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« Manger local dans un CPE ? C’est possible et même facile ! »

 
3 octobre 2017 | Par Pierre-Alain Belpaire

« J’aime mon métier ! » La phrase revient fréquemment lorsque vous avez la chance de discuter avec Marie-Hélène Audet, l’enjouée cuisinière du CPE Pouce-Pousse de New Richmond et principale responsable du projet L’Ardoise présenté voici quelques jours. L’Ardoise, c’est un livre contenant une cinquantaine de recettes mettant en valeur le terroir gaspésien, présentées façon calendrier et classées en trois catégories : Printemps-Été, Automne-Hiver et Collations.

Si l’ouvrage intéressera évidemment les jeunes parents grâce à ses recettes faciles et pratiques, il aura aussi pour mission de convaincre les responsables d’autres CPE et de services de garde en milieu familial. « L’idée première était de démontrer qu’il était possible de cuisiner local et bio dans un CPE, résume l’auteure. Ce n’est pas parce qu’on est dans un marché institutionnel qu’on ne peut pas manger chic, frais, coloré, local… Non seulement c’est extrêmement facile, mais c’est en outre très plaisant. » Marie-Hélène Audet est ainsi convaincue que le modèle adopté dans ses cuisines gaspésiennes pourrait aisément être transposé partout au Québec. « Chaque région a ses forces, ses spécialités, ses richesses gastronomiques. Pourquoi ne pas les mettre en valeur et en faire profiter les plus petits ? »

Dès son arrivée aux fourneaux du CPE de la Baie-des-Chaleurs voici trois ans, celle qui fut gérante d’une épicerie fine et employée dans un restaurant italien a mis en application ses belles théories et séduisants principes. « La présence de produits locaux dans nos menus est en augmentation constante : actuellement, on utilise au moins 70 % d’aliments produits et cultivés dans notre région », glisse-t-elle fièrement.

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Au fil des mois, Marie-Hélène Audet s’est bâti un sacré réseau et semble désormais connaître plus de producteurs que certains restaurateurs. « Je tiens d’ailleurs à souligner l’excellent travail de l’organisme Gaspésie Gourmande : ils ont conçu un bottin qui nous donne accès aux différents produits. Notre fournisseur, Servab, partage également notre enthousiasme. Lors d’événements de réseautage ou lors de mes visites au marché public, j’ai pu rencontrer les producteurs de patates, ceux de carottes, les responsables des pêcheries… Les artisans me connaissent maintenant. Et quel plaisir pour eux d’imaginer nos petits bouts dégustant le fruit de leur travail ! »

On récupère, on congèle, on organise, on réutilise

À tous ceux qui répliqueraient que l’utilisation d’ingrédients locaux et frais coûte trop cher (« Un argument qu’on entend encore trop souvent ! »), la cuisinière lance un jubilatoire : « Nous, on économise ! On a notamment développé un truc, tout simple mais efficace : on essaie de ne plus rien jeter. Quand vous videz les restes d’une assiette dans une poubelle, ce sont vos profits que vous jetez. Nous, on préfère en mettre moins dans les assiettes et proposer aux enfants de revenir se servir s’ils le désirent. Résultat : on récupère des surplus, on congèle, on réorganise, on réutilise. Dans les cuisines d’un CPE, croyez-moi, il n’y a pas de petites économies… »

Malheureusement, si les beaux discours se multiplient, force est de constater que sur le terrain institutionnel, rares sont encore aujourd’hui ceux qui parviennent à utiliser et sublimer fruits et légumes du marché, viandes élevées dans le pré voisin ou poissons pêchés à quelques pas à peine de l’institution. « Pourquoi ça bloque ailleurs ? On me pose souvent la question, mais très sincèrement, je n’en ai pas la moindre idée. Peut-être à cause d’un certain entêtement, peut-être par manque de volonté. "On a toujours fait ainsi, je ne vois pas pourquoi on changerait." C’est dommage. Pourtant, nous sommes la preuve vivante que c’est possible. Et, je le répète, facile ! »

Présentée le 22 septembre dernier, L’Ardoise est la première production de la dynamique cuisinière. Grâce au soutien de ses trois enfants et de ses proches, la novice a pu vaincre sa peur et surmonter les nombreux vertiges. Au point de ne plus balayer d’un revers de la main l’idée de préparer un second livre. « Durant toute la réalisation et la production de cet ouvrage, je jurais que ce serait mon seul et unique. Mais maintenant qu’il est là, on me parle d’une suite, on me propose des idées,… Je vais vous faire une confidence : j’y songe de plus en plus. »

Les profits de la vente de L’Ardoise seront réinvestis « dans l’achat d’équipements favorisant les saines habitudes de vie », assurent les responsables du CPE Pouce-Pousse.

Pour suivre L’Ardoise :

Mots-clés: 11 Gaspésie Îles-de-la-Madeleine
Recette
Entrevue

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