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Les sauces piquantes

 
29 octobre 2013 | Par Sophie Suraniti

Selon les prévisions de croissance du marché annoncées par la société d’analyse Ibisworld, le secteur des sauces piquantes est en pleine expansion et devrait générer 1,3 milliard de dollars américains d’ici 2017 aux États-Unis¹, après avoir franchi le chiffre d’affaires d’un milliard en 2012. Stimulées par les flux migratoires et les échanges commerciaux, les sauces voyagent et s’imposent dans les habitudes de consommation.

LES DIFFÉRENTS TYPES DE SAUCE PIQUANTE

On peut aborder les sauces piquantes de différentes manières : par grandes zones d’où sont originaires les piments (Asie, Afrique, Caraïbes), par leur puissance sur l’échelle de Scoville, par les ingrédients vedettes de la recette (ail, oignon cru, vinaigre, piment), par les saveurs dominantes (pimentées, citronnées, vinaigrées, fumées), etc. Sauces américaines (ou louisianaises), sauces mexicaines (avec l’intensité des piments utilisés), sauces asiatiques (comme le sriracha ou le sambal oelek), sauces barbecue et piments-condiments-purées étant les grandes catégories généralement retenues.

LES PLUS CONNUES ET LEURS ORIGINES

Thaïlande – Sriracha : il s’agit en fait d’un nom générique qui veut dire « sauce piquante ». Cette sauce serait née dans un petit port de pêche thaïlandais, Si Racha. Mais c’est en Californie que se trouve l’entreprise américaine qui la fabrique : Huy Fong Foods. Bouteille en plastique, bouchon vert et silhouette de coq (clin d’oeil au signe astrologique du fondateur, David Tran, un Vietnamien qui a fui son pays dans les années 1980) sont les signes distinctifs. Vingt millions de bouteilles vendues en 2012, un livre : The Sriracha Cookbook : 50 « Rooster Sauce » Recipes that Pack a Punch, de Randy Clemens, paru en 2011 (Ten Speed Press), et bientôt un documentaire sur son histoire².

Indonésie, Malaisie, Singapour – Sambal oelek : sambal veut dire « sauce piquante », et oelek signifie « mortier ». Cette purée de piments frais broyés, d’origine indonésienne, est également fabriquée par l’entreprise Huy Fong Foods qui, avec son autre produit « chili garlic », domine la production des sauces piquantes asiatiques aux États-Unis.

Tunisie – Harissa : cette pâte de piments rouges vendue en tube ou en conserve est la sauce par excellence des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, celle commercialisée sous le nom « Le Phare du Cap Bon » est fabriquée à Grombalia, en Tunisie, sur un site appartenant à la Société des Conserves Alimentaires des Producteurs du Cap Bon, numéro un de l’harissa tunisienne.

États-Unis – Sauce barbecue : il n’y a pas UNE sauce barbecue, mais une multitude, avec autant d’histoires relatives aux origines plus ou moins véridiques³ ! Toutefois, leur berceau se trouve dans les États du sud des États-Unis. La sauce barbecue peut être plus ou moins relevée, combiner des saveurs sucrées, fumées ou salées, et avoir une consistance allant de fluide à très épaisse. Les premières sauces barbecue furent commercialisées dans les années 20 aux États-Unis par Louis Maull (l’entreprise Maull’s existe toujours) 4. La société Heinz prendra le relais à l’échelle nationale à la fin des années 40.

Louisiane – Tabasco : cette sauce à base de piments rouges (qui fermentent dans des tonneaux de chêne pendant trois ans avec du sel) est louisianaise, même si son nom vient des piments Tabasco, une région du Mexique. L’entreprise a été fondée en 1868 par Edmund McIlhenny, un ancien banquier. Six générations de McIlhenny se sont succédé à la tête de l’entreprise. La célèbre sauce dans un petit flacon et logo en forme de diamant vert est commercialisée dans 165 pays. Paul McIlhenny étant décédé en février 2013 ; c’est Tony Simmons, un cousin, qui est aujourd’hui le président-directeur général. La gamme Tabasco compte aujourd’hui sept saveurs : le rouge (l’originale), le vert, le habanero, le garlic, le chipotle, le sweet & spicy et le buffalo.

