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Industrie touristique cherche employés pour relation à long terme

 
19 décembre 2012 | Par Claudine Barry, Réseau de veille en tourisme

Alors que la crise économique créait un surplus de main-d’œuvre, les prévisions envisagent un manque à gagner potentiel de près de 50 000 employés en tourisme au Québec à l’horizon de 2030. Pour atténuer cette tendance, il faudra notamment recruter dans des bassins de main-d’œuvre non traditionnels, mais surtout, valoriser les emplois en tourisme. Voici un aperçu de l’offre et de la demande actuelles et anticipées de main-d’œuvre en tourisme au Canada et au Québec ainsi que quelques mesures qui pourraient favoriser un meilleur équilibre.

Ces statistiques et prévisions constituent les données les plus récentes sur l’étendue possible des pénuries de main-d’œuvre anticipées dans le secteur touristique au Canada. Ces projections ont été réalisées par le Conference Board du Canada pour le Conseil canadien des ressources humaines en tourisme (CCRHT) à partir des données de Statistique Canada.

De surplus à pénurie

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Au Canada en 2010, l’industrie touristique était responsable de plus de 1,6 million d’emplois à l’année. En raison de la récession de 2008-2009, les pénuries anticipées ont plutôt fait place à un surplus de main-d’œuvre équivalant à 9 745 emplois en 2010, puis à 13 427 en 2011. De 2010 à 2014, les besoins (la demande) en main-d’œuvre dans le secteur touristique devraient augmenter de 1,6 % par année alors que l’offre augmentera de 1,2 % par année. D’ici 2030, la demande canadienne en main-d’œuvre touristique grimpera de 33 %, soit jusqu’à plus de 2,1 millions d’emplois alors que l’offre estimée se chiffre à 1,9 million. À ce rythme, le Canada pourrait bien connaître une pénurie équivalant à près de 230 000 emplois à l’année d’ici 2030 (voir le graphique 1).

Le graphique 2 présente les données estimées pour le Québec. En 2010, de façon générale, le bassin de main-d’œuvre disponible suffisait à pourvoir les emplois dans les entreprises touristiques. Le secteur enregistrait même un surplus de main-d’œuvre. Mais on prévoit le début d’une pénurie dès 2013 (832 emplois non comblés) et 8 760 emplois potentiellement vacants en 2015.

La situation varie d’une province à l’autre. Celles ayant profité de plus fortes reprises ont enregistré des pénuries dès 2010 ou 2011. C’est le cas de la Saskatchewan, du Manitoba, de Terre-Neuve – et – Labrador et de l’Alberta. Des entrevues avec divers intervenants de ces régions laissent entendre que les revenus des entreprises touristiques ont été stimulés par les voyages d’affaires et les perspectives économiques positives insufflées par l’exploitation des ressources naturelles dans ces provinces.

La restauration particulièrement touchée

Les plus fortes pénuries au Québec devraient toucher les sous-secteurs de la restauration avec plus de 29 000 emplois vacants prévus pour 2030 (voir le graphique 3). En 2010, cette industrie compte un surplus de près de 2 000 travailleurs disponibles au Québec. Le sous-secteur des loisirs et divertissements est très près de l’équilibre en 2010, mais s’oriente vers une pénurie se traduisant par près de 1000 emplois non comblés en 2015, puis à plus de 10 000 en 2030. Seules les données pour l’industrie des services touristiques indiquent un surplus de main-d’œuvre qui pourrait s’accentuer pour atteindre près de 700 travailleurs disponibles sans emplois d’ici 2030.

À l’occasion de cette étude, des groupes de discussion se sont déroulés auprès d’intervenants touristiques de chacune des provinces en novembre 2011. Au Québec, les participants ont signalé une pénurie aiguë de travailleurs qualifiés. On mentionne que les employeurs doivent souvent faire leur choix parmi un nombre restreint de candidats. Même lorsque le nombre de candidats est convenable, les candidats possédant les compétences nécessaires s’avèrent minoritaires. Selon les répondants, la pénurie concerne plusieurs types d’emplois, mais touche de façon plus prononcée les postes de préposés à l’entretien ménager, de cuisiniers et de sauveteurs.

Des mesures pour atténuer la pénurie

Les prévisions présentées ci-dessus sont fondées sur l’hypothèse que d’ici 2030, l’attrait des emplois en tourisme, les responsabilités liées à ces emplois, les salaires et l’accès à des programmes d’éducation et de formation demeureront constants. Selon l’étude du CCRHT, si rien n’est fait pour contrer cette tendance, l’industrie touristique canadienne pourrait perdre 31,4 milliards de dollars en revenus potentiels d’ici les 20 prochaines années. Voici quelques-unes des mesures suggérées pour renverser la vapeur :

Recruter des employés dans les bassins de main-d’œuvre non traditionnels :

  • travailleurs préretraités ou retraités
  • nouveaux immigrants
  • travailleurs étrangers temporaires
  • personnes ayant un handicap
  • membres des communautés autochtones

Accroître la productivité :

  • adopter des technologies qui réduisent les besoins en main-d’œuvre
  • recourir à des logiciels qui facilitent la gestion du temps.

Améliorer l’image et l’attrait des emplois en tourisme :

  • faire valoir, auprès des étudiants, les avantages professionnels d’une carrière en tourisme
  • augmenter le nombre de programmes de reconnaissance
  • créer des partenariats d’échanges de travailleurs (par ex. ski/golf)
  • ajuster l’organisation du travail et les avantages aux employés pour s’adapter aux travailleurs des jeunes générations en offrant notamment des horaires plus flexibles

Le CCRHT propose plusieurs autres mesures décrites dans son rapport. On y trouve également les résultats d’enquêtes sur les incitatifs hors salaire qui favoriseraient la rétention du personnel. Les trois avantages les plus attirants pour les employés en tourisme sont de bénéficier de plus de deux semaines de vacances, d’accéder à un régime d’assurance santé/dentaire et d’assurance invalidité de courte durée. Le tableau 1 indique les principaux incitatifs retenus par les employés.

Enfin, les entreprises touristiques devront faire preuve de créativité et d’ouverture afin de combler convenablement leurs besoins en main-d’œuvre, surtout à une époque où la qualité du service est de plus en plus importante et les attentes des consommateurs très élevées (lire aussi : Pénurie de main-d’œuvre annoncée, solutions proposées).

Sources :

Pour consulter l’analyse complète, visitez le www.veilletourisme.ca.

Mots-clés: Québec (province)
Tourisme

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