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Anticafés : Un café où l’on ne paie que le temps passé à l’intérieur

Il s’est créé en France un réseau de cafés assez originaux. On paie pour y entrer, puis on y reste pour préparer un examen, négocier un contrat ou s’amuser avec un jeu de société, le tout en dégustant sans frais et à volonté cappuccinos, madeleines et autres en-cas. L’endroit porte bien son nom : Anticafé.

 
1er décembre 2015 | Par Marie-Carole Daigle

La formule de l’Anticafé est née dans l’esprit de Leonid Goncharov, jeune Ukrainien qui aurait bien aimé trouver un endroit où il se sentirait chez lui tout en rencontrant des amis lorsqu’il est venu étudier à Paris, au début des années 2000. À défaut de l’avoir déniché, il l’a créé en avril 2013 en ouvrant l’Anticafé Beaubourg.

Le modèle économique est original : seul le temps passé sur place est facturé. Le tarif commence à 4,50 € (soit environ 6,50 $ canadiens) l’heure, selon le statut du client (membre ou visiteur). Ce tarif est dégressif, c’est-à-dire que les heures additionnelles coûtent moins cher. Une réduction de 15 % est consentie aux étudiants et aux « chômeurs créatifs ». Des formules avantageuses sont aussi offertes à la journée (20 € ou approx. 29 $ CA) et au mois (270 € ou approx. 390 $ CA).

L’offre alimentaire de type « café » est ensuite accessible de façon illimitée. Il en est de même des services complémentaires comme l’impression, le télécopieur et le prêt de projecteur utilisé dans la petite salle de réunions.

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Lors de notre passage à l’Anticafé Beaubourg le 1er novembre, une atmosphère studieuse imprègne les lieux fraîchement revampés. La « génération connectée » qui forme la clientèle de cet après-midi d’automne travaille et cause à voix basse, dans le respect de ceux qui ont besoin de silence. Chacun se sert librement au comptoir, garni notamment de galettes de riz, de tartinades et de grands pichets de jus. Les boissons chaudes sont préparées à la demande.

Rentable ? Mais si !

Quand on lui demande comment un établissement essentiellement fréquenté par des jeunes qui ont l’âge où l’on vide un demi-frigo de victuailles par jour peut s’avérer rentable, la relationniste de l’équipe Anticafé, Gaia Puliero, répond d’un air entendu : « Tout le monde nous pose la question, dit-elle en souriant. En fait, les choses s’équilibrent : certains vont bien profiter de ce qui est offert, d’autres vont simplement prendre un café ou deux ».

« Le concept est une façon de répondre à la crise des bistrots qui, en France, sont passés de 200 000 en 1960 à 35 000 en 2015, poursuit-elle. Il était temps que la formule du café évolue. La nôtre offre quelque chose qui se situe entre l’atmosphère de la maison et celle d’un bureau de pigiste, facture exorbitante en moins. »

Peu de temps après son ouverture, le premier Anticafé, situé près du Centre Georges-Pompidou, a d’ailleurs commencé à manquer de place. S’est alors imposée l’idée de créer un réseau, qui compte maintenant trois nouvelles adresses : une près du Louvre, une autre en banlieue de Paris, et la troisième à Rome.

Version 2.0

Plus de deux années et 250 000 visites plus tard, la formule a eu le temps de faire ses preuves… et l’objet d’une analyse. Anticafé vient donc de lancer la version 2.0 de son modèle économique, en fonction des commentaires de sa clientèle : nouveau logo, offre alimentaire augmentée, design des lieux repensé… On a ainsi fait appel au chef étoilé Arnaud Daguin pour élaborer une gamme de produits propres à l’Anticafé, respectant des critères précis (aspect nutritif, empreinte environnementale, production équitable, etc.). Les soupes, salades, gratins, quiches et tutti quanti ajoutés au menu seront vendus.

Bref, on note quelques changements, mais le désir de réinventer les espaces de convivialité et de partage reste intact.

L’avenir : les franchises

Récipiendaire du prix BRA Tendances Restauration 2015, Anticafé a des projets d’expansion à l’échelle nationale et internationale. « Nous comptons ouvrir 50 franchises d’ici 2018, explique Gaia Puliero. Les implantations se feront dans les plus grandes villes de France et d’Europe dès 2016. On vise notamment Bordeaux, Toulouse, Lille, Strasbourg, Nantes et Aix-la-Chapelle. »

La direction verra ensuite comment s’oriente la réponse à son appel de candidatures, qui se fait actuellement au sein de la communauté de clients des Anticafés actuels. Y a-t-il un volontaire pour le premier Anticafé d’Amérique ? [1]

Photos : Anticafé

Pour suivre Anticafé :

Mots-clés: Europe
Restauration

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