Mexique : le Mexique a une longue tradition culinaire en ce domaine et les variétés de piments se comptent par centaines. C’est pourquoi on trouve des marques comme Cholula (nom d’une ancienne cité précolombienne au centre du Mexique). Sur la bouteille, la jeune Mexicaine avec son châle blanc rappelle la tradition, le côté artisanal de cette recette vieille de plus de 100 ans.

LES NOUVELLES FAÇONS DE LES UTILISER

Les inconditionnels de sauces piquantes vous démontreront qu’ils en mettent partout ! Il est vrai que le spectre d’utilisation des sauces piquantes s’élargit, pour le plus grand bonheur des fabricants. « Par exemple, la sauce piquante Cholula peut être servie sur des oeufs au petit déjeuner et la Naga Jolokia de Melinda, sur des burritos pour le déjeuner ou le dîner ! » confirme Joseph Di Maria, directeur du développement des affaires chez JL International. D’autre part, avec l’engouement pour les plats ethniques, la diffusion d’événements sportifs, le phénomène « sport extrême » qui touche aussi les pratiques alimentaires (concours de celui qui mangera le plus piquant), et des emballages de bouteilles rivalisant de créativité ironiquement morbide (contenant en forme de cercueil, de grenade ou de tête de mort sur les bouchons), les sauces piquantes prennent place sur les tables quotidiennes et au sein des établissements. « On trouve même des barres de chocolat avec le fameux piment fantôme (ghost pepper) chez Mucho Burrito ! » précise Joseph Di Maria. C’est également dans les recettes de cocktails et les desserts que leurs utilisations sont intéressantes et nouvelles : la Cholula Chili lime ou la Melinda’s XXXtra sont par exemple mises dans les préparations de bloody Caesar. Quant au chef corporatif Ryan Marquis, il propose une recette de pain doré avec du Tabasco chipotle, du sirop d’érable et quelques gouttes de Tabasco habanero 5.

LE MARCHÉ DOIT FAIRE FACE À…

  • La réduction de la teneur en sel des sauces piquantes et la réduction de la teneur en sucre pour les sauces barbecue (aussi, la réduction des arômes artificiels de certaines).
  • Une clientèle jeune de plus en plus informée (y compris les jeunes femmes de 18 à 24 ans), à l’affût des nouveautés et très portée vers la découverte ; les fidéliser fait donc partie des priorités.
  • L’arrivée de nouveaux gros acteurs (notamment la sauce sriracha), qui bousculent « l’ordre établi » dans le secteur des sauces piquantes 6. L’Inde est l’un des pays les plus attendus et « observés » sur le marché, précise Calvin Hensel, gérant des ventes canadiennes chez Reckitt Benckiser, chargée des sauces Frank’s RedHot et barbecue Cattlemen.
  • Une diversification de la gamme de produits pour gagner des parts de marchés.

« Même si le marché québécois se distingue encore dans ses habitudes de consommation par rapport au reste du Canada et aux États-Unis, il est de plus en plus porté vers les sauces piquantes. Les Québécois voyagent davantage. Ils rapportent donc de nouvelles habitudes alimentaires à table. Les sauces en font partie. » Calvin Hensel, gérant des ventes canadiennes chez Reckitt Benckiser, chargée des sauces Frank’s RedHot et barbecue Cattlemen.


L’échelle de Scoville. En 1912, le pharmacologue américain Wilbur Lincoln Scoville invente un système permettant de mesurer la teneur en capsaïcine de chaque variété de piment et ainsi d’en mesurer la force. L’échelle de Scoville va de 0 à 16 millions et correspond à un ratio de dilution. Plus le piment en contient et plus il piquera. Par exemple, le piment de Cayenne doit être dilué entre 30 000 et 50 000 fois pour qu’on n’en ressente plus la brûlure. Le test de Scoville étant jugé imprécis en raison de la subjectivité des testeurs, on utilise désormais la chromatographie en phase liquide pour évaluer le taux de capsaïcine. Quant à la version simplifiée de l’échelle, elle classe de 0 à 10 les piments selon une graduation terminologique comparative : neutre, doux, chaleureux...

