LE COMMERCE DE L’ALIMENTATION ET DE LA RESTAURATION ALIMENTAIRE
Les 7 fils de la gestion efficace... selon le professeur Henry Mintzberg
LA GESTION [efficace] est une tapisserie formée des fils de la réflexion, de l’analyse, de l’expérience, de la collaboration et de la proaction, le tout infusé d’une énergie personnelle et assemblé par l’intégration sociale. Les 7 fils ne fonctionnent que lorsqu’ils sont tissés ensemble dans une tapisserie cohérente (Mintzberg, 2010, p. 254).
1. LE FIL DE L’ÉNERGIE
L’efficacité des gestionnaires varie en fonction de l’énergie qu’ils déploient, de même qu’en fonction des unités gérées, mais nous pouvons nous attendre à ce que [le gestionnaire] efficace présente un degré d’énergie plus élevé que celui du gestionnaire inefficace, ainsi qu’une plus forte dose de « mise en relation ». (Mintzberg, 2010, p. 242)
« S’il y a une chose qui se démarque en ce qui concerne le rythme implacable, la propension à l’action, la diversité et la fragmentation des activités de gestion, c’est l’énorme quantité d’énergie déployée par les gestionnaires efficaces dans le contexte de leur travail. » (Mintzberg, 2010, p. 243).
LES 5 « ÉTATS D’ESPRIT » DU GESTIONNAIRE EFFICACE :
2. LE FIL DE LA RÉFLEXION
Le gestionnaire efficace doit savoir réfléchir, et cela même s’il est constamment dans un état qui décourage la réflexion (rythme soutenu, brièveté et variété des activités, fragmentation, interruption, et discontinuité du travail, etc.).
Pour être efficace, le gestionnaire doit constamment faire appel à l’interaction entre la réflexion et l’action (allers-retours entre l’action et la réflexion). Il doit travailler non seulement de façon déductive et cérébrale (de la réflexion à l’action, de la formulation à la mise en œuvre, du conceptuel au concret), mais également de façon inductive (de l’action à la réflexion, du concret au conceptuel).
La réflexion selon le professeur Mintzberg va plus loin que l’intelligence pure et simple, vers une sagesse profonde qui permet au gestionnaire de saisir de façon perspicace le cœur des enjeux, au-delà des perceptions habituelles.
Pour découvrir le sens de nos expériences et apprendre en conséquence il faut nécessairement réfléchir.
3. LE FIL DE L’ANALYSE
Le gestionnaire efficace doit être doué comme analyste et comme conceptualiste (l’information est son aliment de base).
Il utilise l’analyse de manière efficace et il emploie les outils analytiques avec discipline et régularité.
4. LE FIL DE L’EXPÉRIENCE
Le gestionnaire efficace doit avoir de l’expérience, c’est ce qui encourage le mieux la réflexion et l’esprit critique dont il a nécessairement besoin pour devenir de plus en plus efficace.
Il est ici question de l’expérience (large) de la vie. Les gestionnaires doivent en fait explorer (expérimenter) sans cesse, afin d’agrandir les limites de leur univers.
5. LE FIL DE LA COLLABORATION
La collaboration nous amène naturellement à la gestion des relations avec les autres, au sein de l’entreprise et en dehors.
Le gestionnaire efficace doit être doué en matière de relation humaine.
La mission de toute entreprise est fondamentalement collective. Il ne peut y avoir d’action sans implication d’autres personnes.
La gestion est irrémédiablement un processus social.
6. LE FIL DE LA PROACTION
Le gestionnaire efficace doit savoir ce qu’il faut faire, être capable de le faire, et surtout être habile à le faire faire.
Le but de toute entreprise est évidemment l’action (c’est-à-dire tout faire pour satisfaire les clients cibles avec lesquels elle veut faire des affaires, tout en étant profitable).
La réflexion est en grande partie personnelle, l’action est fondamentalement collective.
Le professeur Mintzberg utilise le terme « proactif » plutôt qu’« actif » pour montrer que ce fil concerne l’initiative en matière de gestion ; il est question ici d’initier l’action plutôt que de simplement réagir selon ce qui se produit.
Le gestionnaire efficace « est “l’agent du changement” et non la cible. » (Mintzberg, 2010, p. 254)
7. LE FIL DE L’INTÉGRATION
Selon Mary Parker Follet (Mintzberg, 2010, p. 254) il est « de la plus haute importance d’avoir la capacité de saisir la situation dans son ensemble. À partir des faits, des expériences, des désirs, des buts [le gestionnaire], doit trouver le fil conducteur. Il doit considérer le tout plutôt que les parties. […] Qui plus est, le gestionnaire “doit considérer la situation comme étant en évolution.” En d’autres mots “La gestion, c’est l’intégration en mouvement.” »
« Le [gestionnaire] doit tendre vers la synthèse sans répit, même s’il ne l’atteindra jamais vraiment. » (Mintzberg, 2010, p. 255)
CONCLUSION
Il est important de noter que les 7 fils de cette tapisserie doivent être considérés ensemble, à la manière de directives visant l’efficacité générale en matière de gestion.
⬅️ Manuel de formation — Le commerce de la restauration alimentaire
Manuel de gestion-réflexion / Christian Latour
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