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Gastronomie des Premières Nations : Quand les chefs se rencontrent

 
1er septembre 2017 | Par Pierre-Alain Belpaire

Stéphane Modat qui s’inspire de la nation Inuit. Arnaud Marchand qui plonge dans les traditions des Mohawks. Marie-Chantal Lepage qui apporte une touche algonquine à ses plats… Pour sa première édition, l’événement « À la rencontre des grands chefs » a eu l’idée, aussi brillante qu’originale, d’associer onze cuisiniers d’expérience aux onze Nations autochtones du Québec.

Au travers de bouchées présentées durant toute la fin de semaine au Château Frontenac et de plats inscrits sur les menus de leurs restaurants respectifs, les chefs ont eu pour unique consigne de se plonger dans l’art culinaire de leurs binômes afin de faire découvrir des richesses malheureusement méconnues des gourmets québécois et encore trop souvent absentes de nos événements gastronomiques.

« La cuisine doit être une courroie, un prétexte pour rassembler les chefs québécois, les leaders et populations autochtones, les citoyens, les touristes… », espère Dave Laveau, directeur général de Tourisme Autochtone Québec, partenaire de l’événement. Et de rappeler au passage l’importance des rencontres, du partage et de la défense des traditions.

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Par-delà les barrières

« Rencontres, partage et traditions : trois valeurs qui devraient parler à n’importe quel cuisinier », souffle Frédéric Cyr. Le directeur culinaire du Fairmont Le Château Frontenac, associé pour la circonstance à la nation Crie, cache difficilement son enthousiasme. « Rencontrer ces cuisiniers, découvrir leurs produits, leurs coutumes, leurs techniques, c’est une chance inouïe. » Si de tels échanges n’existent presque pas à l’heure actuelle, c’est sans aucun doute à cause des distances gigantesques, poursuit le volubile gaillard. « Car l’intérêt et l’envie d’échanger sont bel et bien là, tant du côté des chefs que de celui des Autochtones », assure-t-il.

Distance oblige, c’est par Skype que Frédéric Cyr a rencontré celle qui le guidera durant les prochaines heures, Lisa Bobbish. « Mais que ce soit par Internet ou en chaire et en os, l’intérêt de ce genre d’événements, bien au-delà du volet culinaire, c’est l’aspect humain. » « Ce projet, c’est une excellente opportunité d’apprendre, de rencontrer, de partager », résume, sourire aux lèvres, la jeune Crie.

Ces échanges et rencontres, tous souhaitent les voir se multiplier à l’avenir. « Il faudra réfléchir à des lieux et des moyens de partage, utiliser les liens créés durant cette fin de semaine », souhaite le chef François Blais, qui s’est penché, pour l’occasion, sur les gourmandes traditions de la nation Naskapi. Et pour aller plus loin, pourquoi ne pas imaginer une multiplication des restaurants mettant en avant la cuisine des Premières Nations ? « On voit bien des restos français, chinois et italiens un peu partout dans nos villes…, siffle le propriétaire du Bistro B. Ce serait vraiment intéressant. »

Double inspiration pour les chaînes

Si les chefs les plus curieux n’auront pas attendu cette activité pour s’intéresser au patrimoine gastronomique des Premières Nations, l’idée de voir des chaînes de restauration rapide s’associer à l’événement et à ce type d’échanges pourrait en surprendre plus d’un. Pourtant, la bannière Chez Ashton figure parmi les participants à cette Rencontre, et son restaurant de la Grande-Allée propose déjà depuis quelques jours, en hommage aux Innus, une poutine au canard confit.

« C’est un produit différent de ce que l’on fait habituellement, concède le fondateur de l’enseigne, Ashton Leblond. C’est un défi pour nos équipes, qui nous a demandé un minimum d’organisation, mais ça en vaut la peine. La cuisine de Chez Ashton n’est peut-être pas une cuisine de grands chefs, mais ça ne doit pas nous empêcher d’innover, de nous inspirer. Et jusqu’ici, les réactions du public sont vraiment bonnes. On sent une certaine curiosité pour ce produit. » Et l’homme d’affaires de souligner que ce plat pourrait d’ailleurs survivre à l’événement. « Si la demande est là, si le public l’apprécie, pourquoi s’arrêter ? », s’interroge celui qui estime que les chaînes de restauration auraient intérêt à s’inspirer de deux valeurs défendues par les Autochtones : « la simplicité et le respect des produits ».

Pour suivre À la rencontre des grands chefs :

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