Actuellement, les deux saveurs les plus en vogue aux États-Unis sont le sriracha et le piri piri, une sauce d’origine portugaise. Tout ce qui est « ethnique » (latino, asiatique, antillais…), associé aux saveurs piquantes (ou fumées) marche très fort. C’est pourquoi on mélange quelques gouttes de sriracha à une mayonnaise pour un hamburger classique, par exemple.


La charmante vieille dame « bon chic, bon genre au langage piquant » des publicités pour les sauces Frank’s RedHot 7 a laissé sa place au cuisinier rebelle Antoine Sicotte, ambassadeur au Québec pour les sauces de cette marque. Un cuisinier qui « parle » aux consommateurs québécois : jeune, beau gosse et amateur de plats relevés.


Quelques sauces « HOTement » appréciées… celles des marques Cheech & Chong’s, El Yucateco, Gringo Bandito, Valentina, Hottest Fuckin’ Wing Sauce, les sauces au piment Scotch Bonnet (comme la Melinda’s Scotch Bonnet), le gochujang, une sauce d’origine coréenne (pâte de piments fermentés additionnée de fèves de soya).

La deuxième édition du festival « NYC Hot Sauce Expo » se tiendra les 29 et 30 mars 2014 à Brooklyn (nychotsauceexpo.com).


Sources :

 
 
Tendances

Services aux chambres : les grandes tendances actuelles

Par Erwan Frédéric Bonnette

Le marché de l’hôtellerie n’échappe pas à la règle de la modernisation. Car ici comme ailleurs, l’innovation est un atout majeur pour acquérir un avantage compétitif en répondant aux nouvelles attentes d’une clientèle expérimentée qui en a vu d’autres.

 
29 octobre 2013

Esthétisme, art et engagement social, confort personnalisé, équipements à la fine pointe technologique, écologie et développement durable constituent désormais autant de tendances lourdes qui influencent l’évolution de l’offre. Voici un tour d’horizon des nouveaux concepts hôteliers qui semblent tracer les grandes lignes de demain.

Malgré l’apparition des hôtels-boutiques, les chambres d’hôtel n’ont pas beaucoup évolué depuis les 40 dernières années, le modèle est resté sensiblement le même. Cependant, certains sont en train de revoir ce modèle : la chambre de demain sera polyvalente et modifiable en temps réel. En effet, les murs pourront changer de teinte, les meubles seront plurifonctionnels (lit, plan de travail, espace de lecture) afin de mieux répondre aux divers besoins des voyageurs d’affaires, des familles, des aînés, etc.

Un confort adapté au client

Un mouvement se dessine dans le milieu hôtelier : la personnalisation de la chambre d’hôtel. Équipements, odeurs, couleurs, sons ou visuel, le client est en voie de personnaliser sa chambre selon ses goûts et ses besoins : oreiller de plume, Highland Scotch, senteur de vanille, téléchargement des photos de la famille dans des cadres au plasma, affichage d’un paysage virtuel dans la fenêtre en remplacement de la vue sur l’immeuble voisin, exerciseur pour tenir la forme, etc. On voit tranquillement poindre dans la chambre d’hôtel des espaces polyvalents, configurables et adaptables pour y aménager un espace de travail, de relaxation, de mise en forme ou une aire de jeux pour les enfants, selon les besoins du voyageur. Évidemment, le client devra préciser ses attentes lors de la réservation !

Minibars et service aux chambres : une tendance dépassée ?

