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Point de vue

MEV, le nouveau bavard de l’industrie

C’est fou ce qu’un petit code à barres peut changer les façons de faire d’une industrie. Hier encore, une petite facture numérotée d’un « pad » faisait l’affaire. Maintenant, vous devez avoir tout un attirail électronique pour facturer vos clients. Bon, pas bon, les avis sont partagés. Pour le ministère du Revenu, cela ne fait aucun doute, il a trouvé la nouvelle police antiévasion fiscale.

 
4 avril 2011 | Par Robert Dion

Dans l’industrie de la restauration, les commentaires diffèrent. Pour les chaînes et organisations centralisées, il y a peu ou pas d’effets négatifs. Elles sont déjà bien équipées et toutes les factures provenaient déjà d’un système informatisé. C’est pour la restauration indépendante que le bât blesse. Habitués de faire à leur guise, sans trop de supervision (ou en utilisant quelques petits trucs), ces établissements vont voir leur quotidien chambardé… rentrer dans les rangs sera un défi.

Il y aura des impacts ; je prédis plusieurs fermetures. En effet, certains préféreront fermer plutôt que de se conformer ; d’autres n’auront plus les moyens de rester ouverts. Ce sera peut-être le redressement inévitable d’un marché qui compte un nombre trop élevé d’établissements par rapport à sa population. Ceux qui écoperont le plus sont les restaurants indépendants de taille moyenne, qui représentent un nombre important d’établissements au Québec. C’est la forte représentation de ce type de restaurants qui distingue le marché québécois de ceux situés plus à l’ouest et au sud, eux-mêmes dominés par les grandes chaînes.

Qui en sortira gagnant ? Certainement ces mêmes établissements de chaînes nationales et internationales, puisqu’ils sont déjà bien adaptés aux technologies et aux exigences gouvernementales. Ils prendront assurément la place laissée par les indépendants voués à une décimation certaine. Pour ce qui est des entrepreneurs « en règle », ils auront aussi un prix à payer. Les fonctionnaires du ministère du Revenu auront un accès direct au chiffre d’affaires de tous les restaurants, leur permettant conséquemment de mieux contrôler les déclarations de pourboires et de rendre les « petits à-côtés » pratiquement impossibles. Cette situation viendra mettre encore plus de pression sur une industrie qui a vu ses marges de profit fondre extraordinairement et sa main-d’oeuvre se tourner vers d’autres industries.

À suivre.

Bon printemps !

 
 
Personnalité HRI

Harold Côté

L’homme des défis plus grands que nature

Le restaurant Chez ma grosse truie chérie, vous connaissez ? Attendez de connaître son propriétaire, Harold Côté ! Si ses entreprises connaissent un tel succès, c’est justement grâce à son audace, son imagination, son flair et sa détermination !

Par Hélène Demers

 
4 avril 2011

Pendant ses études en sciences et en génie, Harold Côté est serveur dans les restaurants... jusqu’à ce qu’il conjugue sa fibre entrepreneuriale à sa passion pour la restauration et qu’il transforme son appartement en gîte. Cette expérience concluante constituera le prélude de son aventure peu banale. Il déniche ensuite un secteur stratégique du centre-ville de Montréal : la rue Argyle, où s’alignent de vieilles maisons de briques brunes. Graduellement, il en acquiert cinq, dont une grande maison de ville. D’importants travaux de restauration les métamorphoseront en 20 chambres et suites de luxe ainsi qu’en une villa exceptionnelle. Et il s’occupe entièrement du design, apportant un soin méticuleux à créer dans chaque pièce une atmosphère bien sentie. « J’ai alors développé toute une expertise en planification des travaux et en design », affirme M. Côté.

Harold Côté s’efforce toujours de dépasser les attentes des clients. « C’est la somme de tous les détails pour lesquels on se casse la tête qui fait le produit final. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ? J’essaie de toujours faire les choses les plus élaborées et d’entraîner des gens passionnés derrière moi. C’est tout un tourbillon ! » En effet, M. Côté ne cherche pas la facilité quand il acquiert une propriété sur la rue Ontario, près de Papineau, un quartier malfamé à l’époque. Mais il y voit déjà tout le potentiel. Le quartier se transforme rapidement, et M. Côté ouvre le Inn Between, quatre appartements haut de gamme, restaurés sans compromis sur la qualité, la beauté et le confort.

Enfin, quand M. Côté fait l’acquisition de l’immeuble situé à l’angle de Papineau-Ontario, il se lance dans le plus gros projet de sa vie : son restaurant, ouvert en juillet 2010. Le potentiel de la place est énorme : une longue façade, une immense terrasse derrière, et beaucoup d’espace. S’apparentant à une brasserie française, ce restaurant servira des produits du terroir, offrira une belle ambiance et une facture assez rustique, mais surtout, son design spectaculaire sera composé d’objets recyclés. Ainsi, fidèle à lui-même, pendant des semaines, Harold Côté visitera les centres de recyclage industriels du Québec pour dénicher les éléments de son décor. Parmi ses trouvailles inusitées, mentionnons les flotteurs des lignes à haute tension d’Hydro-Québec transformés en mobile géant égayant la terrasse, les équipements du défunt restaurant Hélène de Champlain, et les allées de quilles récupérées à La Tuque et transformées en tables ! « Ça a été très compliqué de sortir ces allées de 800 livres chacune ! » reconnaît-il. Puis, envers et contre tous, Harold Côté a eu l’audace de baptiser son restaurant Chez ma grosse truie chérie. « C’est punché, humoristique et irrévérencieux à souhait. Par contre, ça nous force à livrer la marchandise ! » Et cet irréductible a encore gagné son pari, ce nom lui offrant une publicité inespérée. Tout comme l’immense et saisissante truie de fibre de verre qui trône sur la façade, une pièce unique réalisée par René Casavant. Elle a même valu au restaurant d’apparaître dans le Magazine Figaro ! À cultiver aussi passionnément l’art de sortir des sentiers battus, Harold Côté n’a pas fini de nous étonner… C’est à suivre !

Photo : Rodolf Noël

 
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