire d’amour qui dure depuis une centaine d’années de la province avec le sirop d’érable génère habituellement plus de 300 millions de dollars de revenus annuels pour les cabanes à sucre, selon l’ASEQC, qui estime que la plateforme en ligne générera 10 millions de dollars de revenus pour les entreprises participantes sur une période de huit semaines. Après le 18 avril, les épiceries Metro cesseront de stocker les repas, mais les Québécois pourront récupérer les commandes de Ma Cabane à la Maison directement aux cabanes à sucre ou les faire livrer.
(Avec La Presse Canadienne)
Pour suivre Ma Cabane à la Maison :
Sur le web : macabanealamaison.com
Sur Instagram : @macabanemaison
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