Est-ce à dire que le traditionnel service aux chambres en est un d’une autre époque ? La nouvelle tendance du « back bar », c’est-à-dire le minibar qui sort des chambres et se transforme en service offert à la réception, semble devenir progressivement une norme dans l’industrie. Dernier exemple en date, et non le moindre, le New York Hilton Midtown. Avec près de 2 000 chambres, il est le plus gros hôtel de la Grosse Pomme. Ses dirigeants ont récemment annoncé qu’ils cessent d’offrir le service aux chambres, créant une petite commotion dans le milieu hôtelier. Les clients devront se rabattre sur un comptoir de style cafétéria appelé Herb N’ Kitchen, où ils pourront se procurer pizzas, café ou sandwichs. Conséquence : une cinquantaine de personnes perdront leur emploi, mais des économies importantes pour l’hôtel sont attendues. Selon une étude menée en 2012, le service aux chambres représente seulement 1,2 % des revenus des hôtels. Risque-t-on de voir de plus en plus d’établissements laisser tomber ce petit luxe ? Est-ce précurseur d’un mouvement plus vaste ?

LA TENDANCE CHEZ NOUS

Dans les Hôtels Fairmont, plus précisément au Château Frontenac, on offre des services personnalisés aux clients membres. Après avoir préalablement rempli une fiche client, l’hôtel peut offrir directement dans la chambre certains services aux clients fidèles : nourriture affectionnée, revues favorites, produits de bain, etc. De plus, il a été décidé de réduire l’offre de la carte des menus, mais d’augmenter la qualité des repas ou des collations servis.

Au Groupe Germain Hospitalité, propriétaire des hôtels Le Germain et ALT, on offre le service aux chambres dans les cinq hôtels-boutiques signés « Le Germain ». Un service « apprécié » qui n’est pas en voie de disparition, assure Stacey Masson, responsable des communications de l’entreprise. Par contre, le concept des hôtels ALT, qui est d’offrir « des services allégés », exclut le service aux chambres. En fait, le service de restauration varie d’un Hôtel ALT à l’autre. L’Hôtel ALT Québec est le seul Hôtel ALT qui offre le service aux chambres, puisqu’il est le seul à avoir son propre restaurant, Le Bistango.

Tous les nouveaux Hôtels ALT intègrent (Toronto, Halifax) et intégreront (Ottawa, Winnipeg, Montréal…) le comptoir ALTcetera. Celui-ci propose des repas frais prêts à manger dans le hall de l’hôtel ou dans sa chambre. Puisqu’une offre de restauration intéressante est offerte dans son secteur, l’Hôtel ALT Brossard Quartier DIX30 a, quant à lui, opté pour une bibliothèque gourmande où les invités peuvent combler de petites fringales.

UNE OFFRE DE PLUS EN PLUS « INTELLIGENTE » EN CHAMBRE

Voici quelques exemples d’outils de service devenus plus que pratique quand on veut illustrer l’offre intelligente que proposent certains hôteliers dans les chambres.

LE SMARTCUBE

Ce minibar est doté d’une porte vitrée, munie de capteurs infrarouges ; il offre une meilleure visibilité des produits : le client est plus tenté... minibar.ch

LE TRAYTRACKER

Ce système avise le personnel d’entretien que le plateau de service a été sorti de la chambre. Un système de détection sans-fil est intégré dans les plateaux. De cette sorte, plus aucun couvert de nourriture ne traîne dans les couloirs. axxind.com

LE PRIVACYSERVICE

Fini le carton à la porte pour aviser le personnel d’entretien ! Désormais, un bouton permet au client d’indiquer qu’il ne veut pas être dérangé ou que la chambre a besoin d’être nettoyée. La plaque du numéro de chambre comprend un voyant qui sert aussi de sonnette : les visiteurs n’ont plus à frapper. Une façon plus discrète et raffinée de s’annoncer ! axxind.com

LE SMARTTRAY

Ce plateau comprend 4, 8 ou 12 capteurs infrarouges pour proposer un choix illimité de produits ; il avise le personnel de la consommation du client. minibar.ch

Note : Tous les SmartTray sont contrôlés en temps réel.

 
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