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Cafétérias scolaires : « On désapprend aux cuisiniers à cuisiner »

 
10 novembre 2017 | Par Katherine Boisvert

Manque de financement, espaces et équipements déficients, faible volonté des différentes institutions… Les défis de l’alimentation en milieu scolaire sont nombreux. Différents experts ont tenté d’établir des pistes de solution lors d’un « Échange sur l’innovation, les jeunes et l’alimentation dans les écoles », organisé dans le cadre du Symposium Festins d’idées qui s’est tenu ce vendredi 10 novembre, à l’UQAM.

« Pour moi, les marges de manœuvres sont trop serrées dans les cafétérias. Il y a trop de pression pour essayer de faire un minimum de profit, souligne Jean-François Archambault, directeur général et fondateur de La Tablée des Chefs. Dans certaines cafétérias d’école, on désapprend même aux cuisiniers à cuisiner. »

Le Canada traîne de la patte en ce qui a trait à l’alimentation dans les écoles. C’est d’ailleurs le seul pays du G7 qui n’offre pas de programme d’alimentation scolaire, souligne Sasha McNicoll, coordonnatrice de la Coalition pour une saine alimentation scolaire.

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L’un des problèmes réside entre autres dans les installations, croient les différents panelistes. « Dans certains établissements, les enfants n’ont ni cafétéria ni endroit pour manger leur lunch en groupe », déplore Sasha McNicoll. L’équipement des cafétérias d’école fait également cruellement défaut, selon Rachel Schofield Martin, coordonnatrice de la saine alimentation et de l’entrepreneuriat social au District scolaire francophone Sud, au Nouveau-Brunswick. Cette dernière se souvient être entrée dans des cafétérias d’école où il n’y avait même pas de robots culinaires. « On arrivait avec des aliments bruts. Dans ces cas-là, il faut revenir à la base et rééquiper les cuisines », souligne-t-elle.

Depuis la fondation de la Tablée des Chefs en 2002, la situation dans les écoles a tout de même évolué. À l’époque, Jean-François Archambault se rappelle avoir trouvé des toiles d’araignée sur la cuisinière d’une cafétéria scolaire. « Ça prend une volonté de la direction de l’école d’investir et de créer un environnement qui sera utilisé pour et par les jeunes. Il va falloir avoir cette conversation-là, et pas seulement au niveau des écoles. »

Selon le panel d’experts, les enfants doivent manger, mais ils doivent aussi consommer, de préférence, des aliments sains, biologiques et locaux. Colleen Thorpe, directrice des programmes éducatifs chez Équiterre, souligne d’ailleurs qu’il y a d’excellents exemples en France et au Danemark pour intégrer les aliments biologiques dans le système scolaire. Elle croit également que l’implantation de jardins dans les cours d’écoles pourrait permettre d’améliorer l’éducation alimentaire des jeunes.

Malgré toutes les bonnes volontés, la solution passe avant tout par le financement. « Il y a plein d’organismes qui ont des solutions mais ils sont mal soutenus au point de vue financier, souligne Jean-François Archambault. Il faut soutenir ces organismes si on veut que leurs projets perdurent dans le temps. » Une opinion partagée par Sasha McNicoll qui croit que les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux devront s’engager davantage.
 
 
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