10 ans de La Cuisine : « Pour durer, il faut oser se réinventer »
Lui a étudié en bande dessinée, elle est conseillère en orientation. En 2006, rien ne prédestinait vraiment Ronan Bonnette et sa compagne, Mireille Cyr, à devenir les propriétaires de l’un des établissements-phares de la Basse-Ville de Québec, La Cuisine.
« J’avais déjà goûté aux joies du travail dans des bars de la ville », précise Ronan Bonnette. « Le projet nous tentait, on avait envie de créer quelque chose d’unique. » La première idée (ouvrir un bar dans un appartement) ne survivra pas et c’est finalement sur un local installé dans le quartier Saint-Roch que les jeunes tourtereaux jettent leur dévolu. « Nous souhaitions recréer le décor d’une vraie cuisine, miser sur l’aspect convivial, pour que les clients aient l’impression de venir manger chez des amis. » Une impression renforcée par la décoration, assez dépareillée. « Nous n’avions pas d’argent à investir dans les meubles, nous nous sommes donc fournis dans des vide-greniers, dans des dépôts, … Mais ça fait le charme de l’endroit. C’est même devenu notre signature. »
Autre signature de La Cuisine, les plats allient, eux aussi, simplicité et convivialité. « Que ce soit clair : nous ne sommes pas des chefs », assène le co-propriétaire. « Une soupe à l’oignon, un pâté chinois, une salade… Rien de compliqué mais des plats familiaux, de la nourriture réconfortante, rassurante. »
Pour animer les lieux, le couple organise des soirées d’impro, fait appel à des DJ’s, ouvre ses portes à une troupe de théâtre. Dans un quartier en pleine effervescence, La Cuisine doit perpétuellement se réinventer si elle veut durer. « Il n’y a pas de secret : il faut oser. Notre univers est à la fois superbe et terriblement ingrat. Si demain, notre voisin offre une meilleure ambiance, un meilleur concept, les clients nous tourneront le dos. Le défi est constant ! »
Lorsqu’il plonge dans ses nombreux souvenirs, Ronan Bonnette en ressort une soirée bien particulière. « Je ne sais plus la date exacte mais l’un des meilleurs moments vécus ici, c’est la première fois où l’établissement était plein. C’était magique. Tu as beau avoir un beau concept, tu ne sais jamais si les gens vont embarquer. Mais ce soir-là, on s’est regardé, Mireille et moi, et on a compris qu’on avait réussi quelque chose de grand, que les gens prenaient du plaisir dans notre restaurant. Et ça nous a convaincus qu’on avait fait le bon choix. »
NDLR : Voici quelques mois, une petite sœur, L’Autre Cuisine, a vu le jour sur la rue Myrand, à deux pas du campus de l’Université Laval.
(Crédit photos : Dominic Chamberland et La Cuisine)
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