Cartes de crédit : les détaillants en alimentation s’impatientent
L’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADA) s’inquiète de l’atteinte d’un taux moyen de 1,5 % dans l’industrie canadienne du paiement par carte crédit tel que confirmé cette semaine par le ministre des Finances du Canada. « Loin d’être une bonne nouvelle, cette annonce confirme que ce sont les plus petits détaillants qui subventionnent les taux privilégiés offerts aux grands groupes », précise l’ADA dans un communiqué. « Nous savions déjà que de nombreux détaillants ne bénéficient pas de taux de base de 1,5 % (niveau moyen que s’étaient engagés à maintenir les deux géants du crédit pour une durée de cinq ans débutant en avril 2015). »
L’association déplore qu’en l’absence d’encadrement, Visa et MasterCard continuent de privilégier les plus grands détaillants en faisant payer les plus petits. « Ça fait plus de 20 ans que je suis dans l’industrie du dépannage, je n’ai jamais payé moins de 1,8 % en moyenne. Ça représente des frais de plus de 105 000 $ par année. Je me réjouis pour ceux qui ont la capacité de négocier un meilleur taux, mais je trouve ça injuste », explique par exemple André Forget, propriétaire de dépanneurs et stations-services dans l’Est de Montréal.
En contrepartie, l’ADA tient à saluer l’initiative du ministre Morneau de lancer une analyse du système de paiement canadien. « Nous espérons que le processus sera ouvert et qu’il permettra de faire la lumière sur les raisons qui justifient qu’un détaillant canadien doit payer cinq fois plus qu’un détaillant européen pour une transaction équivalente » a déclaré Pierre-Alexandre Blouin, vice-président Affaires publiques de l’ADA.
Selon le communiqué de l’ADA, le Canada demeure un des endroits où accepter les paiements par carte de crédit coûte le plus cher au monde. Les taux sont plafonnés à 0,5 % en Australie et à 0,3 % dans les pays de l’Union européenne.
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