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L’accord sur le Partenariat transpacifique ne fait pas l’unanimité

 
6 octobre 2015 | Par Ginette Poulin

Après plusieurs années de travail et de négociations, le Partenariat transpacifique (PTP) a finalement été signé le 5 octobre dernier à Atlanta. Visant à libéraliser le commerce et les investissements entre 12 états situés autour de l’océan Pacifique dans le but de créer la plus grande zone de libre-échange au monde, cet accord éliminerait également les droits de douane et autres barrières tarifaires qui s’appliquent actuellement aux exportations canadiennes de produits industriels.

Le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ) s’est dit heureux du dénouement positif de la signature du PTP et croit fermement que le Canada a agi de manière à positionner les secteurs industriels performants afin de demeurer un joueur économique de première importance dans un marché mondialisé de plus en plus concurrentiel.

« Ce partenariat offre une vitrine unique à nos entreprises de transformation alimentaire québécoises et canadiennes en facilitant l’accès à un marché de quelque 800 millions de personnes, soit près de 40 % de l’économie mondiale, a indiqué Sylvie Cloutier, présidente-directrice générale du CTAQ, par voie de communiqué. Cette nouvelle entente commerciale sans précédent génèrera des débouchés pour les exportations de l’ensemble de nos produits alimentaires transformés. »

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Le Conseil du patronat du Québec (CPQ), quant à lui, considère que l’économie canadienne n’avait pas les moyens de se permettre d’être absente d’une telle entente. « Le Canada se serait retrouvé dans une situation où les exportateurs des États-Unis et les compétiteurs d’autres pays bénéficieraient d’un avantage concurrentiel au détriment de ceux du Canada », souligne Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du CPQ.

Par contre, certaines des mesures annoncées ne font pas l’affaire de tous puisqu’à long terme, elles entraîneront une diminution de la contribution des secteurs de la production et de la transformation alimentaire à l’économie canadienne et des régions. Au Québec seulement, 43 % des revenus agricoles proviennent des productions sous gestion de l’offre.

« Les producteurs sous gestion de l’offre comprennent l’importance pour le Canada de faire partie d’un tel accord. Il n’en demeure pas moins que les accès supplémentaires consentis à nos marchés sont une mauvaise nouvelle et constituent une brèche de plus dans un système qui fait ses preuves et qui, dans une très large mesure, est garant du développement socioéconomique de toutes les régions du Québec », a déclaré Marcel Groleau, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) et porte-parole de la Coalition GO5.

« Le gouvernement canadien avait pourtant promis de protéger intégralement la gestion de l’offre, ajoute le président des Producteurs de lait du Québec, Bruno Letendre. Même s’il est trop tôt pour en évaluer précisément l’impact économique, il est clair que les coûts seront très élevés pour les producteurs, les transformateurs, pour nos régions et pour les milliers de travailleurs qui vivent de ces secteurs. »

« Nous aurions de beaucoup préféré conserver nos marchés intacts, renchérit Paulin Bouchard, président de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec. Ceci étant, nous évaluerons très attentivement le programme annoncé par le gouvernement : nous n’accepterons rien de moins qu’une pleine compensation pour la perte de revenu récurrente et de marché, associée aux concessions offertes aux pays du PTP et à l’Europe. »

De son côté, l’organisme Restaurants Canada se dit préoccupé du fait que l’accord donne encore une longueur d’avance aux producteurs étrangers, car il stipule qu’une majorité significative de l’accès aux marchés pour les produits laitiers sera dirigé vers la transformation à valeur ajoutée, leur donnant ainsi un avantage au niveau du prix. « L’association souhaite une véritable réciprocité qui garantira que les producteurs canadiens de lait et de volaille ne seront pas désavantagés par une aide continue aux agriculteurs de nos partenaires commerciaux du PTP », souligne cette dernière par voie de communiqué.

Mots-clés: International
Canada
Aliment / Boisson

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