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L’Air du Temps : « Un festival de bière à l’année longue »

 
5 juillet 2017 | Par Pierre-Alain Belpaire

 

  • Ouverture officielle : 8 juin 2017
  • Nombre de places : 280 à l’intérieur, 40 en terrasse
  • Propriétaires : Bruno Blais, Jean-François Gaudreault
  • Style  : Dégustation de bières québécoises

Bruno Blais et Jean-François Gaudreault cumulent, à eux deux, près d’un demi-siècle d’expérience dans l’univers brassicole. Le premier fut l’un des fondateurs de la vénérable Barberie tandis que son acolyte a présidé durant de longues années l’entreprise Brasse-Québec. Lorsqu’un ami commun provoque leur rencontre, les deux passionnés comprennent qu’ils ont des projets similaires, complémentaires, et que l’alliance de leurs savoirs maltés et de leurs expériences houblonnées pourrait se révéler plus qu’intéressante.

Pour promouvoir les bières québécoises, le duo a imaginé L’Air du Temps, récemment inauguré au cœur du bouillonnant quartier Saint-Roch. « L’idée est simple : nous voulons faire découvrir les produits brassés au Québec. À qui ? Aux connaisseurs, aux amateurs, aux néophytes ! À tous ceux qui veulent goûter une bonne bière de chez nous… », glisse Jean-François Gaudreault.

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Pour contenter les palais les plus difficiles, satisfaire les assoiffés touristes et initier les nouveaux venus, les propriétaires ont battu un record québécois : celui du plus grand nombre de lignes au sein d’un même établissement. « Nous avons 50 fûts en rotation constante, indique fièrement Bruno Blais. Les lignes sont classées par style : blanches, blondes, IPA, … Et dès qu’un fût est vide, on le remplace par une bière du même style mais produite par une autre microbrasserie. Les huit dernières lignes de notre "menu" sont réservées aux produits d’une microbrasserie invitée, qui changera chaque semaine. Ça peut vous sembler fou mais je vous parie que dans deux ans, on n’aura pas encore fait le tour de toutes les micros de la province ! » Le concept de L’Air du Temps demande, bien évidemment, une rigueur et une organisation exceptionnelles. « Nous devons avoir pour chaque ligne un ou deux remplaçant(s). Mais ça se passe assez bien. »

Le duo s’est fixé une règle dont il ne dérogera sous aucun prétexte : toutes les brasseries présentées à L’Air du Temps doivent avoir leur siège social dans les limites de la province. « Grâce à notre grand nombre de lignes, on aura toujours de tous les styles et on pourra emmener les clients des Îles-de-la-Madeleine au fond de l’Abitibi, souligne Jean-François. Vous dégustez et découvrez le meilleur du Québec sans quitter la Capitale Nationale. On est un festival de bière ouvert à l’année ! »

« Encore 90 % du marché à conquérir ! »

Si elles ne sont guère habituées à cette formule originale, les microbrasseries ont plutôt bien réagi. Et embarqué en grand nombre dans ce projet un peu fou. « Quand on leur proposait de mettre en avant leurs bières, les propriétaires des micros nous demandaient souvent combien de lignes seraient réservées à leurs produits. On leur répondait "Aucune", lance Bruno dans un grand éclat de rire. C’est le jeu : parfois, 2 ou 3 de leurs bières seront présentées, parfois une seule, voire zéro. Et croyez-moi ou non, toutes les micros ont répondu positivement. » Même les établissements du quartier (la Noctem voisine, la Korrigane, la Griendel, la Barberie…) ne semblent guère inquiets de l’arrivée de ce nouveau joueur. Bien au contraire. « Plus il y aura d’acteurs sérieux dans le monde de la bière québécoise, plus celle-ci attirera de gens. Si nous nous serrons les coudes, si nous unissons nos forces, nous pourrions faire de la ville de Québec, et notamment de notre quartier, une place incontournable pour tout amateur de bières », croit le moins barbu des deux.

Au cours des dernières années, le Québec a assisté à la naissance de nombreuses microbrasseries et au lancement de moult produits. Certains observateurs se mettent à redouter que l’industrie brassicole ne frappe donc prochainement un mur. Les propriétaires de L’Air du Temps se montrent bien plus optimistes. « À court et moyen terme, il y a encore de la place pour d’autres acteurs, assure Bruno Blais. La part des micros sur le marché de la bière atteint à peine les 10 %. Ce qui nous laisse encore 90 % du marché à conquérir… », souffle-t-il, sourire aux lèvres.

Le vaste bâtiment, qui accueillait jusqu’en avril dernier le défunt Boudoir, n’a pas subi de lourdes transformations. L’atmosphère conviviale et chaleureuse est renforcée par les murs de briques et les larges fenêtres. Derrière le bar, une immense salle pourrait accueillir conférences et ateliers. « Nous n’avons pas la prétention d’être des professeurs ou de pouvoir donner des cours mais l’idée d’utiliser un jour L’Air du Temps sous un angle plus éducatif nous a traversé l’esprit », concède Jean-François.

En attendant, le tandem souhaite « faire plaisir aux clients tout en se faisant plaisir, glisse Bruno Blais. En ouvrant ce pub, on réalise un peu le rêve de tout amateur de bières : pouvoir inviter chez soi ses microbrasseries favorites ou celles qu’on ne connaît pas encore et qui se feront une joie de débarquer ici pour nous présenter leurs meilleurs produits. Que demander de plus ? »
 
 

Jean-François Gaudreault et Bruno Blais

(Crédit photo : Brouillard)
 
L’Air du Temps , 441 rue du Parvis, Québec :

Mots-clés: 03 Capitale Nationale (Québec)
Alcool
Ouverture / Rénovation
Entrevue

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